Merci à tous mes amis qui m’ont écrit. Je vais vous parler d’un safari que j’ai fait dans le Nord de l’Inde. On est parti en jeep pour faire un safari. J’ai vu des crocodiles, des paons, des singes , des cerfs, des biches et des bambis. Du haut d’une falaise, j’ai apercu un hibou perché dans un arbre. Tout à coup la jeep allait très vite et en plus la route était très bosseuse. Ouf! On se faisait brassé.!
En revenant, on a vu un bébé bambi qui buvait du lait de sa maman. J’aimais voir le paysage vert et les montagnes. Un gros sanglier a traversé notre chemin et plein d’oiseaux multicolores volaient.
En arrivant à la sortie, la grille était barrée. On a dû crier pour que le policier vienne nous ouvrir. A l’hôtel, il y a un homme qui nous a donné une serviette mouillée pour notre visage. AH! Ca faisait du bien!
Le Nord de l’Inde est différent du Sud. Il y a plus de temples, de musulmans car beaucoup de femmes sont voilées et les hommes portent des turbans. À Pushkar on voit le désert et on est allé faire une promenade qui durait trois heures à dos de chameau. Quand le chameau s’assied ça fait un petit peu peur. Dans les rues, se promènent des éléphants, des chèvres, des chameaux et beaucoup de vaches.
Onze heures. Genou fait les valises encore une fois. Marie a le nez dans Five Points, un roman d'auteur à succès ici en Inde. Un de ceux qui produit pour Bollywood des comédies romantiques. Flo compte les chameaux, les vaches, les cochons, les rats et les tigres pour s'endormir les lumières allumées. Victor est aux antibiotiques. Il sort d'une gastro qui nous a sauté dessus, lui et moi, il y a quelques jours. Il vient de s'endormir dans le grand lit à côté de sa soeur Mathilde. Y'a pas deux minutes ces deux-là nous faisaient perdre patience en se chamaillant encore une fois. Maintenant qu'ils dorment, ils paraissent tellement sages.
Un p'tit effort mon vieux! T'as pas écrit beaucoup. Et toutes ces images dans nos têtes. Avant-hier, le Taj Mahal à Agra. Tagore (immense poète indien) a dit de cette construction : "Une larme sur le visage de l'éternité".Il faudrait être aveugle pour ne pas s'émouvoir devant cet élan d'amour. 30 ans, 20 milles hommes, des tonnes de marbre en hommage à une femme qui laissa triste un roi .Nous avons tous succombé. Et quelques jours avant, le parc national du Ranthambore, là où Rudyard Kipling a imaginé l'histoire de Moogly, Baloo, Baghera (ours et panthère en hindi) dans son livre de la jungle. On y arrivait après quelques jours à Udaipur, une ville romantique du Sud du Rajasthan où fut d’aileurs tourné Octopussy, un James Bond quelconque.
Huitième semaine de voyage. À enfiler ces souvenirs les uns derrière les autres, nous sommes heureux de pouvoir compter sur nos 6 mémoires pour s'en rappeler encore longtemps. On parle toujours de voyage, des différences avec ce qu'on imaginait, de nos souvenirs ensembles. On fait des liens avec nos autres voyages. Des liens qui nous tissent, je crois, plus serrés chaque jour. Les enfants ont une telle mémoire. Est-ce qu'on en fait trop? Tous ces kilomètres! L'Inde a tant à offrir? On n'aura pas vu Mumbai et on ne verra probablement pas Varanasi (Benares), tout comme on avait sauté par dessus Madurai et la côte est de l'inde (mer de Bengal).
Ce temps de notre voyage commence à ressembler à un dimanche après-midi d'été. Avec tout ce que cela transporte : le bonheur de profiter du temps qui passe, la vue des enfants qui grandissent trop vite, le choix de ne rien faire, ou encore, celui de refaire le monde durant un somme. Lire le journal et s'impressionner que Tata sort ces jours-ci, la nano,une bagnole à moins de 2000$. Pas une Lada, mais plutôt l'équivalant d'une Toyota Echo ou d'une Honda Fit. On présume ici qu'elles se multiplieront sur les routes à venir de l'Inde.Quelques dizaines de millions de nouveaux humains troqueront leur vélo pour la vroum-vroum de liberté. Et comme les dimanches, arrive un petit pincement au coeur aussi, en pensant que les heures, pour nous les jours, s'envolent et le temps de reprendre la vie de tous les jours nous guette.
Au plan humain, l'expérience de ce voyage, bien qu'aussi extraordinaire que celle de notre grand voyage en Amérique du Sud, aura été très différente. Le véhicule familial était différent, avec à bord une ado de 15 ans et une autre grande de douze ans qui se seront couchées souvent après nous. Un Victor, nouvel élève à l'école de sa mère. Toujours aussi gamin, amateur de pierres semi-précieuses et de tout ce qui touche aux sports. Notre petit bonhomme aura commencé ce voyage à reculons, maintenant que la fin approche, il est heureux de sortir son Anglais dès qu'il le peut. What about Mathilda? Baby, baby, beautiful... comme disent chaque jour les indiens qui croisent ses yeux! Pas étonnant qu'elle refuse de grandir, de laisser sa place toute chaude du bébé de la famille. Nous qui faisons beaucoup d'algèbre et de pratiques d'exposant ces temps-ci avec les filles, je vous la décrirais selon la formule suivante : caractère = sa tête dure puissance 2 multipliée par son charme au cube, le tout divisé par un manque de sommeil fréquent. Elle a une première dent qui branle. Tellement qu'il ne serait pas étonnant que son sourire fasse une grimace quand elle rentrera au Canada. Marie aura souffert du manque d'espace que procure un long voyage en famille. Pas toujours facile de vivre à 6 (surtout avec ses parents) dans quelques mètres carrés, tout le temps! Heureusement, dans ses rêves, ses amies lui faisaient des courtes échelles côté bonheur. Combien nous en a t-elle racontés les matins au déjeuner?Le journal qu'elle dédie à ses amies est rempli des pensées que des parents souhaitent pour leurs enfants. Nous sommes fiers d'elle, de sa beauté vive, de tout ce qu'elle comprend déjà de la vie. Elle a des opinions claires sur la justice, l'environnement. Elle aime les gens et les approche facilement. Elle se voit reporter international. Qui sait? Quant à Florence, elle nous rappelle chaque jour que nous sommes au pays de la soie. Son caractère et sa sensibilité auront aidé à atténuer bien des petites frictions produites par tout le mouvement produit par ce voyage. Elle adore la route. Les bijoux, les vêtements, la bouffe. Toujours prête à faire le petit détour pour goûter un peu plus cette Inde dont elle raffole. Clotilde (une lectrice assidue de ce blogue) aura été avec elle en pensée tout au long de ce voyage. Plus que treize dodos avant que ces deux-là ne se reprennent par la main de cette grande amitié qui les unit.
Quant à la maman, l’infirmière, le guide du voyage, elle vient de fermer les yeux. Repos mérité! Le voyage l’épanouit. Comme à la maison, elle a une énergie inépuisable dont elle s’est encore servie durant ce voyage pour provoquer les rencontres, les découvertes, pour trouver les sentiers différents qui mèneront ses enfants à devenir de meilleurs petits humains. Pour son bonheur, et le nôtre par extension espérons, elle nous tire dans un ashram (genre de commune où nous pratiquerons yoga et méditation!?!), hors de notre zone de confort durant quelques jours. Elle a raison, notre voyage aurait été incomplet si nous n’allions pas joindre les mains près du cœur en pratiquant le Om universel. J’irai en pensant à Ghandi, bien qu’encore aujourd’hui, la spiritualité transpire de partout ici en Inde; authentique, colorée, intégrée aux vies des familles
Bon allez. C’est mon tour, je vais me coucher près de celle qui aura multiplié mon destin par son audace et sa fois dans la vie. Seul bémol, je n’attendrai pas encore ces bras ce soir. Un petit trait d’union nommé Mathilde m’en empêchera… Bonheur en banque que je me dis.
Hier après-midi, nous sommes partis en promenade dans le désert. Et pour ceux qui veulent bien me croire, à dos de chameaux! Embarquer sur la selle est chose facile , mais quand le grand animal veut se mettre sur ses pattes, ce n’est pas évident! Ni pour le chameau ni pour nous qui sommes angoissés. Durant les premiers pas, on regrettait d’avoir choisi ce moyen de transport, après ça allait. Les 3 heures ont été très agréables (Marie-Laure et moi,maman et Victor, papa et Mathilde). Devant nos yeux, défilaient des paysages désertiques, du sable, des montagnes et quelques buissons. Nous avons pris une pause, j’ai dû fermer mes yeux pour descendre et monter du chameau. Nous avons vu le soleil se coucher, c’était magnifique! Quand on est descendu de l’animal, on est reparti à l’hôtel, le coeur heureux et les jambes raquées.
On a découvert une plage privée, avec d’énormes rochers dans la mer. C’est très beau. Nous dormons dans une hutte : les murs sont faits de bouse de vache, le plafond en bambou et en paille. Un matin, mon père a décidé de louer un scooter et on est allé magasiner dans une ville qui s’appelait Palolem. J’ai acheté une pierre semi-précieuse. J’ai adoré ma sortie en scooter, sentir le vent sur mon visage.
On est arrivé à Dharwad le 11 mars, après 17 heures de train et 5 heures de route et une crevaison sur un chemin vraiment horrible. L’hôtel est parfait. On a tous pris une douche et on a bien mangé.
Le lendemin matin, Babu nous emmène à Kalkeri school pour fêter la fête de Holy (fête des couleurs et du printemps). Géraldine nous conduit aux enfants dans la jungle. Les enfants nous sautent dessus avec plein de poudre de couleurs vives (jaune, rouge, rose fluo, vert et bleu pâle). J’en avais partout et c’était drôle. Après on est allé se baigner dans un petit lac boueux, puis on s’est douché dehors dans la douche-toilette de Jacques. On a dîné parterre sur des tapis entourés d’enfants, avec nos doigts. C’était très bon!
Avec du retard, desole... Voici chere grand-maman le cadeau que nous t'avons prepare en Inde. On te remettra une version de meilleure qualite bientot (a notre retour). Tu verras que nous avons bien rigole en le realisant! On l'a montre ici a quelques producteurs, et les enfants ont deja recu plusieurs offres en provenance de Bollywood.
Je reviens d’un tour de chameau dans le désert du Rajastan. Quand il remontait ou descendait, j’avais peur de tomber. Mais quand il marchait, j’aimais ca. J’étais assise avec papa. Au début, j’ai mis sur ma tête le pantalon de maman car il faisait très chaud. J’ai vu le soleil se coucher derrière les montagnes.
J’arrive d’une petite maison où vie une grande famille élargie musulmane.Des enfants, des bébés, des adolescents, des adultes, des personnes âgées, toute la maison était pleine de vie.Le père se nomme Idu, celui qui fut notre chauffeur de rickshaw pour les deux derniers jours.Quand Marie lui a demandé où nous pourrions nous faire appliquer du henné sur les mains, il nous a répondu que ses filles pourraient nous en faire.Cette tradition indienne consiste à produire de magnifiques dessins qui décorent les bras et les mains des jeunes femmes indiennes.Après un avant midi bien chargé à visiter la ville de Jaipur au Rajasthan, pressées d’en avoir, nous arrivons dans une sorte de cour intérieure où plusieurs enfants viennent nous serrer la main.
Ma famille et moi s’installons dans une pièce au milieu de personnes toutes excitées de nous voir arriver. Les jeunes filles arrivent avec des tubes, nerveuses nous patientons sans savoir ce qui nous attend.L’une d’elle commence avec la main droite de Marie-Laure. Elle ne parle pas anglais. Plus tard, une autre jeune fille me prend la main et commence à appliquer une sorte de pâte sur celle-ci. Les deux sont très douées, elles traces des suites de divers motifs floraux et indiens. Nous saurons plus tard que la jeune artiste qui décore mes mainsa tout juste treize ans. Elle se nomme Kaynet. Gentiment, Idu nous apporte chacun un Chai (Thé) délicieux. Plus nous observons, plus nos mains s’embellissent de manière si originale. Directement de leur tête, jusqu’à leurs mains puis aux miennes l’art se transmet et enjolive le tout. Le travail terminé, Marie et moi sommes ravies du résultat. Nous quittons leur maison en les remerciant chaleureusement. Maman offre à un petit garçon un vêtement de Victor. Papa essaie de payer les jeunes filles ou Idu, mais ils sont trop fiers et n’acceptent pas.
Après une heure, nous suivons la procédure requise pour nettoyer le surplus de henné déjà séché. Quelle merveilleuse aventure!
Ça fait déjà quelques jours, mais je tiens quand même à vous le raconter. Chanceux? Moi je le suis encore plus de l’avoir tout simplement vécu!
Jeunes musiciens du monde. Cette petite école perdue dans une banlieue de Darwhad (Karnataka profond), nous n’aurions pu la visiter si ma chère maman n’avait pas vu ce si beau livre dans une librairie montréalaise. Encore merci maman!
C’est donc tôt le matin qu’on se rend avec Babu taxi jusqu’à l’école et chance de la journée : c’est Holi, la fête indienne la plus colorée (et de loin). Cette fête, dont il ne reste plus que l’amusement (puisque c’est sûrement parti d’une tradition religieuse hindoue), consiste à s’étaler mutuellement de la poudre de couleur dans le visage.Super non? On se rend donc dans une clairière, loin dans la brousse qui entoure l’école, afin de fêter à l’abri des petits et grands voyous de Kalkeeri qui ne manquent pas, à chaque année, de faire des mauvais coups! Les enfantssont tous là, oranges, jaunes, rouges, bleus et roses. Il ne se peut peuple plus coloré.
Je ne saurais vous dire pourquoi j’ai tant aimé cette expérience. Pourtant, dès que j’ai vu toutes ces bénévoles de 20-25 ans, j’ai été comme interpellée et la seule chose à laquelle je pouvais penser c’était à revenir! C’est fou comme on n‘est pas capable de vivre le moment présent. On pense toujours au futur et c’est frustrant. On se pose tous pleins de questions sur où nous mènera le monde, comment tout ça finira, notre vie celle des autres. Pourquoi on ne penseraient pas plutôt au présent pour justement améliorer ce futur qu’on ne rattrapera pas de toute façon jamais? Bon, j’arrête de divaguer, je vous imagine déjà tous devant votre ordinateur à vous dire que je suis folle, que je pense trop ou, pour certains, que j’ai raison! Je n’écris pas souvent et pour une fois que je le fais je divague sur le sens de notre vie, c’est pas fort, fort! Le pire c’est que je voulais vous parler de jeunes musiciens du monde ! Je vous en reparlerai puisque je dois, c’est sûr, y retourner!
Deux mots pour vour dire que nous sommes désormais dans le nord de l'Inde, à Jaipur plus précisement; avec Agra (Taj Mahal) et Delhi, dans le fameux "Golden triangle".
Nos deux dernières semaines ont été intenses avec comme faits saillants de longs voyages en train, la visite de Jeunes musiciens du monde et la découverte de la province de Goa.
Je réalise enfin un rêve. Depuis que je sais qu’une Mère Teresa existe sur cette terre, je rêve à mon tour que mes bras aussi puissent servir à prendre, consoler, soigner, chérir et aimer des enfants qui n’ont rien, rien…
A Trivandrum, nous sommes allés visiter l’orphelinat des missionnaires de la Charité. Telles de petites mères Teresa, elles nous ont accueillis. Nous avons partagé leur quotidien auprès de ces p’tits poux, des bambins d’une semaine à 3 ans. Les autres sont à l’école. Des petits landaux alignés, une vingtaine, bercent quelques nourrissons endormis. Cinq bébés sont étendus sur un matelas, près d’une fenêtre. On leurs fait des risettes, les berce, les caresse et les cajole. J’aimerais en ce moment être une pieuvre ou encore la déesse Shiva avec ses 6 bras.
Dans le petit local voisin, huit enfants alignés, sont assis au sol, nous observant entrer. Ils se lèvent, surprise qu’ils se tiennent déjà sur leurs petites jambes. On se penche à leur niveau et voilà la magie s’opère. En peu de temps, on se retrouve tous les bras chargés, les jambes enlacées. Même Victor cherche à faire rire un p’tit coco, de ses coucous et ses mimiques. Yves est le plus occupé. Ce géant « uncle », tel un arbre solide et sécuritaire, sert de refuge à des gamins qui s’y agrippent alors qu’il a les bras pleins.
Je réalise qu’à nous six, nous formons une formidable pieuvre!
Merci la vie et protège ses p’tits poux. On leurs dit au revoir, un peu coupables de les laisser, mais on y reviendra la semaine prochaine.
Il était une fois, un jeune garçon, appelé Pradesh. Il avait des yeux verts brillants, des cheveux noirs et des vêtement troués. Pradesh avait un secret.
Un jour, il a annoncé aux gens de son village; « J’ai un secret magnifique. Si vous voulez le savoir, donnez-moi 5 roupies. » Des personnes passaient à côté de lui et d’autres allaient le voir pour lui demander le secret.
Une fois, un garçon et sa sœur sont venus le voir. Ils s’appelaient Ramesh et Jerry. Pradesh leur a dévoilé le secret. « Quand vous serez à l’entrée d’un temple, regardez au ciel. Lorsque vous verrez un nuage passer devant le soleil, vous allez voir une personne qui est morte. » Les enfants ont pensé très fort à la personne qu’ils voulaient voir et ils ont vu leur grand-mère.
À chaque fois qu’ils vont au temple, ils pensent à quelqu’un qui est mort et ils le revoient. Un jour Ramesh et Jerry ont rencontré Pradesh. Ils l’ont remercié.
Entrant dans l’auto de Gobi, ne sachant pas trop à quoi s’attendre, nous nous rendons dans la ville de Munnar. De pauvres explications suivies d’un petit rire nerveux nous font comprendre qu’on se dirige vers un théâtre pour voir une danse typique du Kerala : le Kathakali
Usant de jeux de mains et d’expressions des danseurs professionnels me font sentir incroyablement nulle (en danse, évidemment). Joué au mime avec eux serait particulièrement amusant! Oui, mîmes c’est le mot qui les décrient le mieux. Une mère et son enfant mimer à un tel point qu’on se sent gêner de regarder la vie quotidienne d’une famille aussi simple!
Et oui, une image vaut mille mots comme dit le dicton, je n’aurais pu mieux décrire puisque ces personnages sortit dont ne sait où on l’air d’avoir été sculpté et surtout peint par un artiste ingénieux et… imaginatif ! Les couleurs contrastes et vives de leurs costumes leurs donnent l’allure de personnages de bandes dessinées. C’était magnifique. Premier merci sincère à Gobi.
Le thé de l’après-midi est devenu une habitude pour la famille Poiré Bleau. Vers 4,5 heures, nous prenons une pause et dégustons un délicieux Masala tea. Ce thé est aux épices (principalement de la cannelle, de la cardamone et du clou de Girofle), il vient surtout de Munnar. Ce breuvage est très populaire chez les Indiens, il nous est servi avec du lait et du sucre. À Munnar, nous avons visité un musée de thé ou on a vu comment il est fabriqué. Les jeunes feuilles sont cueillies, surtout par des femmes, sur les montagnes. Elles sont ensuite transportées à l’usine ou les feuilles sont mises dans des machines. Ces machines les déchiquètent, les oxydent et les font sécher en les passant dans un four. Les feuilles sont mises en poudre avant d’être empaquetées. Bien sûr, nous en avons acheté pour le Canada ou nous ne pourrions nous en passer.
Quelle savoureuse cuisine nous sert, jour après jour, cette Inde si généreuse! Toutes ces saveurs, ces épices qui se côtoient, font de chaque plat une joyeuse découverte. Parfois le costaud piment nous surprend par son emprise en bouche, volant du coup toute la subtilité des épices indiennes. L’eau nous aura soulagés plus d’une fois.
Le riz est la base de tous les repas, même au matin sous forme de crêpes (dosa) ou encore de beignets. Le riz s’offre sous différentes variantes : byriani, aux légumes, au poulet ou poisson, nature ou avec du yogourt, mais toujours les épices sont à l’honneur (clou de girofle, cannelle, cardamone, cumin, fenouil, anis étoilé, gingembre, muscade) et toutes dans la parfaite harmonie se marient à sa voisine avec audace sans compromis. A ce plat de résistance s’ajoutent des currys, des dals (lentilles en sauce), des fèves, des légumes de toutes sortes en sauce ou grillés, dont les épices camouflent presqu’entièrement le goût premier de chaque légume. Qu’importe le résultat est heureux!
Et quand arrive le pain naan encore chaud, on se l’arrache en prenant soin de subdiviser en parts égales ce précieux pain. A chacun son dû! On pourrait aussi nous offrir du chapati, du rôti, du dosa frit ou grillé pour accompagner nos plats en l’utilisant comme ustensile. On aura pris de bien mauvaises habitudes, car on mange maintenant avec nos doigts!
Cachés dans un petit hôtel, lui-même isolé sur une falaise au bord de la mer, et à première vue juste à côté du paradis, nous posons nos sacs à dos pour quelques jours le temps de mettre l’emphase sur l’école des enfants. Pourquoi cachés? Parce que nous sommes aussi à moins de 2 kilomètres de Varkala, une station balnéaire très prisée des touristes à la recherche de soleil, d’un beau bronzage et de marchands de souvenirs, beaux, bons pas chers. On essaie de fuir ces artifices qui détonnent par rapport au voyage que nous faisons dans l’Inde authentique. Bon, on ne va tout de même pas se plaindre.
Nous sommes également à 45 Km de Trivandrun (capitale du Kerala) où nous irons faire un saut demain. On essaiera d’y visiter un centre de Mère Térésa. On offrira notre aide, qui sait? Il y a aussi de grands temples Indous. Malheureusement, ici au Kerala, les étrangers n’y sont pas admis. Pour le nirvana des pèlerinages, nous devrons aller jusqu’à Kanyakumari, à la pointe de ce sous-continent.
On pense à remonter plus rapidement que prévu au nord du pays. Nous prendrons un train (Rajdhani Express – 15 heures) pour Goa le 12 mars prochain. Après quelques jours là-bas et une visite au projet Jeunes musiciens du Monde (Dharwar). Nous prendrons sans doute un vol pour Mumbai, suivi d’un autre pour Jaipur dans le nord de l’Inde.
Hésitantes, nous entrâmes dans la prison de chaleur. Cherchant le numéro de notre cellule. Nous passâmes plusieurs fois devant celle qui malheureusement nous était désignée. Nous ne pouvions nous imaginer condamnées à vivre autant d’heures dans cet enfer! Assis les uns contre les autres, les fesses collantes de sueur, nous nous demandâmes combien de temps allait durer notre supplice. Malheureusement, nous ne pouvions nous douter que le pire était à venir…
* * *
Vite, nous aperçûmes que des multitudes et des multitudes de coquerelles, au corps mou et à la carapace dure, grouillaient dans tous les recoins de notre geôle. Certaines, déjà écrasées sur le sol humide et sale, et d’autres encore pris dans les crampons de nos chaussures.
* * *
Mobiles et immobiles, à travers les barreaux de notre fenêtre, nous vîmes des champs où des paysans habillés en lambeaux récoltaient une herbe rare brûlée sous un soleil de plomb. Des chèvres mangeaient les déchets qui s’étaient amassés, jour après jour, nuit après nuit, dans ce dépotoir qui était autrefois une prairie verdoyante.
* * *
Parfois, on voyait passer dans l’allée des pauvres gens nous montrant leurs blessures et nous tendant la main pour quelques roupies. Dans la cellule d’à côté, une gamine d’à peine 4 ans poussait des cris aigus et sa jeune sœur, des pleurs désespérés.
* * *
À la recherche d’une bouffée de fraîcheur nous déambulions dans le couloir en attendant la fin avec impatience. L’eau, qui manquait toujours après ces heures de chaleur infernale, était très rare. Parfois, des geôliers vendaient de l’eau chaude dans des bouteilles déjà ouvertes. Ce supplice a paru durer une éternité, alors que seulement 4 heures étaient péniblement passées. La fin arrivait… Nous le savions tous.
Enfin tout s’arrêta. Soulagées nous sortirent du train!
Marie et Florence (qui se sont bien amusées en parodiant notre voyage en train!)
À la ville, j’ai vu beaucoup d’autos, de rickshaws et de pollution. À l’école, j’ai vu beaucoup d’enfants qui voulaient jouer avec moi. Dans la jungle, j’ai vu des singes, des éléphants, un paon dansé, une mangouste et un léopard. À la mer, j’ai vu de gros filets chinois. Il faisait très chaud. Je me suis baignée dans les vagues. J’ai même vu des dauphins. À la montagne, j’ai vu des champs de thé et des épices pousser. À ma fête, j’ai choisi un beau vêtement au marché tibétain. J’étais comme une princesse. On est allé au jardin botanique et on a joué au petit cochon. Puis, on a pris un train à vapeur qui traversait des tunnels.
Bisous à tous
Mathilde
Le 16 février 2009
Bonjour, c’est Mathilde!
Je suis à Bangalore, à l’école Aradhana. Et nous, on habite chez les sœurs qui sont très gentilles avec moi. Après le déjeuner, je vais voir les deux chatons dans la cuisine, je joue avec eux. Il y a aussi deux veaux et trois vaches dehors. La maman chien a six bébés qui ont encore les yeux fermés. Puis je vais jouer au parc avec Victor. Je ne comprends pas les enfants quand ils me parlent. Il fait toujours beau. Le soir, on mange du pain naan, j’aime ça et les petites bananes avec de la lime. Un soir, je suis partie au jardin botanique. Les gens me trouve belle! Les gars veulent tous se prendre en photos avec moi.
Moi et ma famille, on est allé à Hassan. Pendant la route de quatre heures, on est arrêté au Coffee Day. Nous avons continué la route puis on est arrivé à un temple magnifique. Il fallait monter 634 marches pour découvrir une énorme statue. Les gens lui offraient des fleurs et de la nourriture. On est redescendu et en tout cela a fait 1268 marches. Mes parents nous ont fait une surprise. Ils nous ont amenés à un magnifique hôtel avec une piscine creusée. On a passé une belle nuit. Le lendemain, nous sommes allés voir deux autres temples remplis de sculptures. Après, on est revenu à l’hôtel pour se baigner. J’étais content. Puis , il fallait partir pour revenir à Bangalore.
Gare de Ooty (Udhagamandalam), dimanche le 22 février 2009 - Les derniers instants se sont déroulés exactement comme je les avais espérés; nous sommes monter en train comme dans les films d’autrefois. Ils viennent de se dérouler dans cette ancienne station de repos pour colons britanniques. Fatigués de la chaleur, ils arrivaient comme nous en trains avec leurs grosses malles. À une altitude de 2000 mètres, le temps est plutôt frais. La nuit, chose rare dans le sud de ce pays, la température frôle le point de congélation. Geneviève et moi venons de jouer une partie de coudes pour obtenir des places à bord d’un train qui valait, semble-il, le détour entre Bangalore et la mer.
Fin d’une bousculade amicale : Trois seuls visages pâles dans un wagon prévu pour une soixantaine, le train va bientôt se mettre en marche. On vient de coincer un dernier passager. Le compte doit s’approcher d’une centaine bien serrée. Où sont les trois autres passagers canadiens? Il ne restait que deux places assises en première classe. Et comme c’est la fête de Mathilde, elle est au grand luxe sur les genoux de maman au côté de Florence. Et pourquoi Flo? C’est ce que se demandent Victor et Marie. Même s’ils ne le savent pas, mes deux co-passagers ont tellement plus de chance. Ils vivent avec tous ces gens un après-midi typique de la région des Nilgiris Hills. Certains jeunes près de nous sont là pour une ballade sur ce train historique à travers les états du Tamil Nadu et du Kerala. Ils sont aussi drôles qu’heureux. Ils crient durant les cours instants noirs où le train est engouffré dans les tunnels percés dans les montagnes. Ils prennent toutes les photos qu’ils peuvent avec la caméra de leur téléphone portable. Les paysages sont magnifiques : Montagnes, plantations de thé, cocoteraies et chutes ici et là. Le vert domine. Le train est historique parce que la locomotive qui le tire la douzaine de wagons est à vapeur! Je pense à mon père qui réparait, quand il était jeune, les bouilloires comme celle qui siffle à quelques mètres de moi. J’imagine sa joie de savoir que son petit-fils collé sur moi s’impressionne devant cette page d’histoire. On paierait cher pour l’appeler ce soir pour lui raconter ces instants. D’autres passagers sont avec nous par obligation. Comme ces femmes debout ou accroupies entre les rangées de bancs. Et l’autre qui dort debout pour vrai pour faire rire mon fils. « Papa, regarde, c’est vrai qu’on peut dormir debout! ». Même sur un tout petit banc, on est gêné d’être assis. Victor se serre plus près de moi afin qu’une dame dépose un gros paquet à nos pieds. Victor se pince le nez. Marie, elle, ne s’en fait pas, plongée creusement dans Un long dimanche de fiançailles qu’elle dévore (Merci Anne) depuis quelques jours. Elle lève les yeux quand Victor lui crie que c’est trop beau. Le temps heureusement ne presse pas de capturer la beauté quand on est une jeune fille de quinze ans.
On entre bientôt en gare je ne sais où. Je dois fermer mon très utile et petit XO qui a attiré bien des regards amusés durant les pauvres kilomètres passés. Encore quelques heures avant de joindre Metapulayam. Là-bas, nous courrons prendre un autre train pour Coimbatore une heure plus loin. Cette dernière est une vile industrielle, de transit pour nous, où nous embarquerons demain sur un autre train qui nous conduira enfin à la mer de Kochin (important port indien), célèbre pour le commerce des épices.
Le détour valait la peine, ça sent la mer…
P.S. Merci pour vos commentaires, ils nous font tous tres plaisir. Les acces Internet sont tres rares. Quand nous les avons, ce n est souvent que pour quelques minutes. Nous lisons tous ce que vous ecrivez avec bcp d attention!
Bizous de toute la famille. On vit des experiences exceptionnelles.
Depuis Bangalore, un train, un taxi, un bus et un jeep plus tard, avec notre chance habituelle et quelques heures de route, c’est à quelques mètres d’un félin sauvage que nous nous sommes retrouvés en fin d’après-midi. Nous attendons un transport pour quitter le parc national de Bandipur, habitat de plus de 2500 éléphants (1/5 de la population des éléphants d’Asie), en direction de Ooty. Il est environ midi au bord de la route à la frontière du Karnataka et du Tamil Nadu.
Comment vous faire comprendre notre chance d’hier? Partis un peu tard, les yeux mouillés pour certains, après des adieux difficiles aux sœurs, aux novices, aux professeurs et aux élèves avec qui l’on a partagé 2 semaines inoubliables, notre véhicule devait se frayer un chemin à travers Bangalore jusqu’à la gare, à l’heure de pointe puissance 2. Ouf ! On prend le temps du trajet pour fouiller notre Lonely Planet et tenter de réserver un toit pour la nuit. On hésite encore entre 2 destinations. Juste à temps pour atteindre la plateforme numéro 7 pour embarquer sur le train de Mysore (Shatbadi express). Le temps de déposer nos gros sacs à dos dans un wagon usé de deuxième classe, et voilà, on part avec un bonheur mitigé, à moitié fébriles de prendre la route de l’inde du sud et à moitié tristes de laisser une routine agréable et réconfortante pour les enfants. Première étape réussie!
Deux heures plus tard à la gare de Mysore, nous transférons notre bagage et les petites fesses de nos petits endormis dans un taxi, en direction du principal terminus de bus de cette ville aussi culturelle que commerçante. Le type du taxi a l’air louche! Après lui avoir dit non au moins 10 fois à des propositions de nous conduire à Bandipur (80 km) pour « pas cher pas cher », soit disant parce qu’il n’y aurait pas de bus décents pour nous y conduire, et également fait un arrêt chez agent de voyage, probablement son cousin, on s’obstine et il nous laisse au terminus. C’est le chaos, comme toujours dans ces endroits, mais que voit-on devant nous? Le bus de nos rêves. Ici, ils sont appelés « Volvo Bus ». Bref nous y montons vite. « How much monsieur le chauffeur? ». Super, 400 roupies pour les six (10$ canadiens). Seul bémol : Mathilde entre dans le bus le ventre vide, son repas dans le train était, disait-elle, « un peu dégueux ». Et de deux…
Pour le troisième saut, celui entre le Bandipur Safari Lodge et la jungle indienne, c’est au niveau du timing que la chance nous a de nouveau sourit. Le safari partait par hasard quelques minutes après notre arrivée. Ils ne nous attendaient pas, pas grave, allez hop, il est 16h30 on embarque dans un jeep camouflage juste pour nous, pour une excursion espérant voir des tigres et des éléphants. Durant trois heures, le 4x4 a sillonné dans des pistes cherchant des points d’eau pour y voir des bêtes sauvages. Quelques-unes se sont montrées, pas d’éléphant ni de tigre, mais des paons, des mangoustes, des sangliers, des singes, plein de cervidés et juste à la tombée du jour un gros léopard indépendant a traversé la piste devant nous. Quelle chance nous avons eu et quel rappel de souvenirs des safaris au Kenya et en Tanzanie avec Genou alors que nous vivions au Rwanda.
Y a de ces jours où l’on arrive à déjouer le sort en sortant des sentiers battus, fonçant les doigts croisés avec presque rien de prévu. Hier en était un bel exemple. En s’endormant, Geneviève et savions trop bien que ce n’est pas toujours ainsi! Les rêves ne se réalisent pas sans un part de risques ou sans ces accidents de parcours qui embellissent souvent la destination et l’histoire du chemin pour s’y rendre. Comme l’inverse peut aussi arriver, on a pris soin de dire aux enfants de faire des réserves de bonheur.
Etait-ce à cause du décalage horaire? Ou encore parce que les enfants ont vieilli depuis l’Équateur, qu’ils se couchent ici souvent en même temps que nous, trop tard, à l’heure où c’est plus facile de s’arrêter pour écrire. La popularité du Macbook y a fait pour beaucoup (les accès Internet et les devoirs font la file). La paresse, l’âge, qui sait? Bref, la discipline d’écrire, la disponibilité n’étaient pas tellement au rendez-vous pour moi. Ah oui, le travail quand même, l’enseignement (les ateliers avec les enfants et les XOs) nous a bien occupé chaque jour depuis une semaine. Heureusement, Genou, les enfants et les photos ont parlé de nos premières impressions.
Treizième jour en sol indien… Nous revenons d’un super week-end à 200 kilomètres environ à l’est de Bangalore. Objectifs : Célébration d’une St-Valentin toute spéciale et visite de quelques temples anciens (Belur, et Halebid), joyaux de l’État du Karnataka. Le plaisir aussi de sillonner les routes du pays, les paysages où le vert domine et la ruralité nous transporte loin dans le temps. Il est près d’onze heures, Ils dorment tous. Mathilde avec Geneviève à côté de moi et les trois autres dans une autre chambre du couvent où nous logerons encore quelques jours. Ils doivent rêver en cinquième vitesse. Il me semble que la vélocité ressentie dans le 4x4 qui nous a transporté d’Hassan à Bangalore, Prathab aux commandes, prendra encore quelques heures à descendre à la vitesse permise. Que dire des dépassements sur la route; Danger = (l’Afrique multipliée par l’Amérique latine) puissance 3! Cette poussée d’adrénaline explique sans doute pourquoi je n’arrive pas à dormir.
Nos premières impressions commencent tranquillement à s’effacer pour laisser la place à plus de perspective dans ce voyage. Les bruits des klaxons sont désormais quasi normaux, comme une sorte de sixième sens acquis rapidement pour rester en vie. Le temps qu’il fait ne se remarque presque plus. Le ciel est bleu, toujours, et entre 10 heures et 16 heures, l’ombre est prisée. Sinon, le climat est parfait. En attendant les pluies dans quelques semaines, la poussière flotte constamment partout dans l’air, mêlée aux fumées puantes échappées des moteurs. Les innombrables chiens bâtards qui rôdent la nuit faisant concert et s’étendant le jour en plein trottoir s’enjambent désormais naturellement. Tout comme ces ordures jamais collectées qui bordent les rues et qui brûlent ici et là! Tout cela fait partie de notre Inde, celle de laquelle on s’éprend un peu plus chaque jour. Mais, bien au-delà, ce qui nous dépassera sans doute longtemps encore, tout occidentaux que nous sommes, c’est l’impressionnant chaos fluide dans lequel on vient de s’insérer. Ce qui nous fascine et qu’on espère commencer à saisir durant ce voyage : C’est la mesure des grands nombres, la densité humaine, la cohabitation serrée du passé et du présent, du sacré et du quotidien, la course folle vers la perception du progrès.
Rien à voir avec la dimension que l’on se fait d’un pays en Amérique ou en Europe, comme me disait Kethes (collègue et ami sri lankais), l’Inde est davantage un sous sous-continent qu’un pays! Combien y a t-il de pays comptant plus de vingt langues officilielles, chacune parlée par plusieurs millions de personnes? Et c'est sans compter l’anglais (langue du travail), le hindi et l’urdu (langues nationales). Ici, pas moyens d’arrêter de compter tellement tout est hors proportion : près d’un milliard d’hindous qui respectent encore des centaines de rituels religieux qu’ils vouent à je ne sais trop combien de Dieux; 150 millions de musulmans qui se voilent de plus en plus chaque jour, paraît-il. Quoi dire à propos de l’énergique Bangalore dans laquelle on s'est plongé… Ville de 7 millions d’habitants où circulent probablement autant de véhicules motorisés qu’à New-York. Principales différences : le carburant et le nombre de feux de circulation. C'est au diesel que tout avance et quant aux lumières, il doit y en avoir à peine plus qu'aux Îles de la Madeleines. Ici peu importe l’endroit, l’heure et la direction observés, c’est plein de gens qui bougent, au boulot plus souvent qu’autrement. Jeudi dernier par exemple, il est 9 heures le soir, une cérémonie se déroule sur le trottoir d'une rue principale devant temple coincé entre deux commerces : Un jeune homme fait bénir sa moto sur le trottoir. Entre parenthèses sacrées, un célébrant hindou scande une prière et tourne autour du bolide, bougie en main, après y avoir déposé des pétales de fleurs ici et là. Le jeune conducteur se recueille. Ses deux passagers sont empathiques. Quelques roupies plus tard, ils repartent en vitesse. Le quotidien n’a pas de temps à perdre, deux autres s’affairent à recharger le compte de leur téléphone portable. Tout juste à côté d’eux, une femme casse encore des pierres à la main pour produire du gravier (le chantier doit continuer demain). Au même moment un tas de rickshaws attendent impatients que la circulation reprenne son flot. C’est toujours l’heure de pointe, après tout, le jour se lève sur Silicon Valley. Bangalore exporte son énergie à l’occident qui n'a plus envie de travailler.
À la vitesse où ce pays se modernise, à la qualité de son système d’éducation, à l’ardeur de sa population, la grandeur et la fertilité de son sol, pas besoin d'être sociologue pour constater que l’équilibre du monde est en train de changer. Tiens, L’équilibre du monde (Rohinton Mistry), vous avez lu? Une sorte de Cent ans de solitude (G.G. Marques) que je vous recommande fortement.
Bon, je crois que c’est assez pour ce soir. Il faut dormir.
Salut tout le monde! Voici le premier post de ma part à propos de l’Inde. Comme on dit, vaut mieux tard que jamais! Bon, arrêtons le blabla et parlons de ma journée d’hier! C’était super, je suis allée dans une classe de filles et de garçons indiens. Ils avaient mon âge, mais contrairement à moi, ils s’en vont au collège l’année prochaine. Sincèrement, ce n’était pas la classe la plus sérieuse que j’ai vue ! Les professeurs rentraient dans la classe et disaient aux élèves de réviser… Deviner s’ils le faisaient! Quand je suis rentrée dans la classe, des filles que j’avais vues la veille me faisaient des signes pour que je vienne m’asseoir près d’elles. Je me suis finalement assise à côté de Sindhu (une fille sympa dont l’anglais n’était pas TROP dur à comprendre). La cloche a sonné et l’hymne national a retenti, suivi de la prière. La prof a écrit quelques problèmes d’algèbres au tableau, mais je ne comprenais pas vraiment (vous savez sûrement tous que les maths, ce n’est pas mon département)! Suite à cela, tout le monde m’a parlé en même temps avec: disons… un accent bizarre! Elles m’ont donné pleins de « slam book » à remplir avec des questions comme ma couleur préférée, mon numéro de téléphone, mon adresse, etc. Toute la journée a passé très vite et à une des 7 périodes on est allé jouer dehors. Elles m’ont demandé de jouer au voleyball avec elles, mais leur ballon n'etait pas approprié et on a vite changé de jeu ! J'ai vraiment passé une journée super avec des filles extrêmement fines!
gros becs à tout le monde et à la prochaine! marie xxxx
Je commence à aimer l’Inde. J’aime beaucoup la nourriture et surtout le pain nan et le riz. Mais je n’aime pas encore les plats épicés. Le matin, il fait 20 degrés, le midi, 30 degrés et le soir autour de 18 degrés. Les personnes sont très gentilles. Comme hier, il m’ont accepté dans leur jeu de cricket (voir photos).
Les moyens de transport que j’ai utilisés sont des motos rickshaw, un train, des voitures et des avions. Ici, ça klaxonne toujours et il y a beaucoup de circulation.
Là, je suis dans une école de Bangalore. Hier j’ai fait un après-midi en classe. Tout le monde me parlait et je ne comprenais rien! Les enfants veulent tous jouer avec moi et je crois qu’il trouve mon nom bizarre. Ils parlent anglais, hindi et kanada (langue d’ici).
Le week-end dernier, nous sommes partis en train pour Mysore (ville culturelle). Samedi après-midi, nous nous sommes promenés dans le marché de fruits, de légumes et celui d’épices. Ce dernier était le plus intéressant grâce à ses nombreux monticules de teintures multicolores. Il y en avait des roses, bleues, oranges, rouges, verts, jaunes… Le soir, le palais du Maharaja était illuminé, c’était comme dans un rêve car on voyait tous les dômes et la parfaite symétrie (comme disait mon père).
Dimanche, un chauffeur nous a conduit à une église où nous avons assisté à un début de mariage (par accident). Après, Ramesh nous a emmenés au zoo qui nous a enchanté, on y a vu toutes sortes d’animaux, par exemple des zèbres et des girafes. Notre dernier arrêt a été au temple Somnathpur que nous avons visité pieds nus. Il était bien impressionnant (bijou de la culture des Hoysalas construit au treizième siècle) car il y avait une foule de détails sculptés dans la pierre. Par la suite, notre chauffeur nous a reconduit jusqu’à Bangalore dans un trafic complètement fou. J’ai quand même réussi à dormir!
Nous dormons au couvent adjacent à l'école. Deux petites chambres avec douches. Cinq lits simples pour six personnes : le confort quoi! On y déjeune et on y dîne à la table des religieuses. Elles sont très accueillantes. Le soir, le chauffeur de l'école nous conduit au resto. Les enfants se plaisent ici. Aujourd'hui, Marie est assise en classe avec des jeunes filles et garçons de 16 ans (qu'elle trouve très beaux) qui vont graduer en Mars prochain.
Les ateliers avec les XOs se déroulent bien. J'ai ajouté quelques photos sur Flickr qui témoignent de notre petite vie ici.
Justement la pollution ici est une folie. Cette nuit mon coeur était triste! J'espérais repartir vite à la maison. Mes parents disent que mon mal partira quand le brusque choc culturel ne sera qu'un souvenir.
Ma mère est très charitable, elle me donne plein de granules.
Encore sous l'effet du décalage, nous déhambulons "à la file indienne" dans cette ville intriguante mais combien inspirante. Soit en construction ou en destruction, la diversité des bâtiments étonne. Ses routes bondées et nauséabondes, cachent derrière de magnifiques ruelles grouillantes de vie (comme dans les favelas du Brésil). On aime s'y perdre et goûter juste au bon rythme tout ce qu'on y découvre. La chaleur et les rayons du soleil sont ardents, les enfants s'inventent des turbans qui se terminent souvent en masque sous leurs nez encore fragiles. Des odeurs d'encens apaisent et surprennent entre le coordonnier et les vendeurs de soie brodée. Les gens sont gentils, distants et intrigués mais tous s'avouent vaincus sous le regard de Mathilde. De grands arbres succèdent aux bougainviliers et palmiers tout poussiéreux, et on s'étonne d'à peine les remarquer. Il y a tant au sol ... que nos regards sont timides des hauteurs.
bisous à tous et on adore vos petits mots qui rapprochent!
Le soleil se lève, j’ai passé une bien mauvaise première nuit. J’ai dormi que quelques heures en entendant les nombreux chiens, les klaxons des automobiles et les petites chansons indiennes de dehors. Notre chambre porte sur un bâtiment gris très laid. Le soleil commence à embellir le paysage du quartier de Bangalore. L’appartement où nous logeons est grand et propre. J’ai hâte de découvrir davantage la première ville de l’Inde que nous visitons.
Je viens de parler avec Sr. Jessinda, directrice à Bangalore de l'école dans laquelle nous allons travailler quelques semaines dans le cadre du projet One Laptop Per Child (on vous en reparlera vous verrez). Le compte à rebours est commencé!
Inconfortable d'écrire ces premiers mots à propos de ce voyage. Une sorte de pudeur peut-être… Il me semble qu'ici, au Québec, y a pas le temps pour cela! Où est-ce parce que vous qui nous lirez êtes encore trop proches? La distance magnifie la perspective. Or, j'en manque actuellement.
Plus que quelques jours avant ce fameux départ. Le 3 février pour être précis. Certains d'entres-vous pourront donc enfin se reposer les oreilles et cesser d'entendre parler de cette idée d'un grand voyage en Inde par une famille qui en prend l'habitude.
Encore une fois, ma belle folle de blonde a réussi. On transporte la famille en Inde pour quelques mois. Question d'équilibre! Sans qu'on puisse l'expliquer encore, ce pays nous hante depuis plusieurs années. Pour la diversité qu'il nous apparaît offrir. Pour les contrastes avec nos vies et les vertiges qu'il nous procurera. Métaphore: si les voyages étaient des vins, avant d'y avoir mis les pieds, j'imagine l'Inde comme en grand bordeaux : Une robe unique, un nez complexe et probablement un goût très long en bouche. Ceci dit, je n'y connais rien en matière de vin.
Comme en 2004-2005, durant notre séjour en Amérique du Sud, on trouvera des trous dans le temps et des coins de lumière dans les chambres d'hôtel le soir quand les enfants seront couchés, pour cristalliser le plus d'histoires possibles dans ce blogue. Manière moderne d'enregistrer ces souvenirs qu'on souhaite se fabriquer. Façon aussi de vous dire (amis et parents qui lirez ces brèves impressions), que l’on connaît notre chance de pouvoir réaliser nos rêves, et qu'on vous souhaite d'oser vivre les vôtres. Des petits, des grands, qu'ils pendent au bout de votre nez, dans votre cours ou qu'il soient au bout du monde, libre à vous, allez-y. Si j'ai une certitude à propos des rêves, c'est qu'on est toujours plus libre qu'on le croit de les réaliser.
Il ne faut pas que je m'éternise à écrire. Certains m'ont dit que qu'avec ce genre de choses, vaut mieux le faire plus souvent quitte à y sacrifier du plaisir. Or bref, pour l'instant, c'est la course, car nous sommes loin d'être prêts. Quoi de neuf diront des méchantes langues. Mais loin d'être les visas, les vaccins, les sacs à dos où les réservations qui ne sont pas terminés, ce sont nos vies de familles, de collègues, d'écoliers et d'amis dans lesquelles il y a encore trop à faire pour partir l'esprit en paix. Mais quoi qu'on fasse, en embarquant dans l'avion, on aura c'est sûr l'impression de partir en voleur. En voleur du temps qui passe trop vite.
Pourquoi rêver quand il y a tant à faire? (quelqu'un a déjà chanté ça)
Partir dans 15 jours ... Ça c'est bientôt vous ne trouver pas !
Dans ma tête il y a comme un compte à rebours et à chaque fois que je peux placer un mot sur l'inde, je le fait. Et oui, je suis EXTRÊMEMENT chanceuse de vivre des expériences aussi incroyables alors que je n'ai que quinze ans. La vie est merveilleuse... c'est mon slogan de l'heure!
Pourquoi j'ai hâte de partir? Bonne question! Partir pour vivre d'autres aventures qui m'ouvriront encore plus les yeux, pour quitter mon quotidien durant quelques mois, pour profiter de la vie, pour aider des gens (surtout des enfants), pour connaître le monde, pour m'acheter de supers beaux bijoux et de supers beaux foulards (vous savez tous combien j'aime les foulards), pour rencontrer des gens différents et intéressants, pour manger de la bonne bouffe, pour parler mieux anglais (ou encore mieux, apprendre l'Indi)
Ce sont toutes ces petites (ou grandes) raisons qui font que j'ai hâte de partir!