19.1.13

Au coeur du Cambodge


Le temps est doux, ici à Sihanoukville, au bord d’une mer calme, turquoise et chaude. Les bougainvilliers sont en fleurs. La nature est généreuse. Les tables sont débordantes de fruits exotiques, de senteurs et d’épices, de poissons et crustacés. On comprend tous ces touristes et expatriés d’aimer ce pays avec ce coût de la vie si abordable. Le paradis, quoi!

Mais on voudrait vous cacher la pauvreté rencontrée, les bidonvilles, les bouts de tôle rouillée en guise de domicile et les petits crottés qui en sortent la tête, les déchets qui poussent partout, la prostitution, les estropiés qui présentent le chapeau, la pollution en capitale, les camions bondés de jeunes femmes déversées par d’immenses usines de textile chinoises à la tombée du jour; enfin tout ce que le regard quémande à la pensée d’adoucir.

Puis arrive enfin la rencontre au coeur du Cambodge, ces gens. Ces hommes et ces femmes, le sourire aux lèvres, curieux, généreux et respectueux. C’est Denis qui a su créer l’étincelle pour qu’opère la magie de la rencontre. Un gars génial, super sympathique qui parcourt des km avec sa moto, avec pour tout carburant, sa foi. « Father Denis » est un allumeur de sourires, un jeune prêtre des Missions étrangères du Québec ici depuis près de six ans. Les enfants sont tombés sous le charme. Il nous a permis de rencontrer toutes ces belles personnes venues d’ailleurs : Antoinette, infirmière française, qu’on a suivi à travers les villages pour soigner mais surtout écouter patiemment ses patients.  Dans la foulée, on a pu visiter quelques écoles maternelles de villages soutenues par la mission de Denis. 

Aussi Lucia (Myanmar) et Jacinta (Vietnam), auprès de qui, on a goûté le bonheur d’accompagner des bouts de choux durant la journée, pour les voir retourner le soir après leur toilette et leur poudrage, à la prison, rejoindre leurs parents. Ces jeunes cambodgiens, l’espoir aux yeux, venus apprendre l’anglais, après leur journée d’école. Bref, une immersion comme je les aime.


Hier encore, c’est un couple italo-bolivien, avec leur poupée de 5 ans, qui nous a communiqué son soutien à ce peuple, mais aussi sa tristesse devant des injustices qu’ils ne peuvent dénoncer. De magnifiques projets de diverses ONG prennent place devant le laisser-faire du gouvernement face à l’éducation, la santé, la qualité de l’eau. Ce gouvernement préfère malheureusement brader son pays, sa main-d’oeuvre, ses ressources naturelles et minières avec des puissances comme la Russie et la Chine.

Des questionnements constamment nous hantent. C’est peut être ce dont notre ami Jean-Guy parlait, la solitude du voyageur.


Genou

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