26.3.09

Bonne fete grand-maman Marie-Rose



Udaipur - Rajasthan, 26 Mars 2009

Avec du retard, desole... Voici chere grand-maman le cadeau que nous t'avons prepare en Inde. On te remettra une version de meilleure qualite bientot (a notre retour). Tu verras que nous avons bien rigole en le realisant! On l'a montre ici a quelques producteurs, et les enfants ont deja recu plusieurs offres en provenance de Bollywood.

On t'embrasse tous tres fort!

La famille en inde

24.3.09

J'ai mal aux fesses...

Je reviens d’un tour de chameau dans le désert du Rajastan. Quand il remontait ou descendait, j’avais peur de tomber. Mais quand il marchait, j’aimais ca. J’étais assise avec papa. Au début, j’ai mis sur ma tête le pantalon de maman car il faisait très chaud. J’ai vu le soleil se coucher derrière les montagnes.

Mathilde

Des mains indiennes


Jaipur - Capitale du Rajasthan : 21 avril 2009

J’arrive d’une petite maison où vie une grande famille élargie musulmane. Des enfants, des bébés, des adolescents, des adultes, des personnes âgées, toute la maison était pleine de vie. Le père se nomme Idu, celui qui fut notre chauffeur de rickshaw pour les deux derniers jours. Quand Marie lui a demandé où nous pourrions nous faire appliquer du henné sur les mains, il nous a répondu que ses filles pourraient nous en faire. Cette tradition indienne consiste à produire de magnifiques dessins qui décorent les bras et les mains des jeunes femmes indiennes. Après un avant midi bien chargé à visiter la ville de Jaipur au Rajasthan, pressées d’en avoir, nous arrivons dans une sorte de cour intérieure où plusieurs enfants viennent nous serrer la main.

Ma famille et moi s’installons dans une pièce au milieu de personnes toutes excitées de nous voir arriver. Les jeunes filles arrivent avec des tubes, nerveuses nous patientons sans savoir ce qui nous attend. L’une d’elle commence avec la main droite de Marie-Laure. Elle ne parle pas anglais. Plus tard, une autre jeune fille me prend la main et commence à appliquer une sorte de pâte sur celle-ci. Les deux sont très douées, elles traces des suites de divers motifs floraux et indiens. Nous saurons plus tard que la jeune artiste qui décore mes mains a tout juste treize ans. Elle se nomme Kaynet. Gentiment, Idu nous apporte chacun un Chai (Thé) délicieux. Plus nous observons, plus nos mains s’embellissent de manière si originale. Directement de leur tête, jusqu’à leurs mains puis aux miennes l’art se transmet et enjolive le tout. Le travail terminé, Marie et moi sommes ravies du résultat. Nous quittons leur maison en les remerciant chaleureusement. Maman offre à un petit garçon un vêtement de Victor. Papa essaie de payer les jeunes filles ou Idu, mais ils sont trop fiers et n’acceptent pas.

Après une heure, nous suivons la procédure requise pour nettoyer le surplus de henné déjà séché. Quelle merveilleuse aventure!

Flo

Jeunes musiciens du Monde


Bonjour à tout le monde,

Ça fait déjà quelques jours, mais je tiens quand même à vous le raconter. Chanceux? Moi je le suis encore plus de l’avoir tout simplement vécu!

Jeunes musiciens du monde. Cette petite école perdue dans une banlieue de Darwhad (Karnataka profond), nous n’aurions pu la visiter si ma chère maman n’avait pas vu ce si beau livre dans une librairie montréalaise. Encore merci maman!

C’est donc tôt le matin qu’on se rend avec Babu taxi jusqu’à l’école et chance de la journée : c’est Holi, la fête indienne la plus colorée (et de loin). Cette fête, dont il ne reste plus que l’amusement (puisque c’est sûrement parti d’une tradition religieuse hindoue), consiste à s’étaler mutuellement de la poudre de couleur dans le visage. Super non? On se rend donc dans une clairière, loin dans la brousse qui entoure l’école, afin de fêter à l’abri des petits et grands voyous de Kalkeeri qui ne manquent pas, à chaque année, de faire des mauvais coups! Les enfants sont tous là, oranges, jaunes, rouges, bleus et roses. Il ne se peut peuple plus coloré.

Je ne saurais vous dire pourquoi j’ai tant aimé cette expérience. Pourtant, dès que j’ai vu toutes ces bénévoles de 20-25 ans, j’ai été comme interpellée et la seule chose à laquelle je pouvais penser c’était à revenir! C’est fou comme on n‘est pas capable de vivre le moment présent. On pense toujours au futur et c’est frustrant. On se pose tous pleins de questions sur où nous mènera le monde, comment tout ça finira, notre vie celle des autres.

Pourquoi on ne penseraient pas plutôt au présent pour justement améliorer ce futur qu’on ne rattrapera pas de toute façon jamais? Bon, j’arrête de divaguer, je vous imagine déjà tous devant votre ordinateur à vous dire que je suis folle, que je pense trop ou, pour certains, que j’ai raison! Je n’écris pas souvent et pour une fois que je le fais je divague sur le sens de notre vie, c’est pas fort, fort! Le pire c’est que je voulais vous parler de jeunes musiciens du monde ! Je vous en reparlerai puisque je dois, c’est sûr, y retourner!

Laure

20.3.09

Au Rajasthan comme des sultans

Deux mots pour vour dire que nous sommes désormais dans le nord de l'Inde, à Jaipur plus précisement; avec Agra (Taj Mahal) et Delhi, dans le fameux "Golden triangle".

Nos deux dernières semaines ont été intenses avec comme faits saillants de longs voyages en train, la visite de Jeunes musiciens du monde et la découverte de la province de Goa.

On vous raconte très bientôt.

Tout va bien! On vous embrasse.

Y

9.3.09

Merci la vie!

Vendredi, 6 mars 2009

Je réalise enfin un rêve. Depuis que je sais qu’une Mère Teresa existe sur cette terre, je rêve à mon tour que mes bras aussi puissent servir à prendre, consoler, soigner, chérir et aimer des enfants qui n’ont rien, rien…

A Trivandrum, nous sommes allés visiter l’orphelinat des missionnaires de la Charité. Telles de petites mères Teresa, elles nous ont accueillis. Nous avons partagé leur quotidien auprès de ces p’tits poux, des bambins d’une semaine à 3 ans. Les autres sont à l’école. Des petits landaux alignés, une vingtaine, bercent quelques nourrissons endormis. Cinq bébés sont étendus sur un matelas, près d’une fenêtre. On leurs fait des risettes, les berce, les caresse et les cajole. J’aimerais en ce moment être une pieuvre ou encore la déesse Shiva avec ses 6 bras.

Dans le petit local voisin, huit enfants alignés, sont assis au sol, nous observant entrer. Ils se lèvent, surprise qu’ils se tiennent déjà sur leurs petites jambes. On se penche à leur niveau et voilà la magie s’opère. En peu de temps, on se retrouve tous les bras chargés, les jambes enlacées. Même Victor cherche à faire rire un p’tit coco, de ses coucous et ses mimiques. Yves est le plus occupé. Ce géant « uncle », tel un arbre solide et sécuritaire, sert de refuge à des gamins qui s’y agrippent alors qu’il a les bras pleins.

Je réalise qu’à nous six, nous formons une formidable pieuvre!

Merci la vie et protège ses p’tits poux.
On leurs dit au revoir, un peu coupables de les laisser, mais on y reviendra la semaine prochaine.

Genou

Poème de Victor

7 mars 2009

Quand j’entends la mer et les vagues chanter,
J’ai le goût de me baigner.

L’eau bleue ou turquoise joue avec les coquillages
Qui avancent et reculent sur la plage.

Je marche sur le sable doux et chaud
Soudain mes pieds sont chatouillés par l’eau.

Des vagues se cassent sur les rochers avec fracas.
L’aigle s’envole des falaises, chercher sa proie.

Les pêcheurs sur leurs petits bateaux
Voguent avec leur filet sur leur dos.

Sur le hamac, je m’endors sous un palmier,
En rêvant à mes amis que je vais retrouver.

Le secret de Pradesh

27 février 2009 - Composition de Victor, conte

Il était une fois, un jeune garçon, appelé Pradesh. Il avait des yeux verts brillants, des cheveux noirs et des vêtement troués. Pradesh avait un secret.

Un jour, il a annoncé aux gens de son village; « J’ai un secret magnifique. Si vous voulez le savoir, donnez-moi 5 roupies. » Des personnes passaient à côté de lui et d’autres allaient le voir pour lui demander le secret.

Une fois, un garçon et sa sœur sont venus le voir. Ils s’appelaient Ramesh et Jerry. Pradesh leur a dévoilé le secret. « Quand vous serez à l’entrée d’un temple, regardez au ciel. Lorsque vous verrez un nuage passer devant le soleil, vous allez voir une personne qui est morte. »
Les enfants ont pensé très fort à la personne qu’ils voulaient voir et ils ont vu leur grand-mère.

À chaque fois qu’ils vont au temple, ils pensent à quelqu’un qui est mort et ils le revoient. Un jour Ramesh et Jerry ont rencontré Pradesh. Ils l’ont remercié.

Victor

Le Kathakali

Entrant dans l’auto de Gobi, ne sachant pas trop à quoi s’attendre, nous nous rendons dans la ville de Munnar. De pauvres explications suivies d’un petit rire nerveux nous font comprendre qu’on se dirige vers un théâtre pour voir une danse typique du Kerala : le Kathakali

Usant de jeux de mains et d’expressions des danseurs professionnels me font sentir incroyablement nulle (en danse, évidemment). Joué au mime avec eux serait particulièrement amusant! Oui, mîmes c’est le mot qui les décrient le mieux. Une mère et son enfant mimer à un tel point qu’on se sent gêner de regarder la vie quotidienne d’une famille aussi simple!

Et oui, une image vaut mille mots comme dit le dicton, je n’aurais pu mieux décrire puisque ces personnages sortit dont ne sait où on l’air d’avoir été sculpté et surtout peint par un artiste ingénieux et… imaginatif ! Les couleurs contrastes et vives de leurs costumes leurs donnent l’allure de personnages de bandes dessinées. C’était magnifique. Premier merci sincère à Gobi.

Laure

8.3.09

L’heure du thé


Le thé de l’après-midi est devenu une habitude pour la famille Poiré Bleau. Vers 4,5 heures,
nous prenons une pause et dégustons un délicieux Masala tea. Ce thé est aux épices (principalement de la cannelle, de la cardamone et du clou de Girofle), il vient surtout de Munnar. Ce breuvage est très populaire chez les Indiens, il nous est servi avec du lait et du sucre. À Munnar, nous avons visité un musée de thé ou on a vu comment il est fabriqué. Les jeunes feuilles sont cueillies, surtout par des femmes, sur les montagnes. Elles sont ensuite transportées à l’usine ou les feuilles sont mises dans des machines. Ces machines les déchiquètent, les oxydent et les font sécher en les passant dans un four. Les feuilles sont mises en poudre avant d’être empaquetées. Bien sûr, nous en avons acheté pour le Canada ou nous ne pourrions nous en passer.


Flo

7.3.09

Cardamone et clou de girofle


Quelle savoureuse cuisine nous sert, jour après jour, cette Inde si généreuse!
Toutes ces saveurs, ces épices qui se côtoient, font de chaque plat une joyeuse découverte. Parfois le costaud piment nous surprend par son emprise en bouche, volant du coup toute la subtilité des épices indiennes. L’eau nous aura soulagés plus d’une fois.

Le riz est la base de tous les repas, même au matin sous forme de crêpes (dosa) ou encore de beignets. Le riz s’offre sous différentes variantes : byriani, aux légumes, au poulet ou poisson, nature ou avec du yogourt, mais toujours les épices sont à l’honneur (clou de girofle, cannelle, cardamone, cumin, fenouil, anis étoilé, gingembre, muscade) et toutes dans la parfaite harmonie se marient à sa voisine avec audace sans compromis.
A ce plat de résistance s’ajoutent des currys, des dals (lentilles en sauce), des fèves, des légumes de toutes sortes en sauce ou grillés, dont les épices camouflent presqu’entièrement le goût premier de chaque légume. Qu’importe le résultat est heureux!

Et quand arrive le pain naan encore chaud, on se l’arrache en prenant soin de subdiviser en parts égales ce précieux pain. A chacun son dû! On pourrait aussi nous offrir du chapati, du rôti, du dosa frit ou grillé pour accompagner nos plats en l’utilisant comme ustensile.
On aura pris de bien mauvaises habitudes, car on mange maintenant avec nos doigts!

Genny

Petite semaine de repos


Cachés dans un petit hôtel, lui-même isolé sur une falaise au bord de la mer, et à première vue juste à côté du paradis, nous posons nos sacs à dos pour quelques jours le temps de mettre l’emphase sur l’école des enfants. Pourquoi cachés? Parce que nous sommes aussi à moins de 2 kilomètres de Varkala, une station balnéaire très prisée des touristes à la recherche de soleil, d’un beau bronzage et de marchands de souvenirs, beaux, bons pas chers. On essaie de fuir ces artifices qui détonnent par rapport au voyage que nous faisons dans l’Inde authentique. Bon, on ne va tout de même pas se plaindre.

Nous sommes également à 45 Km de Trivandrun (capitale du Kerala) où nous irons faire un saut demain. On essaiera d’y visiter un centre de Mère Térésa. On offrira notre aide, qui sait? Il y a aussi de grands temples Indous. Malheureusement, ici au Kerala, les étrangers n’y sont pas admis. Pour le nirvana des pèlerinages, nous devrons aller jusqu’à Kanyakumari, à la pointe de ce sous-continent.

On pense à remonter plus rapidement que prévu au nord du pays. Nous prendrons un train (Rajdhani Express – 15 heures) pour Goa le 12 mars prochain. Après quelques jours là-bas et une visite au projet Jeunes musiciens du Monde (Dharwar). Nous prendrons sans doute un vol pour Mumbai, suivi d’un autre pour Jaipur dans le nord de l’Inde.

À bientôt.

Y

4.3.09

Enfer à l’état pur

Hésitantes, nous entrâmes dans la prison de chaleur. Cherchant le numéro de notre cellule. Nous passâmes plusieurs fois devant celle qui malheureusement nous était désignée. Nous ne pouvions nous imaginer condamnées à vivre autant d’heures dans cet enfer! Assis les uns contre les autres, les fesses collantes de sueur, nous nous demandâmes combien de temps allait durer notre supplice. Malheureusement, nous ne pouvions nous douter que le pire était à venir…

* * *

Vite, nous aperçûmes que des multitudes et des multitudes de coquerelles, au corps mou et à la carapace dure, grouillaient dans tous les recoins de notre geôle. Certaines, déjà écrasées sur le sol humide et sale, et d’autres encore pris dans les crampons de nos chaussures.

* * *

Mobiles et immobiles, à travers les barreaux de notre fenêtre, nous vîmes des champs où des paysans habillés en lambeaux récoltaient une herbe rare brûlée sous un soleil de plomb. Des chèvres mangeaient les déchets qui s’étaient amassés, jour après jour, nuit après nuit, dans ce dépotoir qui était autrefois une prairie verdoyante.

* * *

Parfois, on voyait passer dans l’allée des pauvres gens nous montrant leurs blessures et nous tendant la main pour quelques roupies. Dans la cellule d’à côté, une gamine d’à peine 4 ans poussait des cris aigus et sa jeune sœur, des pleurs désespérés.

* * *

À la recherche d’une bouffée de fraîcheur nous déambulions dans le couloir en attendant la fin avec impatience. L’eau, qui manquait toujours après ces heures de chaleur infernale, était très rare. Parfois, des geôliers vendaient de l’eau chaude dans des bouteilles déjà ouvertes. Ce supplice a paru durer une éternité, alors que seulement 4 heures étaient péniblement passées. La fin arrivait… Nous le savions tous.

Enfin tout s’arrêta. Soulagées nous sortirent du train!

Marie et Florence (qui se sont bien amusées en parodiant notre voyage en train!)

Bonjour Monique, Danièle et mes amis


Munnar – Le 28 fevrier

Je veux vous raconter mon voyage en Inde.

À la ville, j’ai vu beaucoup d’autos, de rickshaws et de pollution.
À l’école, j’ai vu beaucoup d’enfants qui voulaient jouer avec moi.
Dans la jungle, j’ai vu des singes, des éléphants, un paon dansé, une mangouste et un léopard.
À la mer, j’ai vu de gros filets chinois. Il faisait très chaud. Je me suis baignée dans les vagues.
J’ai même vu des dauphins.
À la montagne, j’ai vu des champs de thé et des épices pousser.
À ma fête, j’ai choisi un beau vêtement au marché tibétain. J’étais comme une princesse. On est allé au jardin botanique et on a joué au petit cochon. Puis, on a pris un train à vapeur qui traversait des tunnels.

Bisous à tous

Mathilde


Le 16 février 2009

Bonjour, c’est Mathilde!

Je suis à Bangalore, à l’école Aradhana. Et nous, on habite chez les sœurs qui sont très gentilles avec moi. Après le déjeuner, je vais voir les deux chatons dans la cuisine, je joue avec eux. Il y a aussi deux veaux et trois vaches dehors. La maman chien a six bébés qui ont encore les yeux fermés. Puis je vais jouer au parc avec Victor. Je ne comprends pas les enfants quand ils me parlent. Il fait toujours beau. Le soir, on mange du pain naan, j’aime ça et les petites bananes avec de la lime. Un soir, je suis partie au jardin botanique. Les gens me trouve belle! Les gars veulent tous se prendre en photos avec moi.
Bye bye de Mathilde

Ma en Inde St-Valentin


Weekend de la St-Valentin

Moi et ma famille, on est allé à Hassan. Pendant la route de quatre heures, on est arrêté au Coffee Day. Nous avons continué la route puis on est arrivé à un temple magnifique. Il fallait monter 634 marches pour découvrir une énorme statue. Les gens lui offraient des fleurs et de la nourriture. On est redescendu et en tout cela a fait 1268 marches.
Mes parents nous ont fait une surprise. Ils nous ont amenés à un magnifique hôtel avec une piscine creusée. On a passé une belle nuit.
Le lendemain, nous sommes allés voir deux autres temples remplis de sculptures. Après, on est revenu à l’hôtel pour se baigner. J’étais content. Puis , il fallait partir pour revenir à Bangalore.

Victor

En classe indienne


Gare de Ooty (Udhagamandalam), dimanche le 22 février 2009 - Les derniers instants se sont déroulés exactement comme je les avais espérés; nous sommes monter en train comme dans les films d’autrefois. Ils viennent de se dérouler dans cette ancienne station de repos pour colons britanniques. Fatigués de la chaleur, ils arrivaient comme nous en trains avec leurs grosses malles. À une altitude de 2000 mètres, le temps est plutôt frais. La nuit, chose rare dans le sud de ce pays, la température frôle le point de congélation. Geneviève et moi venons de jouer une partie de coudes pour obtenir des places à bord d’un train qui valait, semble-il, le détour entre Bangalore et la mer.

Fin d’une bousculade amicale : Trois seuls visages pâles dans un wagon prévu pour une soixantaine, le train va bientôt se mettre en marche. On vient de coincer un dernier passager. Le compte doit s’approcher d’une centaine bien serrée. Où sont les trois autres passagers canadiens? Il ne restait que deux places assises en première classe. Et comme c’est la fête de Mathilde, elle est au grand luxe sur les genoux de maman au côté de Florence. Et pourquoi Flo? C’est ce que se demandent Victor et Marie. Même s’ils ne le savent pas, mes deux co-passagers ont tellement plus de chance. Ils vivent avec tous ces gens un après-midi typique de la région des Nilgiris Hills. Certains jeunes près de nous sont là pour une ballade sur ce train historique à travers les états du Tamil Nadu et du Kerala. Ils sont aussi drôles qu’heureux. Ils crient durant les cours instants noirs où le train est engouffré dans les tunnels percés dans les montagnes. Ils prennent toutes les photos qu’ils peuvent avec la caméra de leur téléphone portable. Les paysages sont magnifiques : Montagnes, plantations de thé, cocoteraies et chutes ici et là. Le vert domine. Le train est historique parce que la locomotive qui le tire la douzaine de wagons est à vapeur! Je pense à mon père qui réparait, quand il était jeune, les bouilloires comme celle qui siffle à quelques mètres de moi. J’imagine sa joie de savoir que son petit-fils collé sur moi s’impressionne devant cette page d’histoire. On paierait cher pour l’appeler ce soir pour lui raconter ces instants. D’autres passagers sont avec nous par obligation. Comme ces femmes debout ou accroupies entre les rangées de bancs. Et l’autre qui dort debout pour vrai pour faire rire mon fils. « Papa, regarde, c’est vrai qu’on peut dormir debout! ». Même sur un tout petit banc, on est gêné d’être assis. Victor se serre plus près de moi afin qu’une dame dépose un gros paquet à nos pieds. Victor se pince le nez. Marie, elle, ne s’en fait pas, plongée creusement dans Un long dimanche de fiançailles qu’elle dévore (Merci Anne) depuis quelques jours. Elle lève les yeux quand Victor lui crie que c’est trop beau. Le temps heureusement ne presse pas de capturer la beauté quand on est une jeune fille de quinze ans.

On entre bientôt en gare je ne sais où. Je dois fermer mon très utile et petit XO qui a attiré bien des regards amusés durant les pauvres kilomètres passés. Encore quelques heures avant de joindre Metapulayam. Là-bas, nous courrons prendre un autre train pour Coimbatore une heure plus loin. Cette dernière est une vile industrielle, de transit pour nous, où nous embarquerons demain sur un autre train qui nous conduira enfin à la mer de Kochin (important port indien), célèbre pour le commerce des épices.

Le détour valait la peine, ça sent la mer…

P.S. Merci pour vos commentaires, ils nous font tous tres plaisir. Les acces Internet sont tres rares. Quand nous les avons, ce n est souvent que pour quelques minutes. Nous lisons tous ce que vous ecrivez avec bcp d attention!


Bizous de toute la famille. On vit des experiences exceptionnelles.


Y