10.12.04

Ça changerait ma vie... Posted by Hello

Si j’avais un char (suite et fin)

Ou Chronique du mort annoncée… (G.G. Marquèz)

Je reprends donc la saga au moment où notre voiture vient d’avoir une deuxième bouffée de chaleur à Bahia de Caraquez… Après nous avoir montré sa vraie personnalité de malade chronique, Bahia de Carrao (désormais son nom) nous forçait donc à faire un premier détour. Manta allait devoir attendre, il faut rentrer dans les terres à Portoviejo (capitale de la province du Manabi) pour comprendre la cause de ces chaleurs. Il est 12h30 et les enfants ont faim, très peu empathiques à la condition précaire de Bahia. Geneviève plonge rapidement le Lonely Planet, comme à chaque fois où nous approchons d’une nouvelle ville; où manger, où dormir, et cette fois où trouver un bon garagiste? Victor voulait un burger. Après tout, il n’y a pas qu’à Bahia qu’il faut faire plaisir. L’efficace co-pilote trouve heureusement les coordonnées d’un petit restos qui fait, semble t-il, les meilleurs burgers de Portoviejo.

Arrivée vers 13h30. Il fait chaud sur le trottoir où notre petite table obstrue le passage aux piétons. Entre le vendeur de loterie (eh oui!), qui s’est fait remarqué en crachant aux pieds de Geneviève et l’autre vendeur de chinoiseries, nous avalons des burgers qui s’avèrent à la hauteur de leur réputation. « Y a-t-il un maestro, ici à Potoviejo, qui connaisse les Land Rover ? ». Oui, selon notre restaurateur dont l’ami en possède un très vieux. Quelle chance quand même! Il s’appelle Andres et son atelier est tout près, juste à côte du cimetière (vous ais-je dit que les cimetières en Équateur sont toujours très propres, tout peints en blanc?), et il se spécialise dans les voitures importées.

À peine sommes nous arrivés dans le petit atelier, belle petite entreprise familiale, voilà que nos sauveurs lâchent tout et se mettent à plat ventre devant la grande malade. Après avoir décrypté mon récit, noté que l’air climatisé ne fonctionnait pas (on avait remarqué) et touché à deux ou trois parties de Bahia, Andres avec sa bonhomie et ses grands yeux bleus nous redonnent rapidement espoir. Rien de grave, un épisode de sa ménopause, sans plus nous dit-il. Il fait chaud sur la côte, Elle vient des montagnes où il fait froid. Ça explique en partie. Il me conseille donc de changer son thermostat dès notre retour à Quito. Ça ne presse pas semble t-il. Il ne faudra que quelques heures pour remplacer l’eau du radiateur par de l’antigel et pour injecter du fréon dans l’AC, ensuite tout sera beau. On pourra remonter dans la Sierra (les montagnes). La famille retrouve donc rapidement son sourire. On marche un peu dans le quartier et jase avec Andres et sa famille. Autre note rassurante, le moteur avaient commencé à émettre un drôle de son (une sorte de claquement) quand nous accélérions. Rien de grave encore. « Tu mets sans doute de l’essence Extra et non de la Super » devine t-il. « Voilà, change d’essence et ce son disparaîtra. Ici, l’essence Extra est pleine de poussière ». Avant de quitter, Andres monte avec nous pour un petit test. Tout va bien. Je lui remet ces 30 billets verts et nous voilà enfin repartis. Chido (cool), encore une heure avant la noirceur! Excités et naïfs, comme Don Quichote de la Mancha après une mésaventure, nous partons nous dormir à Manta, sans oublier de faire à Portoviejo en la quittant, un grand pied de nez.

La ville de Manta, une belle soirée, un bon souper dans un resto italien (le soir où Brigitte nous apprend sa venue) une nuit de sommeil et la mer nous font oublier les récents malheurs de Bahia. Elle a bien su faire sa place, se dit-on. Après tout, surpasser Mathilde n’est pas une mince affaire. Il fallait donc qu’elle en fasse beaucoup. Matinée agréable le lendemain; passage à Monte-Cristi, célèbre pour la fabrication de chapeaux tressés de pailles très fines. Trop beaux, on en achète quelques-uns, dont un pour François qui est la seule personne qu’on connaisse qui porte des chapeaux. Dommage il faut partir : Destination Latacunga et les volcans. L’air frais nous fera à tous le plus grand bien. Bahia semble en pleine forme (maintenant abreuvée à la Super), il le faut, on doit faire ce jour-là 6 heures de route et une ascension de plus de 3000m.

Vers les montagnes, la route repasse par Portoviejo, ce qui est de mauvais augure. Superstitieux, nous croisons tous nos doigts (60 quand même) et surveillons à 12 yeux l’aiguille de la température. Tout va bien jusqu’à Portoviejo. Et puis là, merde, au milieu de la première côte après la ville, de la fumée ressort de sous le capot. Nous, c’est par les oreilles que la boucane nous sort. Demi-tour. Il fait plus chaud que la veille quand on se pointe devant l’atelier d’Andres qui semble à moitié surpris de nous revoir. Tout aussi gentil, il revient constater lui même le problème. Au milieu de la même côte, même symptôme. Bahia commence vraiment à nous énerver! En redescendant, le maestro me dit d’arrêter chez des amis qui ont un atelier de réparation de radiateurs. Aussi gentils, ils laissent les tâches qu’ils faisaient et se penchent sur les cas de l’hystérique Bahia de Carrao! Il faut retirer le radiateur et le nettoyer. Il y a peut-être une fuite. « Combien de temps ? » 2 heures me répondent-ils (il faut entendre au moins quatre). « ¿ Y cuanto cuesta ? ». 10 piastres disent-ils. « Pas le choix ». On croyait à ce moment là avoir touché le fond du baril. Deuxième dîner forcé à Portoviejo en deux jours, et ce, sous la même chaleur lourde et grise.

Geneviève m’impressionnera toujours par cette force qu’elle a reçue de sa mère. Imaginez la scène… Il est 11h30, et à 20 mètres de l’atelier de radiateur se trouve un petit resto de comida typica. La seule table sur le trottoir est libre. La mère enseignante installe calmement Marie et Florence pour y faire l’école avant de dîner, avec les cahiers et tout! Pendant que Victor et moi regardons les trois gars sortir le radiateur encore chaud, Mathilde est dans la voiture et joue avec quelques « playmobils ». Ah oui! L’atelier, c’est le trottoir. La rue est très passante. Les gars travaillent bien, mais le sol est couvert d’huile et de vielles pièces de radiateurs. Un des gars est en train de souder, l’autre tape avec un marteau sur un vieux radiateur de camion. Entre ces deux commerces, un autre où l’on vend des boissons gazeuses des bonbons. Le vieux et la vielle qui l’exploitent s’attablent sur le même trottoir et commencent à manger, en écoutant la télé. Plus fort que le son de leur télé, celui de leur sapin de noël (mi-novembre). Vous savez le même « Vive le vent » qui sort des cartes musicales qu’on achète chez Jean-Coutu.

« Moman, moman, ton fils passe un mauvais moment ».Valait mieux en rire…

Après les quatre heures anticipées, nous repartons, cette fois là, avec un optimisme prudent. Il y avait un trou dans le radiateur. Ici, nous commençons à comprendre un trait de caractère de nombreux travailleurs équatoriens; celui qui consiste à dire à son interlocuteur le minimum (ou ce qu’il veut entendre) pour qu’il parte content et ne nous achale plus. En route vers Quevedo (pas questions de rester à Portoviejo) les enfants s’endorment épuisés. Les paysages changent rapidement. On monte, on monte… Bahia ne fait plus de fièvre. Elle fait cependant de nouveaux bruits inquiétants dont on ne comprendra la cause que plus tard. Pour l’instant, Geneviève et moi faisons semblant de ne pas les entendre. La fraîcheur nous fait du bien. Nous arrivons enfin à Quevedo, avec la noirceur.

Je ne vous raconte pas tout le chapitre qui s’est déroulé dans cette ville. Ça devient sans doute trop long pour le lecteur. Seulement quelques points pour vous dire que l’hôtel Olympico possède une magnifique piscine de dimension olympique (!) et des glissages d’eau qui ont fait le bonheur des enfants. J’ajouterai quelques mots pour illustrer ce chapitre sauté : pertes d’huiles importantes, deux pistons hors d’usage, quelques bougies pleines d’huiles et un contrôle policier. Bahia en est à ses derniers milles! Nous en sommes presque certains. Le maestro de Quevedo est affirmatif. Elle ne fera pas le voyage jusqu’à Quito. Notre seule alternative est donc d’aller vers Guayaquil à trois heures de route au sud vers la côte (sans la moindre montagne à franchir).

En boucanant (pauvre planète), nous avons donc mis quatre heures (nous devions rouler à 70 km/h maximum) et deux pintes d’huile pour se rendre jusqu’à la plus grande ville du pays. En arrivant au garage Land Rover, juste avant la fermeture du jeudi soir, un gars nommé Victor a tout juste eu le temps d’ouvrir le capot et d’écouter avant de confirmer froidement que Bahia était très mal en point. Rendez-vous demain à 8h à l’urgence. C’est quand même avec elle que nous sommes tous partis chercher une chambre dans cette ville, qui pourrait être New-York si l’Équateur se trouvait aux États-Unis; par sa densité, ses avenues larges de six ou sept voies, autant de taxis, de bruits, d’odeurs, de complexité. Ce soir-là, nous avons acheté la paix au Grand Hotel de Guayaquil pour un séjour d’une durée indéterminée.

Ici (enfin diront certains) se termine donc l’histoire de Bahia… Le lendemain matin, vers huit heures, Victor et moi avons conduit Bahia, très malade, jusqu’à l’hôpital pour Land Rover. Une dernière bataille dans la circulation agressive de Guayaquil. Était-ce notre dernier bout de chemin ensemble? Qu’allions nous faire sans elle? Beaucoup de mots et plusieurs avis ont été échangés durant cette trop longue journée. Le dernier, celui qui a fait le plus mal, fut celui d’Hugo, un des rares garagistes que j’ai cru dans toutes cette histoire. Le moteur est à refaire au complet. L’ancien proprio a camouflé ce problème. Il savait que les jours de sa voiture étaient comptés. Il semble qu’en changeant une pièce entre les deux sections importante du moteur, on puisse maquiller temporairement une torsion ou une fuite. Sauf erreur, je crois que cette pièce s’appelle le joint de culasse. Bref, Hugo avec assurance, respect et empathie est resté avec moi et deux collègues jusqu’à 7h vendredi soir pour m’expliquer comment j’avais pu me retrouver dans cette situation; de l’inspection de la voiture, en passant par les épisodes de surchauffe, les pertes d’huile, les pistons qui lâchent jusqu’à la vision du cœur Bahia défait en pièces.

- Combien?
- Trop de milliers de dollars.
- Le temps?
- Trois ou quatre semaines (certaines pièces doivent arriver de Miami).

En revenant dans la noirceur du taxi, je dois avouer que j’étais tout à l’envers. Comment allions-nous nous sortir de cette situation? Le voyage commence plutôt mal me disais-je. Par chance, j’avais un p’tit bonhomme de cinq ans avec moi, qui lui, bizarrement était tout émerveillé. « Regarde Papa, regarde les trous. À travers le plancher on voit la rue. Tu vois les caillous !». C’était pourtant vrai. Deux immenses trous au plancher de ce vieux taxi rendaient mon fils heureux. Il les avait découvert en soulevant les tapis. J’ai alors serré Victor très fort dans mes bras pour deux raisons : la première pour me réconforter et pour le remercier de m’avoir accompagné au garage trois fois ce jour-là; mais surtout, en y repensant aujourd’hui, parce qu’il m’a fait voir à cet instant-là, par ces ouvertures anodines, une perspective joyeuse et simple de la vie. Il m’a candidement montré une vision différente de celle que nous connaissons trop: celle de la perfection et de la facilité. Une vision de laquelle ont voulait s’éloigner durant ce voyage.

Naturellement tout s’est arrangé. Le lundi suivant, après un week-end joyeux à découvrir Guayaquil et le parc du Malecon dont on reparlera, je suis retourné chez Land Rover, et aidé par Manuel Carriel (avocat dont on vous reparlera également dans un prochain post) nous avons négocié d’échanger Bahia et des dollars contre une nouvelle voiture (LR 98 verte) qui depuis plus d’un mois a fait l’ascension de plusieurs hautes montagnes en contribuant à notre bonheur.

Voilà! Je ne parle plus de voitures. Promis. Enfin j’espère…

Yves

8.12.04

Perchés dans la jungle

26 novembre 2004

Il est tôt. Ma marmaille dort encore, mais celle de l’extérieur dans cette jungle luxuriante piaille depuis plusieurs heures. C’est étonnant, grandiose! De partout des sons arrivent, des oiseaux fuient et le coq quelque peu enroué s’exclame. Derrière un léger brouillard, quelques vaches et veaux s’amènent. Tout n’est que vert. Vert et immense. Il pleut encore.

Notre oasis tout en bois est suspendu à plusieurs mètres du sol. Tel un immense balcon coiffé d’un toit de tôle, sous lequel reposent une cuisine, une salle à manger, deux immenses hamacs et un coin lecture. Seules les quatre chambres qui abritent plusieurs lits sont fermées. Le bois porte les empreintes de lames. Tout porte à la quiétude… et à l’écriture. Deux nouveaux sons s’amènent, mes deux M : Mathilde et Marie. Les hamacs les interceptent. Au balancement de ceux-ci, des chansonnettes s’ajoutent au concert!

Le voile du brouillard semble se lever peu à peu. Tels mes deux autres Florence et Victor qui viennent nous rejoindre et se pendre au garde-corps pour contempler ce spectacle de vaches, de vert, de la pluie et des oiseaux. Ça vaut mille émissions de télé. Quelle chance nous avons de se mêler de si proche à cette nature incroyable.

Une petit ruisseau serpente non loin et un étroit pont de bambou le traverse. Hier dans l’obscurité, chargés de nos bagages, de vivres et des enfants, nous l’avons d’ailleurs enjambé avec un peu de vertige. Il était 19h30 quand nous avons finalement trouvé l’endroit. Sarallama, l’oasis de Catherine et Fernando, du nom de leur fille cadette, en pleine forêt tropicale.

Après trois heures et demie de route de Quito, dont la moitié sur un chemin de terre, à croiser monts et rivières, nous étions emballés de découvrir cette jungle tant parlée. Toutefois une certaine nervosité s’installa en même temps que l’obscurité. En suivant le plan de Fernando, nous avons loupé une piste. La rivière parfois large et puissante nous accompagnait et se mêlait à une cacophonie incroyable de sons étranges d’oiseaux ou de bêtes. La route boueuse, quant à elle, offrait de plus en plus de longues herbes et d’énormes trous entremêlés de roches et de troncs de bambous. Nous éclairant de ses phares, notre nouvelle Bahia nous conduisait allègrement dans cette aventure. Auparavant, l’excitation de Marie d’avoir aperçu un morpho bleu parmi les oiseaux à dos jaunes et ceux orangés fut communicative. Le 4x4 chantait, riait, criait sur le chemin cahoteux. Déjà, les morphos n’étaient plus que lucioles. Nous avons donc rebroussé chemin dans tout le sens de ce terme et avons pris la fourche, le second chemin. Ouf, se fut le bon!

Angel et Jessica ronde de son 4e enfant qu’elle aura en février, sont venus au devant, accompagnés des chiens et de leurs enfants. Ils ont vite illuminé cette demeure impressionnante juchée à certainement quatre mètres du sol. Fatigués, affamés mais heureux de se trouver dans un univers si différent et magnifique, on s’est cuisiné un plat de riz avant d’aller tranquillement dormir sous des moustiquaires, dans une certaine humidité.


Voilà, mon amour qui se lève, et vient nous rejoindre à son tour, au même instant où Angel arrive avec un plat de petites bananes toutes jaunes. Il les a prises sur le terrain en revenant d’aller chercher le lait chez le voisin.

Fin de ma matinale et trop courte session écriture.

7.12.04

Baños; dernier arrêt avant de déposer les valises!

4 décembre 2004

Il pleut ce samedi sur la petite ville de Baños. Les grandes font l’école sans trop chigner, Je viens d’endormir Mathilde dans un hamac en lui chantant l’Escalier de Paul Piché, notre chanson préférée à tous les deux! L’équateur est le premier pays qu’on visite ou les hamacs servent réellement leur fonction. Victor est à l’autre ordinateur portable, les yeux rivés sur « Mango la terre ».

On nous avait dit que Baños était jolie. Un peu comme une bonne bouteille, Genou et moi pensions la garder pour plus tard. « On la boira quand on recevra la visite des parents ou des amis ». Nous y sommes arrivés un peu par hasard. Avant de laisser Quito mardi dernier, un mail d’Isabelle (coopérante-volontaire du CECI) nous faisait changer nos plans. Gentiment, elle nous offrait son appartement à Riobamba pour un mois, le temps de ses vacances en Amérique centrale. Avant ce mail, nos plans étaient de partir et de trouver un appartement pour un mois à Cuenca; la ville la plus intéressante de l’Équateur (culture raffinée, jolie architecture coloniale, climat convivial, taille saisissable en un mois…). Ce premier plan comportait plein d’attraits, mais aussi quelques risques : allait-on trouver un appartement meublé pour seulement un mois? Une connexion Internet illimitée, après l’agua caliente y las seis camas était une condition sine qua non pour la famille en Équateur. La proposition d’Isabelle n’avait qu’un bémol : Riobamba est une ville beaucoup moins attirante que Cuenca. Bien qu’elle soient hyper bien située entre une demie douzaine de volcans, dont le Chimborazo et le Cotopaxi, Riobamba nous avait montré, durant les quelques heures ou nous y avons séjourné, un visage gris et une personnalité effacée. Du côté de la proposition d’Isabelle, la colonne des atouts était remplie (appartement parfait pour nous, gentillesse de l’offre. connexion Internet établie…), de son côté, l’alternative de Cuenca comportait trop de risques. Riobamaba a donc gagné : Vaut mieux tenir que courir … disent les équatoriens!

L’appartement d’Isabelle n’étant libre que dans cinq ou six jours (le 6 décembre), nous avons décidé d’espérer cette première halte dans la ville de Baños (à 1h30 de Riobamba). En plus d’être fort jolie, la ville est remplie d’histoire. Son sort ne tient qu’à un fil. C’est qu’elle est au pied du Tungurahua (5000m), un volcan qui l’a fait plusieurs fois se reconstruire. Tout récemment en 1999, une immense éruption volcanique suivie de fortes coulées de lave ont chassé les habitants (25,000)de la ville pour plus d’une année. Assiégée par des policiers, plus ou moins honnêtes, Baños a été reprise de force par ses habitants furieux de se faire piller leur propriété. Ils semblent avoir oublié mais, le cratère du volcan est toujours couvert d’un gros nuage gris foncé en forme de champignon. La route qui mène directement à Riobamba est d’ailleurs encore fermée. Plus surprenant encore, le bruit du ventre du Tungurahua qu’on peut entendre en posant l’oreille près de son cou.

Baños de Los Aguas Santas, comme son nom l’indique, est surtout connue pour ses sources thermales. Beaucoup plus vielles que celles de Papallacta, les piscines de Baños sont remplies d’une eau jaune. Quand on s’y repose, on a un peu l’impression de tremper dans de la soupe aux poids. L’odeur de l’eau est d’ailleurs, selon les enfants, semblable aux suites de la consommation de cette même soupe! On s’y est baignée avec joie. Il faut dire que les glissades d’eau qui donnaient sur des piscines d’eau froide et claire ont aidé à motiver les enfants.

L’autre intérêt de Baños est d’être située à l’entrée de la jungle, dans une nature spectaculaire (tu vois Pierre, je n’ai pas tout à fait oublier Cossette). C’est ici qu’on a pu faire notre premier vrai long contact avec la nature de ce pays. Température oscillant entre 20 et 25 degrés; le climat est parfait pour de longues marches en montagne. Un matin, les enfants ont fait l’école buissonnière et nous sommes partis escalader le Tungurahua. Les enfants ont gravit pendant plus d’une heure jusqu’au Mirador de la Bella Vista (la croix très haute qu’on voyait le soir du balcon de la chambre). Après une pause arrosée de jus frais (de mûres et d’ananas), nous avons poursuivis notre jolie caminata jusqu’à une auberge située un heure plus haute (vues incroyables, soleil, sentiers à flanc de montagne). Pause pour le dîner à l’auberge Luna Rutun impliquant un arrêt de quelques heures le temps du somme de Mathilde, mais surtout l’arrêt au Spa pour les traitements de Marie et Geneviève (deux traitements facials au miel, aux fruits et à l’avocat). Vous avez bien lu! Attendez de voir les photos et les sourires sucrés de Marie qui a pris les sous qu’elle a reçus de grand-maman pour sa fête. Je ne sais pas si c’est la potion du traitement ou l’idée qu’elle devient une jeune femme, mais le sourire de Marie a changé à cet instant là. Pleins d’énergie, nous avons amorcé notre descente en route vers la Vierge de Baños, (environ un kilomètre plus loin et 300m plus bas qui elle, est située au bout de milles marches montant du cimetière de la ville. Sûrement un des plus long et beau chemin de croix au monde. Retour vers 17h avant la noirceur qui allait tomber une heure plus tard, soit trois heures plus tôt que ces infatigables petits explorateurs.

Le lendemain ce sont les grands fleuves et les chutes dans la jungle qui devaient nous captiver. Bien qu’elles soient impressionnantes (El Pailon del Diablo est la 12e plus grande chute au monde), elles se sont faites voler la vedette par la tarabita; une sorte de nacelle, comme celles utilisées il y a longtemps par les indigènes pour traverser les grandes rivières. Le concept fait peur! Un long fil de fer d’environ de 500m tendu entre deux montagnes. Le hic, c’est la hauteur. À plus de 200 mètres, debout dans ce petit panier, on se demande d’abord si c’est très responsable d’y avoir fait monter sa précieuse famille. Le vertige et l’excitation chassent rapidement ces pensées occidentales. Après tout, les habitants des petits villages de chaque côté de cette ingénieuse invention traversent tous les jours, avec leur toute aussi précieuse famille. Rendus sains, saufs et affamés, nous avons mangé dans une casaria (communauté de quelques maisons) chez une dame qui nous a préparé les meilleures truites qu’on puisse goûter. Leur fraîcheur étant garantie par le fait que les enfants les avaient pêchées eux-mêmes avec des canes en bambou et des rires, dans l’étang tout près de la maison.

Notre voyage se transforme doucement en expérience. Exactement celle que nous souhaitions vivre. Les enfants, bien qu’ils parlent beaucoup de familles et d’amis, sont maintenant dans le même rêve que nous; celui de l’aventure et du mouvement qui mène, je le crois, au dépassement de soi. Marie a dit lors d’un souper cette semaine qu’il faudra refaire un projet dans deux ans, cette fois en Inde ou en Chine. Florence commence à comprendre autant l’espagnol que sa sœur. Elle a hâte de faire son entrée à l’école en avril à Pascuales près de Guayaquil. Victor et Mathilde grandissent beaucoup et heureux, je crois, dans la proximité intense de leur famille.

Avec la fin de cette première phase viennent aussi les questions plus existentielles. Certaines plus sociales; celles des grands écarts entre la vie de ces personnes et la nôtre; celles de l’utilisation folle que nous faisons des ressources de la planète (i.e. des entreprises pétrolières dont Texaco, mais des canadiennes aussi, pompent des quantités incroyables de pétrole de la forêt amazonienne de l’Équateur en la souillant et en déplaçant des populations entières, tout cela pour assouvir notre soif pour cette énergie); celle de l’économie de ce pays qui se transforme comme en occident en économie du savoir et de l’information. Qu’allons-nous faire plus tard, unn jour, avec toute cette information? D’autres questions sont plus personnelles; pourquoi ce droit et cette chance que nous avons de s’arrêter pour vivre et penser? Comment bien utiliser ce temps? Vers ou doit aller la suite?

Riobamba après-demain. On aura une connexion Internet, un bel appartement. Le temps sera propice pour préparer Noël. Ce soir on a pigé pour notre échange de cadeaux fabriqués. On fera en décembre un saut à Guayaquil pour rencontrer Sœur Jeanine avec qui on veut travailler en avril. On lira beaucoup sur le Pérou et les Incas avant notre voyage là-bas en janvier. On se prépare aussi à recevoir nos premières braves visiteures : Brigitte et Yolande qui viennent de Québec pour les semaines des fêtes. On confirme aussi la rencontre des parents de Geneviève à Lima en Janvier et l’arrivée des miens en mars.

Réservez vos dates… nous, on dépose nos valises pour quelques semaines.

Lafamilleenequateur

Muchos besos

26.11.04

Vers la jungle...

Viajamos mucho y bien!

Publication d'un bref post à partir d'un lavanet... De retour à Quito pour enregistrer nos visas de volontaires. La nouvelle voiture nous a bien conduit de Guayaquil jusqu'ici, en passant par le magnifique parc de Cajas (montée à près de 4000m en quelques heures), Cuenca, Riombamba et Ambato. Nous avons frôlé les volcans du Chimborazo et du Cotopaxi, sans toutefois les voir (trop de nuages). Sur la route nous avons également dormi dans une très vielle hacienda (+350 ans) au pied du Cotopaxi à Latacungha. Tellement d'histoire se dégageait de ces murs et de ces magnifiques jardins français.

Notre ordinateur est de nouveau fonctionnel. Il sera plus facile d'écrire le soir à l'hôtel. Nous sommes tous très excités à l'idée de partir cet après-midi pour la jungle; avec les vipères, la végétation et les rivières remplies de pirhanas! Quelle chance nous avons! Nos amis Fernando et Catherine nous prêtent leur propriété nouvelle à une heure et demie de piste du village de Santo Domingo de Los Bancos. On arrêtera une nuit en chemin, dans la ville de Mindo (région d'observation d'oiseaux tropicaux) afin de briser le temps de voyage en deux. On y fera du repérage pour Brigitte et Yolande qui viennent nous voir à Noël.

On vous reparle de tout cela dans les prochains jours.

Merci pour vos courriels.

22.11.04

Les photos de novembre

Voilà. De Cuenca, la plus jolie ville du pays, nous postons de nouvelles photos. Cliquez sur "Photos de novembre" dans la section des liens afin de les voir.

A bientôt.

18.11.04

Diane Fortier , Bonheur d'occasion II

Un samedi en novembre

Cojimies est un petit village assis dans le sable gris. Près de 3000 personnes y vivent en oubliant sûrement d'y voir la beauté et le potentiel de ce sublime décor. On y arrive par une route (piste cahoteuse) qui durant la saison des pluies devient impraticable. Reste la plage à marée basse sur plus de 30 km. N’allez pas penser que cette balade puisse être triste... Cojimies est situé au bout d’un cap. C’est donc un cul de sac pour les voitures. La rivière Elsmeralda, elle par contre, s’y jète dans une mer chaude. La rivière tire son nom de l’époque où les indiens y trouvaient des émeraudes en grande quantité. A Cojimies, les gens vivent pauvres et se débrouillent avec le fruit de leurs pêches, de la culture des crevettes ou du petit commerce. Y’a de quoi réfléchir quand, au Québec, on parle de la génération « No Future ». Un de leur malheur : le village doit reculer de quelques dizaines de mètres à chaque année. Le hasard, encore lui, fait en sorte que ce soit toujours les plus pauvres qui doivent se déplacer.

En échangeant avec cetaines personnes, notamment le conducteur de la barque qui nous a conduits près des mangroves, on nous apprend qu’une canadienne, Diane Fortier, habite le village depuis quelques années. On voulait la saluer. En arrivant chez elle, coïncidence, elle apparaît au même moment, dans la boîte arrière d’un grand camion plein de paquets, dont un dvd tout neuf. Elle sourit tout de suite lorsqu’elle entend notre bonjour. « Des québécois à Cojimies! » Elle nous dit que c’est la première fois depuis qu’elle vit ici que des québécois s’y aventurent sans qu’elle ne les attende. Six d’un seul coup : une sorte de gros lot!

Malgré la fatigue qu’on devine, elle nous accueille à bras ouverts. Diane a quitté Quito ce matin là aux environs de sept heures. Une longue journée, 8 à 9 heures, dans un bus bondé pour se rendre à Pedernales, avant de changer pour le camion qui la mène jusqu’au chez-soi dont elle semble amoureuse. Son accent est doux à entendre pour nous aussi! Originaire de Stan Stead, et ayant vécu à Québec, Diane a choisi de vivre ici avec deux amies colombiennes. « Tout est à faire » nous dit-elle. Les gens qui vivent ici n’ont pas l’eau courante. Ils sont oubliés par leur gouvernement et par leur frères souvent. Certains, et c’est le premier problème auquel elle nous expose, n’ont littérallement pas de papier officiel, donc pas de statut social. Ils ne peuvent donc pas recevoir, le minimum (9$ je crois) que l’Etat fournit aux plus pauvres à chaque mois. Je vous rappelle qu’ici aussi, un pain coûte environ un dollar US

Fin de la quarantaire, femme extrordinaire, quand on la connait depuis plus d’une heure, Diane Fortier a les yeux qui brillent quand elle parle des écoles qu’elles appuient avec le centre pour enfants qu’elles ont fondé. Dégourdie aussi, Diane cogne à toutes les portes possibles, y compris les nôtres, mais aussi celles au Québec des Rotary Club, Bombardier, Jean Coutu et bien d’autres en Equateur pour le moindre appui financier. Tout pour aider ces personnes qu’elle aime.

Les enfants (plus de 200), parmi les plus pauvres viennent chaque après-midi au centre situé au coeur (c’est le cas de le dire) du village. Collations nutritives, soins infirmiers et appui scolaire au menu pour ces jeunes oubliés. Le lieu est joli, très propre, mais surtout il baigne dans une athmosphère de paix. Une petite pharmacie d’urgence permet aux familles pauvres d’accéder à des prescriptions dont elles se passeraient sinon. On maximise l’usage du centre avec des cours de soir pour les adultes. On y enseigne la cuisine, la couture et bientôt l’informatique; 10 ordinateurs tout neufs offerts par le club Rotary. Les cours devaient débuter le lundi qui suivaient notre visite.

Parce que le temps manquait et que nous voulions en savoir davantage sur ce village (montrer aux filles des écoles de village en Equateur) nous sommes revenus le dimanche. Avec Diane, nous avons tranquillement visité le village y compris chacune des ramifications qu’engendrent leur projet. Elle nous a raconté leur histoire, les travers socio-politique des gens qui vivent en « région »; des carences profondes en santé (souvent pas de médecin), dans le système scolaire (souvent pas de profs les jours de classe). On visite avec elle les écoles (photos à l’appui) Elle nous jase de tous ses projets, autant scolaires que sociaux. Nous demande notre opinion sur ce qu’elles envisagent faire pour les grands qui n’ont pas de débouché. Plein d’idées, toujours pour faire en sorte que cette communauté se prenne en mains.

On mange avec elle et une de ses amies colombiennes qui fait plein de calins aux enfants. Emballés par un si belle oeuvre, on se promet de revenir. Pourquoi ne pas élaborer un blogue pour faire connaître leur beau projet (en Equateur autant qu’ailleurs dans le monde)? Déjà certains membres de sa famille et des amis de ses amis, parrainent des enfants du centre pour 160 dollars par année.

On laisse Diane et ses compagnes après le dîner. Elles nous saluent longuement en souriant au pas de leur porte, adjacente à celle de la magnifique petite église du village. Ah oui, ces super femmes sont missionnaires et religieuses de la communauté Jesus-Marie.

Comme tu le dis Diane : « Tout est faire à Cojimies ». Que Dieu vous garde.

Admirative

La famille en Equateur

17.11.04

Des photos!

Hola

J'ai ajouté un lien qui vous permet de consulter notre album de photos du mois d´octobre. Quand mon ordi aura repris la vie, je publierai celles de novembre.

A+

15.11.04

Si j’avais un char! (Premiere partie)

Ca changerait ma vie... Etre dans un si beau pays et vous parler d'une voiture, c'est vous dire notre dépendance envers ces machines. Après une première semaine à visiter les volcans au nord de Quito, la nouvelle venue dans la famille nous donnait enfin la liberté pour vivre à fond notre grande aventure. Bien sûr, elle montrait quelques traits excentriques. C'est dans sa personnalité me disais-je. Après tout, n'est-elle pas britanique!

Son premier grand voyage avec nous fût de nous conduire à la mer dans les traces de Fernando, Catherine et leurs deux grandes filles. Direction Perdernales, à six heures de route au sud-ouest de Quito. Rapides descentes et longues ascensions. Tout s'est bien passé!

Le premier bonheur qu'elle nous a procuré, fut de laisser monter les enfants sur son dos. Imaginez la scène : Papa roule sur la plage entre la mer turquoise et de grandes palmeraies. Victor, Marie et Flo, au soleil, le vent dans les yeux, ouvrent leurs bras. Ils croient voler.

C'est lors de la deuxième journée à la mer que la précieuse est devenue la capricieuse. Après un deuxième long sourire de 15 km pour les enfants, alors qu'on entrait au village de Cojimies, par l'entrée de la plage, de la fumée s'échappe de sous le capot. La précieuse nous faisait une première crise. Vite... Que se passe t-il? C'est le bouchon du radiateur qui s'est cassé. Quelques secondes suffisent pour que trois ou quatres flâneurs nous viennent en aide. Par chance aussi, Fernando, voyant qu'on n'arrivait pas au resto est venu à la rescousse. Un des gars nous dit de se presser, d'aller trouver le mécanicien (ici on les appelle Maestro) à la buvette où il a l'habitude de prendre un coup le samedi après-midi. Après en avoir miraculeusement trouvé un deuxième, le premier étant déjà pas mal consommé par l'alcool, on remet de l'eau dans le radiateur avant de lui conduire la voiture à domicile. A quito on m'avait prévenu. Les pièces de Land Rover ne se trouve que dans les grandes villes d'Amérique du Sud. Par contre, comme au Rwanda, les mécanos d'ici sont ingénieux pour inventer des solutions temporaires qui tiennent le coup jusqu'à la prochaine grande ville.

Après le dîner, c'est un peu préoccupés que nous sommes partis à dix dans une grande barque pour s'approcher de la végétation des derniers mangroves qu'on trouve en Equateur. Et ce n'est pas parce qu il n y avait à bord de cette vielle barque aucune ceinture que nous l'étions... Comment ce petit maestro (!) allait-il trouver dans ce petit village la solution à notre problème? Surprise : un vieux bouchon de métal d'un demi-pouce servant habituellement en plomberie trouvé je ne sais où (la seule quincaillerie de la ville était fermée en ce samedi pm) dans cette ville qui n a pas encore l'eau courante. Ouf, la santé de notre capricieuse nouvelle venue était saine et sauve.

J'ai passé une grande partie du lendemain à me demander ce qui avait bien pu causer cette petite frousse. Optimiste, j ai dû élaborer à Geneviève au moins dix hypothèses plausibles et démontrer à coup sur qu il ne fallait pas s'en faire. La voiture n avait pas roulé depuis longtemps. Le bouchon du radiateur devait déjà être fendu (ces trucs en pvc!). Autre preuve, durant la ballade du dimanche pour retourner voir Diane Fortier (voir autre post) à Cojimies, l aiguille de la température ne s'est pas emballée. Geneviève, qui avait encore certains doutes, les a presque tous perdus dans la journée de lundi alors que la capricieuse nous a doucement conduit jusqu'à Canoa, escale magnifique toujours au bord de la mer en direction sud.

Lundi matin, après avoir quitté notre décor de Gilligan à l'hôtel Bamboo, nous sommes partis vers Bahia de Caraquez (Quel joli nom, n'est-ce pas?). Bahia est aujourd'hui comme notre voiture. C'est que ses plus belles années sont derrière elle! Après l'effet d'El nino à la fin des années 90, elle a gravement été endomagée. Aujourd'hui, tout comme notre voiture, elle tente de renaître et vise à devenir un modèle en matière d'environnement. Après avoir facilement tiré à la banque les sous qu'il nous fallait, nous voilà en route vers Manta. En sortant de la ville, au milieu d'une longue et sinueuse ascension, ah non, encore de la fumée! Notre optimisme si difficilement reconstruit s'est très vite dégonflée. C'est aussi à ce moment précis que la capricieuse pris et gardera pour toujours le nom de Bahia de Carrao (merci Jimena pour ce juron appris durant ce si bel été avec toi)

Il est onze 11h45 pm en ce lundi à Guayaquil. Le café Internet ferme à minuit. Voilà donc la première moitié du récit de notre difficile dernière semaine. C'est une réécriture suite à la perte de plusieurs posts que Genou et moi avions préparés pour vous partager nos joies et nos...

Je publierai la deuxième partie dès que je pourrai. Sans doute de Cuenca.

Hasta Luego

Carrao!

Ou "tabarouette" en espagnol! Notre vie de nomades nous eprouve.

Jimena, que certains d'entres vous connaissez, nous a montré cet ete ce juron qu'on dit quand ca va mal en Amerique latine. Ceux qui ont vu Carnet de voyage ont entendu le Che le crier quelques fois dans son periple de l'Argentine jusqu au au Venezuela. Je vous racontais nos deboires dans un tres long post que j ai perdu hier (avec plusieurs autres que Genevieve, les enfants et moi avions composes)

Mon disque rigide m'a lache (tellement de belles photos, snif!). Mais pire encore, notre bagnole egalement! Le moteur est a refaire ou a changer. Muchos dineros y tiempo que no tenemos. Nous revenons un peu comme a la case depart. Notre moral est dans les montagnes russes.

Depuis vendredi, c est la beaute de Guayaquil qui nous console un peu!

Demain, nous quitterons Guayaquil pour Cuenca. 4 heures en bus, sac au dos, afin de poursuivre notre quete pour un petit nid dans ce pays qui demeure une belle et grande toile de fond derriere nos minuscules malheurs.

On vous redonne des nouvelles

Merci pour tous vos courriels; difficile d'y repondre individuellement pour l'instant, mais il nous font tellement de bien !

Amicalement

3.11.04

Bertha y Fredi

31 octobre

Il doit être neuf heures trente. Les enfants viennent de se coucher. Mathilde dans sa chambre et les grands dans une autre où ils dorment pour une troisième nuit. Cinq lits (jumeaux!) sont alignés dans cette grande chambre au fond de laquelle se trouve une salle de bain. Imaginez une chambre qui comblerait n’importe quel père de voir tous ses enfants parler aux mêmes anges, dans une même pièce. Il y a moins d’une heure, les enfants ont cogné aux trois portes de la maison. Tous déguisés! Victor en Spider Man, les grandes en reine ou en princesse. Mathilde, elle, en bébé fatigué dans son pyjama jaune. Il fallait les voir heureux de cet Halloween version adaptée. Ils n’étaient pas seuls à faire le tour de la maison. Leislie – Brigite et Heidi-Solange, les suivaient déguisées en petites novias équatoriennes ébahies. Avec son talent de magicienne auprès des enfants, Geneviève avait réussi à concocter un scénario pour faire briller leurs yeux. Quelques bonbons, beaucoup de rires. Merci chérie!

Où sommes-nous? Qui sont Bertha et Fredi? Ils habitent la maison adjacente à celle où on loge mais surtout, ce sont les bons parents des deux petites filles avec lesquelles nos enfants ont passé la journée. Fredi a trente ans et Bertha vingt-huit. Elle est l’aînée d’une famille de sept alors que lui est le dernier d’une de neuf. Ils sont tous deux de la région de Guayllabamba, le petit village de notre première maison en Équateur. Elle nous a gentiment été offerte pour quelques jours par le Docteur Fernando et son épouse Catherine, les proprios de l’Hôtel Antinea à Quito. C’est leur deuxième résidence. À 40 minutes au nord de Quito, sur la pana (méricaine), cette villa nous rendra heureux pour quelques jours. On sait toute la chance qu’on a d’être ici alors que l’on goûte les premières chaleurs depuis notre arrivée. Le matin on peut voir les sommets enneigés de Cayambe (5790m) et du Cotacachi (4939m) au loin. Un grand jardin qui nous rappelle la végétation tropicale de l’Afrique entoure la maison. Il doit y avoir au moins vingt-cinq espèces d’arbres et de plantes, de fruits et de légumes exotiques; un figuier, un avocatier, une talle de lavandes, une bananeraie, un potager avec des asperges, des capucines, des mûres juteuses, de vertes limes et plein de fleurs multicolores dont celles d’un géant bougainvillier, mon préféré, pour illustrer un peu le tout. Une grande piscine aussi. À l’intérieur, une grande cheminée, un billard et puis du bois partout là où ce n’est pas du plâtre peint ou des tuiles de terre cuite. Si c’était une maison que l’on cherchait dans ce voyage, on resterait ici pour les neuf mois…

En revenant de la ville de Cayambe, on a fait un BBQ avec la petite famille de Bertha et Fredi. Geneviève et moi avons retrouvé durant le repas, toute la joie et l’inconfort de ces rencontres avec des personnes aussi différentes que semblables. Comme au Rwanda, notre manque d’aisance avec la langue multiplie la distance qui nous sépare de ces personnes. C’est vrai! On ne sait trop quoi dire dans ces circonstances. Tellement pareils pourtant. On devine que leurs enfants mangent avec leurs doigts chez eux (les nôtres aussi). Pourtant les parents sans doute fiers de manger avec nous, des invités de Seńora Catherine et du Docteur Fernando qui les emploient, souhaitaient que leurs filles coupent leurs gros morceaux de viande avec un couteau et une fourchette. Durant tout le repas, dans chaque famille une nervosité pour bien faire s’entremêlait. Contrairement aux mots, les sourires dépassent les langues quand il s’agit de se rappeler que nous sommes tous humains. Tellement questionnant ces différences par contre… Fredi doit gagner à son travail où il cultive des œillets entre deux et trois cents dollars par année. Lui et Bertha nous disaient combien la vie était chère en Équateur depuis la dollarisation il y a quelques années. Le pain et le savon coûtent ici le même prix que chez-nous. De notre côté, on trouve déjà que l’Équateur est parmi les secrets les mieux gardés considérant ce qu’on y trouve et ce qu’on y paye. Voilà de quoi réfléchir.

Durant l’après-midi, une sortie avec cette famille nous a permis d’approcher notre premier volcan, le Cayambe. À dix dans la voiture, on a parcouru des routes sinueuses à flancs de montagnes pour se rendre ensemble dans un grand parc. Étrange pour nous de mesurer notre émerveillement au pied de cette majestueuse chose en comparaison avec l’indifférence qu’avaient ces joueurs de foot du dimanche ou ces marcheurs nonchalants face au décor quotidien de leur village. Comme quoi, les équatoriens sont comme nous tous je crois, il nous suffit de côtoyer le bonheur pour oublier qu’il est là, pour oublier d’être heureux.

Otavalo, samedi 30 octobre

Le marché d’artisanat le plus beau et le plus grand d’Amérique du Sud. C’est ravissant. Partout dans les ruelles, des kiosques sont montés en ce samedi, grand jour du marché. Les indiens s’y pressent à vendre leur magnifique travail, des ponchos, des tapis colorés, des sacs, des poupées, des ceintures, des nappes tissées, c’est tout simplement fantastique! On voudrait tout acheter.

C’est joyeux de marchander les prix avec eux. Des sourires se créent, de la complicité indienne se génère, on s’arrache les clients ou on se les réfère. Ils sont vraiment très beaux ces gens. Surtout ces jeunes hommes indiens aux longs cheveux noirs, qui sont en plus cordiaux et sympas!
Ensevelis dans tout cet artisanat, on parcourt les rues à la recherche de cadeaux pour Marie, dont s’est bientôt l’anniversaire.

Chacun se trouve un petit trésor. Florence une poupée et un poncho, Victor une flûte sculptée, Mathilde une blouse tissée, Yves un grand tapis, Marie un poncho, un foulard, un bijou… et à moi revient sûrement la belle nappe colorée.

On va y revenir, c’est sûr! D’ailleurs, les indiens de Illuman, entre autre Rodrigo, nous ont invités à venir découvrir leur atelier dans leur village. Ce sera pour une prochaine visite, car tout est fermé en cette semaine de la Toussaint.

Papallacta : À Isabelle et aux autres amants des bains chauds.

28 et 29 octobre

Après deux heures de bus de Quito, pendant lequel on a eu droit à un film vidéo d’une extrême violence. On devait en détourner le regard des enfants et les nôtres pour focusser sur une nature différente, des vallées, des montagnes, des ravins, des plantations à flanc de montagnes, des ruisseaux et le tout scandé par les freins de cet énorme véhicule qui roulait sur cette route sinueuse.

L’autobus nous expulse enfin dans un tout autre univers que celui de Quito. Ca sent bon le vert, la terre, l’humidité. Une bonne marche de 20 minutes nous fait pomper le cœur, mais rassasie nos poumons.

Les sources thermales de Papallacta nous ouvrent leurs portes.

Une petite maison typique, qui sera nôtre pendant ce séjour, en terre et toit de paille, d’un confort sympathique et rustique donne sur deux petites piscines en pierre d’eau thermale, eau chauffée des volcans. C’est tout simplement délicieux et enivrant. Tous, petits et grands, s’y délectent et décompressent. Assis tout au chaud, nos yeux se lèvent vers ces hautes montagnes verdoyantes. On devine les bergers de lamas et de vaches, tout en haut. On pense déjà au plaisir des grands-parents dans ce petit paradis.

La visite au SPA, est encore plus excitante. Une dizaine de piscines, offrant chacune leurs vertus nous ravissent. Isabelle, ma sœur, y serait des plus heureuse et des plus … ratatinée, car on ne veut plus les quitter.
On se sent presque coupable d’être si bien en ce pays où l’on connaît quand même la pauvreté matérielle de ses habitants.

Puis c’est au tour des bains publics, les familles y sont joyeuses. Les bambins, un peu partout, goûtent aux douceurs de la chaleur de cette eau. Cela nous rallie à eux. L’eau chaude appartient presque à tout le monde, car il faut pouvoir s’y rendre!

Au souper, on goûte à la truite, plat typique de la région, servie sous différentes sauces et cuisson. Jusqu’aux étoiles qu’on devine en cette nuit nuageuse, encore et encore, on se baigne au pied de notre maisonnette.

En embrassant les enfants après cette journée mémorable, dans leur lit douillet, mes pensées s’évadent vers ces enfants de la rue vus à Quito. Trois petits, dont un, le plus jeune à peine d’un an, endormi sur un carton au sol. Les deux autres insouciants s’amusent avec des riens. Leur mère n’est sûrement pas loin, à vendre des billets de loto ou autres babioles. Il est vrai qu’ici on a vu que peu de gens quêter, ils vendent plutôt des petits trucs au coin des rues. C’est plus digne pour eux sans doute. J’ai hâte de réaliser quelque chose pour eux, je cherche ma petite mission.

Le lendemain, on s’aventure dans un sentier d’exploration écologique qui longe un ruisseau en cascade. On découvre une nature encore plus généreuse, c’est tout comme la jungle. Victor est tout fier de jouer à Tarzan, entre les lianes, les bambous, les énormes fougères et autres plantes parasites. Marie et Florence, jumelles au cou, sont à la recherche de colibris et de mariposas (papillons). Quant à la joyeuse Mathilde, sur les épaules de papa ou maman, elle pousse les branchages de ses yeux. Elle en sort tout de même avec une jolie couronne!
Un troupeau de lamas nous attend dans un détour. Leur berger, non loin, pêche et nous sourit. Les lamas sont farouches. Malgré la danse des enfants tout autour pour leur offrir une poignée d’herbes fraîches, ils s’en éloignent.

Une heure plus tard, on est de retour.

Une dernière saucette, et c’est déjà le départ. Une camionnette nous descend à la route. Les enfants et le plus grand, sont dans la boîte, riant au vent et à la vieille dame, le dos courbé sous la charge de son paquet, qu’ils croisent sur le chemin.

Les fruits achetés au cultivateur nous font patienter joyeusement le bus pour revenir à Quito.

Semaine II

Nous étions optimistes en pensant quitter Quito en voiture après une semaine. C’était avant d’avoir pris mon premier cours obligatoire (Business 101) en Équateur. L’achat d’une voiture s’est avéré pas mal plus complexe que prévu. Du travail à temps plein pendant que Geneviève commençait à faire l’école avec Florence et Marie. Grand-papa, Victor m’a beaucoup aidé dans ces démarches. Je lui ai promis de te le dire. Je savais pourtant que ça n’allait pas être si simple. Normal! Comment acheter une voiture alors qu’on n’a pas d’adresse fixe ou de compte de banque dans un pays? Bien que le transfert d’argent ne soit pas encore finalisé (lenteur des systèmes banquiers nord-américains), ce n’est pas notre itinérance qui nous a ralentit. Je vous sauve des détails mais voici, ce qui fut long et pénible. Tenter d’éviter d’acheter une voiture volée, libre d’hypothèque à un homme qui l’avait lui acheter, il y a quelques mois, de la veuve du précédant propriétaire. Pour complexifier l’affaire, il n’avait pas signé ce contrat avec cette dame, histoire d’éviter de payer des impôts. C’est donc ce contrat en blanc que je devrai à mon tour signer devant notaire pour faire de nous les heureux propriétaires d’une voiture qui fait bip bip (elle a un problème d’alarme!), un Land Rover Discovery gris 1996 qui a moins de 100 000 kilomètres. Après avoir passé quelques jours au garage Britan Motors où je suis désormais connu (Gracias a Juan Carlos que habla un pocito de ingles), la voiture qui devait avoir été mise en parfait ordre montre encore quelques comportements douteux. Elle s’est étouffée plusieurs fois aujourd’hui (!?). En écrivant ces lignes, je viens de penser que je n’ai pas assuré la voiture. De toute façon l’assurance des voiture n’est pas obligatoires dans ce pays et nous retournons à Quito cette semaine pour finaliser l’affaire. J’espère alors sécher mon cours de Business 102 en Équateur.

La semaine a quand même été belle, hormis le fait qu’on s’est fait voler deux appareils aussi pratiques que dispendieux; un nouveau cellulaire et notre appareil photo numérique (tant aimé, snif!). Dans le premier cas, quand j’ai appelé mon numéro, le gars me demandait 100$ pour me le ramener. Orgueilleux et tout de même pas si obstiné, je préfère en racheter un nouveau de seconde main à vingt ou trente dollars. J’ai eu ma leçon. Fernando m’avait d’ailleurs conseiller d’aller vers cette option dès le premier jour à Quito. Pour ce qui est de l’appareil photo, on croit savoir qui l’a pris et quand, mais dans le doute je crois qu’on doit s’abstenir plutôt que de confronter cette personne. Geneviève et moi sommes quand même de tendance distraite (!) En transit, nos petites têtes sont souvent pleines de détails de logistique alors que nos mains sont pleines de celles de nos petits compagnons de voyage. On fera encore plus attention. Promis. Je vous raconte ces mésaventures, mais elles sont à mettre en perspective avec notre sentiment de confiance qui grandit chaque jour ou l’on vit dans ce pays. Les équatoriens sont très amicaux.

La semaine a été belle parce qu’enfin de Quito on a pris la sortie côté nature; direction Papallacta, un complexe de sources thermales (un peu comme celles de Bańos) où l’on a finalement pu voir les premières grandes beautés de ce pays et eu raison de nos grippes. Geneviève a trop en tête son récit de notre passage à cet endroit pour que je vous empêche de le lire dans ses mots.

Un seul commentaire. Le voyage en autobus aller-retour s’est déroulé à merveille. On se sentait comme de vrais back-packers. Jamais, comme au moment du retour en attendant le bus vers Quito dans ce décor spectaculaire (Volcans, verdures, lamas, vieux camion arrêté pour nous vendre des fruits exotiques) n’avions nous trouvé le temps si doux à attendre.

Le lendemain, après avoir pris la voiture, nos valises et des provisions on a eu pour la première fois le sentiment de commencer notre voyage. Otavalo, la ville du plus grand marché d’artisanat en Équateur nous attendait, pleines de joies et de douceurs. (Voir Post sur Otavalo)

26.10.04

La Mitad del Mundo

Et oui, nous avons foulé le sol de ce fameux milieu du monde, un pied de chaque côté de l’hémisphère, à la latitude 0 degré, 0 minute 0 seconde. À une heure de taxi, en se faufilant entre les montagnes très arides, comme en Bolivie, on arrive sur ces lieux comme lors d’un pèlerinage, au milieu de nulle part.

L’endroit est touristique, vaste et agréable. En son milieu, cette immonde tour coiffée du globe terrestre, marque l’endroit. Tout autour des parcs qui font le bonheur des enfants, des kiosques d’artisanat, une place publique où se succèdent des troupes musicales et folkloriques. Les gens sont heureux, on danse, on chante en famille même les aînés n’ont pas perdu le rythme et ce balancement des hanches, c’est joyeux. Le soleil y est pour beaucoup et la chaleur qu’il procure.
Les jeux d’enfants sont simples, construits à partir de rien, des pneus, des poulies, des troncs d’arbres, des barres d’acier, et tout ça très coloré. De bonnes idées pour le domaine de Rawdon!

On mange la cuisine d’ici, le végétarien est comblé en Equateur. Du maïs, des gros grains bouillis, des fèves rouges en sauce, des pâtés de patates au fromage, des bananes frites, de l’avocat à profusion, des soupes de patates… enfin délicieux! Mais le carnivore y trouve aussi son compte (à bon compte), quoiqu’il n’ait pas encore goûté au cochon d’inde grillé, le `cuy`, qui se prononce couille !! Les enfants manifestent contre ce plat, d’ailleurs.

Belle journée qui se refroidit dès 4 heures pm et s’ennuage rapidement.

25 octobre

Un samedi à Quito

Malgré la grisaille et les nez qui coulent, on part à la découverte de ce Quito colonial dont les équatoriens sont fiers et le monde entier d’ailleurs, ville reconnue Patrimoine mondial par l’Unesco
.
Univers grouillant, très populeux. Tous ont quelques choses à vendre, des lacets, en passant par des petites culottes, des cours d’anglais, toutes sortes de nourriture, chaude et froide, des lunettes et bien d’autres. On se tient serré, on en devient même parano. Surtout quand Yves braque l’appareil photo sur ces monuments historiques et ces rues escarpées, on le surveille. Peut être à tort, on ne sait pas. Les gens sont si beaux, du nourrisson à la personne âgée, des traits foncés, la peau cuivrée et les cheveux d’un noir d’ébène. Ils semblaient préoccupés, sûrement quant à leur gagne-pain.

L’architecture espagnole est très présente dans cet univers de pierre et de chaux. « Une explosion d’art baroque nous saisit ». Les édifices colorés enjolivent la grisaille de la journée. Des cathédrales et leur clocher ponctuent le ciel et les montagnes qui entourent la ville. Tout en haut d’une colline, la statue de la vierge (la Virgen du Panecillo), symbole de Quito, que vous voyez derrière la photo.

C’est presque étourdissant tant il y a à voir. Marie nous le souligne, elle ne file pas aujourd’hui. On abrège donc la visite dans un musée splendide, Museo de la Ciudad, une belle rétrospective des siècles passés, de la colonisation sociale et religieuse.
Marie fiévreuse, on quitte cette action de la ville pour se retrouver dans un Quito plus tranquilo.

En soirée, on se ballade dans le quartier de l’hôtel, Mariscal Sucre. Il s’en dégage une odeur trop touristo, backpackers avident de rencontres et de restos de leur pays. Ça nous déplait un peu. Par chance on se trouve une petite pizzeria, grande comme la main si généreuse des proprios, una abuelita et su familia. Trois tables et un jeu de soccer sur table (babyfoot), réunissent les enfants qu’importe la langue. On fête le gendre ce soir, des guirlandes et des ballons lui font honneur. La gentille grand-mère invite Marie à venir y fêter son anniversaire qui arrive bientôt, le 3 novembre.

On sort de là, heureux d’avoir créer des liens, des échanges quoique timides à cause de la langue mais très sympathiques (10$ pour trois pizzas, un burrito et deux grandes bières).

23.10.04

Ce matin à Quito Posted by Hello

Enfin branchés!!!

Tout va bien

Mise à part la grippe que nous nous transmettons sans doute d’un à l’autre dans la proximité de notre petit studio, tout va bien. On se remet de l’émotion et des vertiges du départ. Un rythme agréable s’établie. On se sent en sécurité. La température est très variable. Au menu de chaque journée à date : Soleil, nuages, pluie, chaleur, et fraîcheur.

Bien que Quito, sans aucune espèce de doute, soit la ville au monde où l’on trouve le plus de café Internet per capita, nous n’avions pas encore trouvé l’occasion de se brancher pour vous écrire. Sans mentir, dans le quartier où nous habitons, il y en a un ou deux à tous les coins de rue. Plusieurs Lavanet aussi. Pratique, on met le linge dans la laveuse, les enfants dans la sécheuse et puis voilà, on surf tranquillement sur le Net. La vie moderne quoi. Aujourd’hui, en allant faire l’épicerie, nous avons acheté une tarjeta de OnNet, un ISP qui vend de l’Internet à la carte. 10$ pour deux heures!!! Voilà qui devrait améliorer notre assiduité aux bloques.

Que trois nuits depuis notre arrivée et déjà on trouve que le temps file. Ce week-end, nous découvrirons le Quito colonial. Pour l’instant, nous sommes restés dans la partie moderne et business. On apprend à aimer Quito. Deux souper au restos, un équatorien typique (très viande) et un mexicain. Ce soir là, on a beaucoup pensé à Jimena. Peut-être trop. Florence a éclaté en sanglot disant qu’elle ennuyait beaucoup de Jimena, puis de sa maison. Elle s’est consolée depuis. Nos journées sont faites de marche, d’arrêts dans des parcs et de visites de garages où l’on vend des voitures usagées. Depuis deux jours, j’en ai visité au moins dix. Aujourd’hui, j’ai fait faire deux « chequeos » (vérifications mécaniques) sur des Land Rover Discovery (95/96). J’allais acheter une des deux quand j’en ai vu une troisième par hasard qui me semblait encore mieux. Je crois que nous en avons encore pour une semaine de paperasse et d’amélioration de notre dialecte espagnol avant de quitter Quito avec une voiture. Pas grave. Nous sommes de mieux en mieux dans cette ville, avec ses habitants gentils, affables et honnêtes. Nous fondons cette opinion notamment après de multiples interactions avec des vendeurs de voitures usagées (!), ce qui n’est pas peu dire.

Ce temps en famille nous permet de parler beaucoup avec les enfants. Ils vivent comme nous des moments intenses. À date, la plus belle citation du voyage est celle de Marie. Elle venait de me demander si je m’ennuyais moi de mon pays. Après avoir réfléchi, je lui ai répondu que mon pays c’était là ou ils étaient, ses sœurs, son frère et sa mère. Spontanément, elle m’a dit : « Papa, toi tu es comme la terre, et nous Maman, Florence, Victor et moi, nous sommes les cinq continents. » Nous apprendrons tous des uns et des autres durant ce voyage.

22.10.04

Avis de recherche

Quelques jours avant le départ, à la Cordée à Montréal, on a rencontré Virginie et Anne-Marie par hasard. Toutes deux sont allées en Équateur et ont adoré leur voyage. Leurs yeux brillaient tellement qu’elles ont contribué, sans trop le savoir, à nous remonter le moral dans cette dernière semaine vertigineuse de préparation. Virginie et son chum en revenaient, ils avaient plein d’adresses et de contacts à Quito et au pays. Gentiment, elle nous a laissé son adresse et bêtement nous l’avons égarée (snif). Comme nous leur avions laissé l’adresse du blogue, nous croisons les doigts pour qu’une ou l’autre voie cet avis de recherche. Si par hasard vous passez à la Cordée. On aimerait que Virginie communique avec nous.

Gracias

La première journée à Quito…

À la ville qui pue! Voilà l’idée de Florence quand est venu le temps de faire un toast au souper. En effet, la Quito qu’on a découverte est très polluée. Par les voiture et par leur bruit. Ne montrant rien de particulièrement beau, Quito était grise durant cette première journée. La température a varié entre 10 et 15 degrés. Tous grippés et un peu incommodés par les effets de l’altitude (essoufflement, bouche asséchée, léger maux de tête), on a marché deux fois deux heures entrecoupées par une longue sieste familiale. Première épicerie, multiples essais encore infructueux pour activer le cellulaire GSM qu’Alex (collègue au bureau) m’a refilé. Après la deuxième marche (dans la bonne direction cette fois-la), l’impression générale était un peu meilleure. Un parc d’amusement, tombant un peu en ruine, et un appel aux grands-parents ont contribué aux premiers sourires des enfants.

Le matin au déjeuner, nous avons fait la connaissance de Catherine et Fernando les proprios de l’auberge. Du point de vue de l’élégante dame française et de son charmant mari équatorien, notre projet devrait bien se dérouler. Ils nous ont donné quelques pistes et quelques pièges à éviter. On a même réunit les enfants pour qu’ils entendent d’autres bouches que la nôtre les risques d’enlèvement d’enfants pour le commerce vers l’Europe ou les USA. Je crois qu’ils ont encore moins peur que nous. Nous serons vigilants. Promis.

Au programme pour la deuxième journée, intensifier les recherches en vue de l’achat de l’auto pour fuir Quito; on vient à bout d’idées et d’arguments pour convaincre les enfants de la beauté de notre expérience.

Le départ et l'arrivée

Depuis le temps qu'on en parle et qu'on casse les oreilles d'un peu tout le monde avec ce projet, le voici enfin en branle. Nous sommes arrivés à 19h20pm avant hier à Quito crevés mais heureux que tout ait si bien été. Les enfants ont super bien voyagé. Chacun portait son sac à dos. Victor et Florence n’ont pas fermé l’œil durant ce long périple. Partis de la maison Bleau vers 3h30 am, nous avons enregistrés huit grandes valises et nous portions avec nous sept bagages à main, sans compter une petite Mathilde un peu grippée et sa poussette. Aucun pépin, hormis l’eau de la plage de South Beach qui était contaminée par une bactérie quelconque. Eh oui, nous avons maximisé les six heures d’attente à Miami en prenant deux taxis et en se mouillant les pieds à 35 degrés dans la grande bleue souillée. Je crois qu’à posteriori nous pourrions qualifier cette idée (la mienne) d’une erreur! Les deux vols ont bien été. Particulièrement le deuxième alors que les enfants ont pu écouter le dernier Harry Potter en espagnol.

Le temps était doux à notre arrivée. Contrairement à ce qu’on pensait. Une heure de décalage nous séparait de Montréal. Dans quelques jours quand vous reculerez l’heure sur l’automne québécois, on aura la même heure. Durant toute cette journée, ma plus grande angoisse était d’imaginer comment allions-nous faire avec tous ces bagages à notre arrivée? L’hôtel devait envoyer un taxi nous prendre. Je les avait prévenus (muchas maletas)! Peut-être ont-ils eu peur? Pas de taxis de l’hôtel au rendez-vous. Hier, ils nous ont dit qu’ils n’avaient de camionnette assez grande. Tout a bien fini quand même, un minibus et Diego, son chauffeur, nous ont gentiment reconduis à l’hôtel Antinea dans le nouveau Quito. Petit appartement parfait avec cuisine. Après avoir couché les enfants et leur avoir dit combien on aimait ces petits voyageurs courageux, Geneviève et moi avons pris avec un grand plaisir les deux bières froides que Santiago nous a apportées en guise de bienvenue. Un toast et un sourire complice à notre travail d’équipe, nous étions fiers de nous. Partir en Équateur avec nos 4 enfants… On l’a fait.

16.10.04

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Compte Skype : Lafamilleenequateur

Autres coordonnées à venir

16.9.04


Préparation en République Posted by Hello

Préparation du Blog

Voilà, plus que quelques semaines avant le départ. Douzes millions de choses à faire! À quel endroit héberger le blogue du voyage? Comment éditer son apparence? Commençons le travail technique!