Ca changerait ma vie... Etre dans un si beau pays et vous parler d'une voiture, c'est vous dire notre dépendance envers ces machines. Après une première semaine à visiter les volcans au nord de Quito, la nouvelle venue dans la famille nous donnait enfin la liberté pour vivre à fond notre grande aventure. Bien sûr, elle montrait quelques traits excentriques. C'est dans sa personnalité me disais-je. Après tout, n'est-elle pas britanique!
Son premier grand voyage avec nous fût de nous conduire à la mer dans les traces de Fernando, Catherine et leurs deux grandes filles. Direction Perdernales, à six heures de route au sud-ouest de Quito. Rapides descentes et longues ascensions. Tout s'est bien passé!
Le premier bonheur qu'elle nous a procuré, fut de laisser monter les enfants sur son dos. Imaginez la scène : Papa roule sur la plage entre la mer turquoise et de grandes palmeraies. Victor, Marie et Flo, au soleil, le vent dans les yeux, ouvrent leurs bras. Ils croient voler.
C'est lors de la deuxième journée à la mer que la précieuse est devenue la capricieuse. Après un deuxième long sourire de 15 km pour les enfants, alors qu'on entrait au village de Cojimies, par l'entrée de la plage, de la fumée s'échappe de sous le capot. La précieuse nous faisait une première crise. Vite... Que se passe t-il? C'est le bouchon du radiateur qui s'est cassé. Quelques secondes suffisent pour que trois ou quatres flâneurs nous viennent en aide. Par chance aussi, Fernando, voyant qu'on n'arrivait pas au resto est venu à la rescousse. Un des gars nous dit de se presser, d'aller trouver le mécanicien (ici on les appelle Maestro) à la buvette où il a l'habitude de prendre un coup le samedi après-midi. Après en avoir miraculeusement trouvé un deuxième, le premier étant déjà pas mal consommé par l'alcool, on remet de l'eau dans le radiateur avant de lui conduire la voiture à domicile. A quito on m'avait prévenu. Les pièces de Land Rover ne se trouve que dans les grandes villes d'Amérique du Sud. Par contre, comme au Rwanda, les mécanos d'ici sont ingénieux pour inventer des solutions temporaires qui tiennent le coup jusqu'à la prochaine grande ville.
Après le dîner, c'est un peu préoccupés que nous sommes partis à dix dans une grande barque pour s'approcher de la végétation des derniers mangroves qu'on trouve en Equateur. Et ce n'est pas parce qu il n y avait à bord de cette vielle barque aucune ceinture que nous l'étions... Comment ce petit maestro (!) allait-il trouver dans ce petit village la solution à notre problème? Surprise : un vieux bouchon de métal d'un demi-pouce servant habituellement en plomberie trouvé je ne sais où (la seule quincaillerie de la ville était fermée en ce samedi pm) dans cette ville qui n a pas encore l'eau courante. Ouf, la santé de notre capricieuse nouvelle venue était saine et sauve.
J'ai passé une grande partie du lendemain à me demander ce qui avait bien pu causer cette petite frousse. Optimiste, j ai dû élaborer à Geneviève au moins dix hypothèses plausibles et démontrer à coup sur qu il ne fallait pas s'en faire. La voiture n avait pas roulé depuis longtemps. Le bouchon du radiateur devait déjà être fendu (ces trucs en pvc!). Autre preuve, durant la ballade du dimanche pour retourner voir Diane Fortier (voir autre post) à Cojimies, l aiguille de la température ne s'est pas emballée. Geneviève, qui avait encore certains doutes, les a presque tous perdus dans la journée de lundi alors que la capricieuse nous a doucement conduit jusqu'à Canoa, escale magnifique toujours au bord de la mer en direction sud.
Lundi matin, après avoir quitté notre décor de Gilligan à l'hôtel Bamboo, nous sommes partis vers Bahia de Caraquez (Quel joli nom, n'est-ce pas?). Bahia est aujourd'hui comme notre voiture. C'est que ses plus belles années sont derrière elle! Après l'effet d'El nino à la fin des années 90, elle a gravement été endomagée. Aujourd'hui, tout comme notre voiture, elle tente de renaître et vise à devenir un modèle en matière d'environnement. Après avoir facilement tiré à la banque les sous qu'il nous fallait, nous voilà en route vers Manta. En sortant de la ville, au milieu d'une longue et sinueuse ascension, ah non, encore de la fumée! Notre optimisme si difficilement reconstruit s'est très vite dégonflée. C'est aussi à ce moment précis que la capricieuse pris et gardera pour toujours le nom de Bahia de Carrao (merci Jimena pour ce juron appris durant ce si bel été avec toi)
Il est onze 11h45 pm en ce lundi à Guayaquil. Le café Internet ferme à minuit. Voilà donc la première moitié du récit de notre difficile dernière semaine. C'est une réécriture suite à la perte de plusieurs posts que Genou et moi avions préparés pour vous partager nos joies et nos...
Je publierai la deuxième partie dès que je pourrai. Sans doute de Cuenca.
Hasta Luego
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