31 octobre
Il doit être neuf heures trente. Les enfants viennent de se coucher. Mathilde dans sa chambre et les grands dans une autre où ils dorment pour une troisième nuit. Cinq lits (jumeaux!) sont alignés dans cette grande chambre au fond de laquelle se trouve une salle de bain. Imaginez une chambre qui comblerait n’importe quel père de voir tous ses enfants parler aux mêmes anges, dans une même pièce. Il y a moins d’une heure, les enfants ont cogné aux trois portes de la maison. Tous déguisés! Victor en Spider Man, les grandes en reine ou en princesse. Mathilde, elle, en bébé fatigué dans son pyjama jaune. Il fallait les voir heureux de cet Halloween version adaptée. Ils n’étaient pas seuls à faire le tour de la maison. Leislie – Brigite et Heidi-Solange, les suivaient déguisées en petites novias équatoriennes ébahies. Avec son talent de magicienne auprès des enfants, Geneviève avait réussi à concocter un scénario pour faire briller leurs yeux. Quelques bonbons, beaucoup de rires. Merci chérie!
Où sommes-nous? Qui sont Bertha et Fredi? Ils habitent la maison adjacente à celle où on loge mais surtout, ce sont les bons parents des deux petites filles avec lesquelles nos enfants ont passé la journée. Fredi a trente ans et Bertha vingt-huit. Elle est l’aînée d’une famille de sept alors que lui est le dernier d’une de neuf. Ils sont tous deux de la région de Guayllabamba, le petit village de notre première maison en Équateur. Elle nous a gentiment été offerte pour quelques jours par le Docteur Fernando et son épouse Catherine, les proprios de l’Hôtel Antinea à Quito. C’est leur deuxième résidence. À 40 minutes au nord de Quito, sur la pana (méricaine), cette villa nous rendra heureux pour quelques jours. On sait toute la chance qu’on a d’être ici alors que l’on goûte les premières chaleurs depuis notre arrivée. Le matin on peut voir les sommets enneigés de Cayambe (5790m) et du Cotacachi (4939m) au loin. Un grand jardin qui nous rappelle la végétation tropicale de l’Afrique entoure la maison. Il doit y avoir au moins vingt-cinq espèces d’arbres et de plantes, de fruits et de légumes exotiques; un figuier, un avocatier, une talle de lavandes, une bananeraie, un potager avec des asperges, des capucines, des mûres juteuses, de vertes limes et plein de fleurs multicolores dont celles d’un géant bougainvillier, mon préféré, pour illustrer un peu le tout. Une grande piscine aussi. À l’intérieur, une grande cheminée, un billard et puis du bois partout là où ce n’est pas du plâtre peint ou des tuiles de terre cuite. Si c’était une maison que l’on cherchait dans ce voyage, on resterait ici pour les neuf mois…
En revenant de la ville de Cayambe, on a fait un BBQ avec la petite famille de Bertha et Fredi. Geneviève et moi avons retrouvé durant le repas, toute la joie et l’inconfort de ces rencontres avec des personnes aussi différentes que semblables. Comme au Rwanda, notre manque d’aisance avec la langue multiplie la distance qui nous sépare de ces personnes. C’est vrai! On ne sait trop quoi dire dans ces circonstances. Tellement pareils pourtant. On devine que leurs enfants mangent avec leurs doigts chez eux (les nôtres aussi). Pourtant les parents sans doute fiers de manger avec nous, des invités de Seńora Catherine et du Docteur Fernando qui les emploient, souhaitaient que leurs filles coupent leurs gros morceaux de viande avec un couteau et une fourchette. Durant tout le repas, dans chaque famille une nervosité pour bien faire s’entremêlait. Contrairement aux mots, les sourires dépassent les langues quand il s’agit de se rappeler que nous sommes tous humains. Tellement questionnant ces différences par contre… Fredi doit gagner à son travail où il cultive des œillets entre deux et trois cents dollars par année. Lui et Bertha nous disaient combien la vie était chère en Équateur depuis la dollarisation il y a quelques années. Le pain et le savon coûtent ici le même prix que chez-nous. De notre côté, on trouve déjà que l’Équateur est parmi les secrets les mieux gardés considérant ce qu’on y trouve et ce qu’on y paye. Voilà de quoi réfléchir.
Durant l’après-midi, une sortie avec cette famille nous a permis d’approcher notre premier volcan, le Cayambe. À dix dans la voiture, on a parcouru des routes sinueuses à flancs de montagnes pour se rendre ensemble dans un grand parc. Étrange pour nous de mesurer notre émerveillement au pied de cette majestueuse chose en comparaison avec l’indifférence qu’avaient ces joueurs de foot du dimanche ou ces marcheurs nonchalants face au décor quotidien de leur village. Comme quoi, les équatoriens sont comme nous tous je crois, il nous suffit de côtoyer le bonheur pour oublier qu’il est là, pour oublier d’être heureux.
Holà todo la familia que yo quiero mucho mucho y que yo pienso muy siempre!
RépondreEffacerC'est trop beau vos écrits! Il sera important d'en faire un livre et de le publier. En vous lisant, je me revois soit en Bolivie dans les marchés et les gens colorés, au Népal dans les sources thermales entourées de montagnes, en Haïti dans la pauvreté et la misère, en Indonésie dans la végétation luxuriante... C'est vraiment super que de voyager avec vous!!! J'aimerais bien être une fée et m'envoler vers dans votre petit coin de pays vous donner la bise, puis vivre, voir et goûter votre quotidien... mais au moins on peut vous lire et se laisser imaginer vos récits.
Je vous donnerai de mes nouvelles par Yahoo!
Que dios vo page!
Bisous à tout l'monde XXXX
Hélène
Salut les amis!mieux vaut tard ...nous suivons avec bcp d'int�r�t vos r�cits et vos d�boires(ils veulent vous aider � d�crocher du mat�riel...) et sommes heureux de savoir que chaque nouveau jour apporte son lot de merveilles. Tout le monde semble avoir trouv� sa joie de vivre, m�me Victor alias Spiderman. De savoir cela nous aide � vous savoir si loin. Ici, on d�croche pas vite, la boutique a ouvert vendredi soir, une belle r�ussite et surtout beaucoup de travail des 2 soeurs. J'ai eu la chance d'aider � la d�coration, ce qui m'a relanc� dans mes r�ves. Notre bel automne s'est transform� en pr�-hiver avec son lot et nous pensons volcans et bains chauds gr�ce � vous. Les filles y compris Laoura qui �tait ici, vous envoient de grosses bises sucr�es d'Halloweeeen, ainsi bien s�r que leurs parents. Nous avons �t� voir "Les choristes", c'�tait magnifique (relativement parlant, oeuf corse...). Continuez sur votre magnifique lanc�e et prenez soin de vous.
RépondreEffacerSalut les amis!mieux vaut tard ...nous suivons avec bcp d'int�r�t vos r�cits et vos d�boires(ils veulent vous aider � d�crocher du mat�riel...) et sommes heureux de savoir que chaque nouveau jour apporte son lot de merveilles. Tout le monde semble avoir trouv� sa joie de vivre, m�me Victor alias Spiderman. De savoir cela nous aide � vous savoir si loin. Ici, on d�croche pas vite, la boutique a ouvert vendredi soir, une belle r�ussite et surtout beaucoup de travail des 2 soeurs. J'ai eu la chance d'aider � la d�coration, ce qui m'a relanc� dans mes r�ves. Notre bel automne s'est transform� en pr�-hiver avec son lot et nous pensons volcans et bains chauds gr�ce � vous. Les filles y compris Laoura qui �tait ici, vous envoient de grosses bises sucr�es d'Halloweeeen, ainsi bien s�r que leurs parents. Nous avons �t� voir "Les choristes", c'�tait magnifique (relativement parlant, oeuf corse...). Continuez sur votre magnifique lanc�e et prenez soin de vous.
RépondreEffacerSalut la famille en Équateur!
RépondreEffacerEnfin! je peux vivre votre aventure à travers vos récits! Raymond m'avait transmis un URL mais ça ne fonctionnait pas... Et voilà que Lucie m'a révélé les secrets du Blog! Merci Lucie
Je viens de faire le récit de votre aventure à Marianne qui prenait son bain et elle a suivi avec une grande attention vos aventures. Elle voulait que je vous dise qu'elle a bien aimé ça.
Quelle belle folie! Nous ne sommes que de grands parleurs. Chapeau aux grands faiseurs!
À montréal, l'Halloween a distribuée son lot de bonbons et la noirceur de l'automne nous a rattrapés. On regarde les même étoiles mais je suis sûr que l'asphalte montréalaise est la plus noire de la planête en novembre. Enfin...
Pour ma part, je ferai dans la "petite évasion" (tout étant relatif) car je débuterai 2005 par 3 semaines en Thaïlande. Sans doute pas assez long pour créer un blog mais qui sait, je lirai peut-être vos prochains épisodes d'un café Internet à Bangkok.
Merci de nous faire voyager.
François