26 novembre 2004
Il est tôt. Ma marmaille dort encore, mais celle de l’extérieur dans cette jungle luxuriante piaille depuis plusieurs heures. C’est étonnant, grandiose! De partout des sons arrivent, des oiseaux fuient et le coq quelque peu enroué s’exclame. Derrière un léger brouillard, quelques vaches et veaux s’amènent. Tout n’est que vert. Vert et immense. Il pleut encore.
Notre oasis tout en bois est suspendu à plusieurs mètres du sol. Tel un immense balcon coiffé d’un toit de tôle, sous lequel reposent une cuisine, une salle à manger, deux immenses hamacs et un coin lecture. Seules les quatre chambres qui abritent plusieurs lits sont fermées. Le bois porte les empreintes de lames. Tout porte à la quiétude… et à l’écriture. Deux nouveaux sons s’amènent, mes deux M : Mathilde et Marie. Les hamacs les interceptent. Au balancement de ceux-ci, des chansonnettes s’ajoutent au concert!
Le voile du brouillard semble se lever peu à peu. Tels mes deux autres Florence et Victor qui viennent nous rejoindre et se pendre au garde-corps pour contempler ce spectacle de vaches, de vert, de la pluie et des oiseaux. Ça vaut mille émissions de télé. Quelle chance nous avons de se mêler de si proche à cette nature incroyable.
Une petit ruisseau serpente non loin et un étroit pont de bambou le traverse. Hier dans l’obscurité, chargés de nos bagages, de vivres et des enfants, nous l’avons d’ailleurs enjambé avec un peu de vertige. Il était 19h30 quand nous avons finalement trouvé l’endroit. Sarallama, l’oasis de Catherine et Fernando, du nom de leur fille cadette, en pleine forêt tropicale.
Après trois heures et demie de route de Quito, dont la moitié sur un chemin de terre, à croiser monts et rivières, nous étions emballés de découvrir cette jungle tant parlée. Toutefois une certaine nervosité s’installa en même temps que l’obscurité. En suivant le plan de Fernando, nous avons loupé une piste. La rivière parfois large et puissante nous accompagnait et se mêlait à une cacophonie incroyable de sons étranges d’oiseaux ou de bêtes. La route boueuse, quant à elle, offrait de plus en plus de longues herbes et d’énormes trous entremêlés de roches et de troncs de bambous. Nous éclairant de ses phares, notre nouvelle Bahia nous conduisait allègrement dans cette aventure. Auparavant, l’excitation de Marie d’avoir aperçu un morpho bleu parmi les oiseaux à dos jaunes et ceux orangés fut communicative. Le 4x4 chantait, riait, criait sur le chemin cahoteux. Déjà, les morphos n’étaient plus que lucioles. Nous avons donc rebroussé chemin dans tout le sens de ce terme et avons pris la fourche, le second chemin. Ouf, se fut le bon!
Angel et Jessica ronde de son 4e enfant qu’elle aura en février, sont venus au devant, accompagnés des chiens et de leurs enfants. Ils ont vite illuminé cette demeure impressionnante juchée à certainement quatre mètres du sol. Fatigués, affamés mais heureux de se trouver dans un univers si différent et magnifique, on s’est cuisiné un plat de riz avant d’aller tranquillement dormir sous des moustiquaires, dans une certaine humidité.
Voilà, mon amour qui se lève, et vient nous rejoindre à son tour, au même instant où Angel arrive avec un plat de petites bananes toutes jaunes. Il les a prises sur le terrain en revenant d’aller chercher le lait chez le voisin.
Fin de ma matinale et trop courte session écriture.
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