26.11.04

Vers la jungle...

Viajamos mucho y bien!

Publication d'un bref post à partir d'un lavanet... De retour à Quito pour enregistrer nos visas de volontaires. La nouvelle voiture nous a bien conduit de Guayaquil jusqu'ici, en passant par le magnifique parc de Cajas (montée à près de 4000m en quelques heures), Cuenca, Riombamba et Ambato. Nous avons frôlé les volcans du Chimborazo et du Cotopaxi, sans toutefois les voir (trop de nuages). Sur la route nous avons également dormi dans une très vielle hacienda (+350 ans) au pied du Cotopaxi à Latacungha. Tellement d'histoire se dégageait de ces murs et de ces magnifiques jardins français.

Notre ordinateur est de nouveau fonctionnel. Il sera plus facile d'écrire le soir à l'hôtel. Nous sommes tous très excités à l'idée de partir cet après-midi pour la jungle; avec les vipères, la végétation et les rivières remplies de pirhanas! Quelle chance nous avons! Nos amis Fernando et Catherine nous prêtent leur propriété nouvelle à une heure et demie de piste du village de Santo Domingo de Los Bancos. On arrêtera une nuit en chemin, dans la ville de Mindo (région d'observation d'oiseaux tropicaux) afin de briser le temps de voyage en deux. On y fera du repérage pour Brigitte et Yolande qui viennent nous voir à Noël.

On vous reparle de tout cela dans les prochains jours.

Merci pour vos courriels.

22.11.04

Les photos de novembre

Voilà. De Cuenca, la plus jolie ville du pays, nous postons de nouvelles photos. Cliquez sur "Photos de novembre" dans la section des liens afin de les voir.

A bientôt.

18.11.04

Diane Fortier , Bonheur d'occasion II

Un samedi en novembre

Cojimies est un petit village assis dans le sable gris. Près de 3000 personnes y vivent en oubliant sûrement d'y voir la beauté et le potentiel de ce sublime décor. On y arrive par une route (piste cahoteuse) qui durant la saison des pluies devient impraticable. Reste la plage à marée basse sur plus de 30 km. N’allez pas penser que cette balade puisse être triste... Cojimies est situé au bout d’un cap. C’est donc un cul de sac pour les voitures. La rivière Elsmeralda, elle par contre, s’y jète dans une mer chaude. La rivière tire son nom de l’époque où les indiens y trouvaient des émeraudes en grande quantité. A Cojimies, les gens vivent pauvres et se débrouillent avec le fruit de leurs pêches, de la culture des crevettes ou du petit commerce. Y’a de quoi réfléchir quand, au Québec, on parle de la génération « No Future ». Un de leur malheur : le village doit reculer de quelques dizaines de mètres à chaque année. Le hasard, encore lui, fait en sorte que ce soit toujours les plus pauvres qui doivent se déplacer.

En échangeant avec cetaines personnes, notamment le conducteur de la barque qui nous a conduits près des mangroves, on nous apprend qu’une canadienne, Diane Fortier, habite le village depuis quelques années. On voulait la saluer. En arrivant chez elle, coïncidence, elle apparaît au même moment, dans la boîte arrière d’un grand camion plein de paquets, dont un dvd tout neuf. Elle sourit tout de suite lorsqu’elle entend notre bonjour. « Des québécois à Cojimies! » Elle nous dit que c’est la première fois depuis qu’elle vit ici que des québécois s’y aventurent sans qu’elle ne les attende. Six d’un seul coup : une sorte de gros lot!

Malgré la fatigue qu’on devine, elle nous accueille à bras ouverts. Diane a quitté Quito ce matin là aux environs de sept heures. Une longue journée, 8 à 9 heures, dans un bus bondé pour se rendre à Pedernales, avant de changer pour le camion qui la mène jusqu’au chez-soi dont elle semble amoureuse. Son accent est doux à entendre pour nous aussi! Originaire de Stan Stead, et ayant vécu à Québec, Diane a choisi de vivre ici avec deux amies colombiennes. « Tout est à faire » nous dit-elle. Les gens qui vivent ici n’ont pas l’eau courante. Ils sont oubliés par leur gouvernement et par leur frères souvent. Certains, et c’est le premier problème auquel elle nous expose, n’ont littérallement pas de papier officiel, donc pas de statut social. Ils ne peuvent donc pas recevoir, le minimum (9$ je crois) que l’Etat fournit aux plus pauvres à chaque mois. Je vous rappelle qu’ici aussi, un pain coûte environ un dollar US

Fin de la quarantaire, femme extrordinaire, quand on la connait depuis plus d’une heure, Diane Fortier a les yeux qui brillent quand elle parle des écoles qu’elles appuient avec le centre pour enfants qu’elles ont fondé. Dégourdie aussi, Diane cogne à toutes les portes possibles, y compris les nôtres, mais aussi celles au Québec des Rotary Club, Bombardier, Jean Coutu et bien d’autres en Equateur pour le moindre appui financier. Tout pour aider ces personnes qu’elle aime.

Les enfants (plus de 200), parmi les plus pauvres viennent chaque après-midi au centre situé au coeur (c’est le cas de le dire) du village. Collations nutritives, soins infirmiers et appui scolaire au menu pour ces jeunes oubliés. Le lieu est joli, très propre, mais surtout il baigne dans une athmosphère de paix. Une petite pharmacie d’urgence permet aux familles pauvres d’accéder à des prescriptions dont elles se passeraient sinon. On maximise l’usage du centre avec des cours de soir pour les adultes. On y enseigne la cuisine, la couture et bientôt l’informatique; 10 ordinateurs tout neufs offerts par le club Rotary. Les cours devaient débuter le lundi qui suivaient notre visite.

Parce que le temps manquait et que nous voulions en savoir davantage sur ce village (montrer aux filles des écoles de village en Equateur) nous sommes revenus le dimanche. Avec Diane, nous avons tranquillement visité le village y compris chacune des ramifications qu’engendrent leur projet. Elle nous a raconté leur histoire, les travers socio-politique des gens qui vivent en « région »; des carences profondes en santé (souvent pas de médecin), dans le système scolaire (souvent pas de profs les jours de classe). On visite avec elle les écoles (photos à l’appui) Elle nous jase de tous ses projets, autant scolaires que sociaux. Nous demande notre opinion sur ce qu’elles envisagent faire pour les grands qui n’ont pas de débouché. Plein d’idées, toujours pour faire en sorte que cette communauté se prenne en mains.

On mange avec elle et une de ses amies colombiennes qui fait plein de calins aux enfants. Emballés par un si belle oeuvre, on se promet de revenir. Pourquoi ne pas élaborer un blogue pour faire connaître leur beau projet (en Equateur autant qu’ailleurs dans le monde)? Déjà certains membres de sa famille et des amis de ses amis, parrainent des enfants du centre pour 160 dollars par année.

On laisse Diane et ses compagnes après le dîner. Elles nous saluent longuement en souriant au pas de leur porte, adjacente à celle de la magnifique petite église du village. Ah oui, ces super femmes sont missionnaires et religieuses de la communauté Jesus-Marie.

Comme tu le dis Diane : « Tout est faire à Cojimies ». Que Dieu vous garde.

Admirative

La famille en Equateur

17.11.04

Des photos!

Hola

J'ai ajouté un lien qui vous permet de consulter notre album de photos du mois d´octobre. Quand mon ordi aura repris la vie, je publierai celles de novembre.

A+

15.11.04

Si j’avais un char! (Premiere partie)

Ca changerait ma vie... Etre dans un si beau pays et vous parler d'une voiture, c'est vous dire notre dépendance envers ces machines. Après une première semaine à visiter les volcans au nord de Quito, la nouvelle venue dans la famille nous donnait enfin la liberté pour vivre à fond notre grande aventure. Bien sûr, elle montrait quelques traits excentriques. C'est dans sa personnalité me disais-je. Après tout, n'est-elle pas britanique!

Son premier grand voyage avec nous fût de nous conduire à la mer dans les traces de Fernando, Catherine et leurs deux grandes filles. Direction Perdernales, à six heures de route au sud-ouest de Quito. Rapides descentes et longues ascensions. Tout s'est bien passé!

Le premier bonheur qu'elle nous a procuré, fut de laisser monter les enfants sur son dos. Imaginez la scène : Papa roule sur la plage entre la mer turquoise et de grandes palmeraies. Victor, Marie et Flo, au soleil, le vent dans les yeux, ouvrent leurs bras. Ils croient voler.

C'est lors de la deuxième journée à la mer que la précieuse est devenue la capricieuse. Après un deuxième long sourire de 15 km pour les enfants, alors qu'on entrait au village de Cojimies, par l'entrée de la plage, de la fumée s'échappe de sous le capot. La précieuse nous faisait une première crise. Vite... Que se passe t-il? C'est le bouchon du radiateur qui s'est cassé. Quelques secondes suffisent pour que trois ou quatres flâneurs nous viennent en aide. Par chance aussi, Fernando, voyant qu'on n'arrivait pas au resto est venu à la rescousse. Un des gars nous dit de se presser, d'aller trouver le mécanicien (ici on les appelle Maestro) à la buvette où il a l'habitude de prendre un coup le samedi après-midi. Après en avoir miraculeusement trouvé un deuxième, le premier étant déjà pas mal consommé par l'alcool, on remet de l'eau dans le radiateur avant de lui conduire la voiture à domicile. A quito on m'avait prévenu. Les pièces de Land Rover ne se trouve que dans les grandes villes d'Amérique du Sud. Par contre, comme au Rwanda, les mécanos d'ici sont ingénieux pour inventer des solutions temporaires qui tiennent le coup jusqu'à la prochaine grande ville.

Après le dîner, c'est un peu préoccupés que nous sommes partis à dix dans une grande barque pour s'approcher de la végétation des derniers mangroves qu'on trouve en Equateur. Et ce n'est pas parce qu il n y avait à bord de cette vielle barque aucune ceinture que nous l'étions... Comment ce petit maestro (!) allait-il trouver dans ce petit village la solution à notre problème? Surprise : un vieux bouchon de métal d'un demi-pouce servant habituellement en plomberie trouvé je ne sais où (la seule quincaillerie de la ville était fermée en ce samedi pm) dans cette ville qui n a pas encore l'eau courante. Ouf, la santé de notre capricieuse nouvelle venue était saine et sauve.

J'ai passé une grande partie du lendemain à me demander ce qui avait bien pu causer cette petite frousse. Optimiste, j ai dû élaborer à Geneviève au moins dix hypothèses plausibles et démontrer à coup sur qu il ne fallait pas s'en faire. La voiture n avait pas roulé depuis longtemps. Le bouchon du radiateur devait déjà être fendu (ces trucs en pvc!). Autre preuve, durant la ballade du dimanche pour retourner voir Diane Fortier (voir autre post) à Cojimies, l aiguille de la température ne s'est pas emballée. Geneviève, qui avait encore certains doutes, les a presque tous perdus dans la journée de lundi alors que la capricieuse nous a doucement conduit jusqu'à Canoa, escale magnifique toujours au bord de la mer en direction sud.

Lundi matin, après avoir quitté notre décor de Gilligan à l'hôtel Bamboo, nous sommes partis vers Bahia de Caraquez (Quel joli nom, n'est-ce pas?). Bahia est aujourd'hui comme notre voiture. C'est que ses plus belles années sont derrière elle! Après l'effet d'El nino à la fin des années 90, elle a gravement été endomagée. Aujourd'hui, tout comme notre voiture, elle tente de renaître et vise à devenir un modèle en matière d'environnement. Après avoir facilement tiré à la banque les sous qu'il nous fallait, nous voilà en route vers Manta. En sortant de la ville, au milieu d'une longue et sinueuse ascension, ah non, encore de la fumée! Notre optimisme si difficilement reconstruit s'est très vite dégonflée. C'est aussi à ce moment précis que la capricieuse pris et gardera pour toujours le nom de Bahia de Carrao (merci Jimena pour ce juron appris durant ce si bel été avec toi)

Il est onze 11h45 pm en ce lundi à Guayaquil. Le café Internet ferme à minuit. Voilà donc la première moitié du récit de notre difficile dernière semaine. C'est une réécriture suite à la perte de plusieurs posts que Genou et moi avions préparés pour vous partager nos joies et nos...

Je publierai la deuxième partie dès que je pourrai. Sans doute de Cuenca.

Hasta Luego

Carrao!

Ou "tabarouette" en espagnol! Notre vie de nomades nous eprouve.

Jimena, que certains d'entres vous connaissez, nous a montré cet ete ce juron qu'on dit quand ca va mal en Amerique latine. Ceux qui ont vu Carnet de voyage ont entendu le Che le crier quelques fois dans son periple de l'Argentine jusqu au au Venezuela. Je vous racontais nos deboires dans un tres long post que j ai perdu hier (avec plusieurs autres que Genevieve, les enfants et moi avions composes)

Mon disque rigide m'a lache (tellement de belles photos, snif!). Mais pire encore, notre bagnole egalement! Le moteur est a refaire ou a changer. Muchos dineros y tiempo que no tenemos. Nous revenons un peu comme a la case depart. Notre moral est dans les montagnes russes.

Depuis vendredi, c est la beaute de Guayaquil qui nous console un peu!

Demain, nous quitterons Guayaquil pour Cuenca. 4 heures en bus, sac au dos, afin de poursuivre notre quete pour un petit nid dans ce pays qui demeure une belle et grande toile de fond derriere nos minuscules malheurs.

On vous redonne des nouvelles

Merci pour tous vos courriels; difficile d'y repondre individuellement pour l'instant, mais il nous font tellement de bien !

Amicalement

3.11.04

Bertha y Fredi

31 octobre

Il doit être neuf heures trente. Les enfants viennent de se coucher. Mathilde dans sa chambre et les grands dans une autre où ils dorment pour une troisième nuit. Cinq lits (jumeaux!) sont alignés dans cette grande chambre au fond de laquelle se trouve une salle de bain. Imaginez une chambre qui comblerait n’importe quel père de voir tous ses enfants parler aux mêmes anges, dans une même pièce. Il y a moins d’une heure, les enfants ont cogné aux trois portes de la maison. Tous déguisés! Victor en Spider Man, les grandes en reine ou en princesse. Mathilde, elle, en bébé fatigué dans son pyjama jaune. Il fallait les voir heureux de cet Halloween version adaptée. Ils n’étaient pas seuls à faire le tour de la maison. Leislie – Brigite et Heidi-Solange, les suivaient déguisées en petites novias équatoriennes ébahies. Avec son talent de magicienne auprès des enfants, Geneviève avait réussi à concocter un scénario pour faire briller leurs yeux. Quelques bonbons, beaucoup de rires. Merci chérie!

Où sommes-nous? Qui sont Bertha et Fredi? Ils habitent la maison adjacente à celle où on loge mais surtout, ce sont les bons parents des deux petites filles avec lesquelles nos enfants ont passé la journée. Fredi a trente ans et Bertha vingt-huit. Elle est l’aînée d’une famille de sept alors que lui est le dernier d’une de neuf. Ils sont tous deux de la région de Guayllabamba, le petit village de notre première maison en Équateur. Elle nous a gentiment été offerte pour quelques jours par le Docteur Fernando et son épouse Catherine, les proprios de l’Hôtel Antinea à Quito. C’est leur deuxième résidence. À 40 minutes au nord de Quito, sur la pana (méricaine), cette villa nous rendra heureux pour quelques jours. On sait toute la chance qu’on a d’être ici alors que l’on goûte les premières chaleurs depuis notre arrivée. Le matin on peut voir les sommets enneigés de Cayambe (5790m) et du Cotacachi (4939m) au loin. Un grand jardin qui nous rappelle la végétation tropicale de l’Afrique entoure la maison. Il doit y avoir au moins vingt-cinq espèces d’arbres et de plantes, de fruits et de légumes exotiques; un figuier, un avocatier, une talle de lavandes, une bananeraie, un potager avec des asperges, des capucines, des mûres juteuses, de vertes limes et plein de fleurs multicolores dont celles d’un géant bougainvillier, mon préféré, pour illustrer un peu le tout. Une grande piscine aussi. À l’intérieur, une grande cheminée, un billard et puis du bois partout là où ce n’est pas du plâtre peint ou des tuiles de terre cuite. Si c’était une maison que l’on cherchait dans ce voyage, on resterait ici pour les neuf mois…

En revenant de la ville de Cayambe, on a fait un BBQ avec la petite famille de Bertha et Fredi. Geneviève et moi avons retrouvé durant le repas, toute la joie et l’inconfort de ces rencontres avec des personnes aussi différentes que semblables. Comme au Rwanda, notre manque d’aisance avec la langue multiplie la distance qui nous sépare de ces personnes. C’est vrai! On ne sait trop quoi dire dans ces circonstances. Tellement pareils pourtant. On devine que leurs enfants mangent avec leurs doigts chez eux (les nôtres aussi). Pourtant les parents sans doute fiers de manger avec nous, des invités de Seńora Catherine et du Docteur Fernando qui les emploient, souhaitaient que leurs filles coupent leurs gros morceaux de viande avec un couteau et une fourchette. Durant tout le repas, dans chaque famille une nervosité pour bien faire s’entremêlait. Contrairement aux mots, les sourires dépassent les langues quand il s’agit de se rappeler que nous sommes tous humains. Tellement questionnant ces différences par contre… Fredi doit gagner à son travail où il cultive des œillets entre deux et trois cents dollars par année. Lui et Bertha nous disaient combien la vie était chère en Équateur depuis la dollarisation il y a quelques années. Le pain et le savon coûtent ici le même prix que chez-nous. De notre côté, on trouve déjà que l’Équateur est parmi les secrets les mieux gardés considérant ce qu’on y trouve et ce qu’on y paye. Voilà de quoi réfléchir.

Durant l’après-midi, une sortie avec cette famille nous a permis d’approcher notre premier volcan, le Cayambe. À dix dans la voiture, on a parcouru des routes sinueuses à flancs de montagnes pour se rendre ensemble dans un grand parc. Étrange pour nous de mesurer notre émerveillement au pied de cette majestueuse chose en comparaison avec l’indifférence qu’avaient ces joueurs de foot du dimanche ou ces marcheurs nonchalants face au décor quotidien de leur village. Comme quoi, les équatoriens sont comme nous tous je crois, il nous suffit de côtoyer le bonheur pour oublier qu’il est là, pour oublier d’être heureux.

Otavalo, samedi 30 octobre

Le marché d’artisanat le plus beau et le plus grand d’Amérique du Sud. C’est ravissant. Partout dans les ruelles, des kiosques sont montés en ce samedi, grand jour du marché. Les indiens s’y pressent à vendre leur magnifique travail, des ponchos, des tapis colorés, des sacs, des poupées, des ceintures, des nappes tissées, c’est tout simplement fantastique! On voudrait tout acheter.

C’est joyeux de marchander les prix avec eux. Des sourires se créent, de la complicité indienne se génère, on s’arrache les clients ou on se les réfère. Ils sont vraiment très beaux ces gens. Surtout ces jeunes hommes indiens aux longs cheveux noirs, qui sont en plus cordiaux et sympas!
Ensevelis dans tout cet artisanat, on parcourt les rues à la recherche de cadeaux pour Marie, dont s’est bientôt l’anniversaire.

Chacun se trouve un petit trésor. Florence une poupée et un poncho, Victor une flûte sculptée, Mathilde une blouse tissée, Yves un grand tapis, Marie un poncho, un foulard, un bijou… et à moi revient sûrement la belle nappe colorée.

On va y revenir, c’est sûr! D’ailleurs, les indiens de Illuman, entre autre Rodrigo, nous ont invités à venir découvrir leur atelier dans leur village. Ce sera pour une prochaine visite, car tout est fermé en cette semaine de la Toussaint.

Papallacta : À Isabelle et aux autres amants des bains chauds.

28 et 29 octobre

Après deux heures de bus de Quito, pendant lequel on a eu droit à un film vidéo d’une extrême violence. On devait en détourner le regard des enfants et les nôtres pour focusser sur une nature différente, des vallées, des montagnes, des ravins, des plantations à flanc de montagnes, des ruisseaux et le tout scandé par les freins de cet énorme véhicule qui roulait sur cette route sinueuse.

L’autobus nous expulse enfin dans un tout autre univers que celui de Quito. Ca sent bon le vert, la terre, l’humidité. Une bonne marche de 20 minutes nous fait pomper le cœur, mais rassasie nos poumons.

Les sources thermales de Papallacta nous ouvrent leurs portes.

Une petite maison typique, qui sera nôtre pendant ce séjour, en terre et toit de paille, d’un confort sympathique et rustique donne sur deux petites piscines en pierre d’eau thermale, eau chauffée des volcans. C’est tout simplement délicieux et enivrant. Tous, petits et grands, s’y délectent et décompressent. Assis tout au chaud, nos yeux se lèvent vers ces hautes montagnes verdoyantes. On devine les bergers de lamas et de vaches, tout en haut. On pense déjà au plaisir des grands-parents dans ce petit paradis.

La visite au SPA, est encore plus excitante. Une dizaine de piscines, offrant chacune leurs vertus nous ravissent. Isabelle, ma sœur, y serait des plus heureuse et des plus … ratatinée, car on ne veut plus les quitter.
On se sent presque coupable d’être si bien en ce pays où l’on connaît quand même la pauvreté matérielle de ses habitants.

Puis c’est au tour des bains publics, les familles y sont joyeuses. Les bambins, un peu partout, goûtent aux douceurs de la chaleur de cette eau. Cela nous rallie à eux. L’eau chaude appartient presque à tout le monde, car il faut pouvoir s’y rendre!

Au souper, on goûte à la truite, plat typique de la région, servie sous différentes sauces et cuisson. Jusqu’aux étoiles qu’on devine en cette nuit nuageuse, encore et encore, on se baigne au pied de notre maisonnette.

En embrassant les enfants après cette journée mémorable, dans leur lit douillet, mes pensées s’évadent vers ces enfants de la rue vus à Quito. Trois petits, dont un, le plus jeune à peine d’un an, endormi sur un carton au sol. Les deux autres insouciants s’amusent avec des riens. Leur mère n’est sûrement pas loin, à vendre des billets de loto ou autres babioles. Il est vrai qu’ici on a vu que peu de gens quêter, ils vendent plutôt des petits trucs au coin des rues. C’est plus digne pour eux sans doute. J’ai hâte de réaliser quelque chose pour eux, je cherche ma petite mission.

Le lendemain, on s’aventure dans un sentier d’exploration écologique qui longe un ruisseau en cascade. On découvre une nature encore plus généreuse, c’est tout comme la jungle. Victor est tout fier de jouer à Tarzan, entre les lianes, les bambous, les énormes fougères et autres plantes parasites. Marie et Florence, jumelles au cou, sont à la recherche de colibris et de mariposas (papillons). Quant à la joyeuse Mathilde, sur les épaules de papa ou maman, elle pousse les branchages de ses yeux. Elle en sort tout de même avec une jolie couronne!
Un troupeau de lamas nous attend dans un détour. Leur berger, non loin, pêche et nous sourit. Les lamas sont farouches. Malgré la danse des enfants tout autour pour leur offrir une poignée d’herbes fraîches, ils s’en éloignent.

Une heure plus tard, on est de retour.

Une dernière saucette, et c’est déjà le départ. Une camionnette nous descend à la route. Les enfants et le plus grand, sont dans la boîte, riant au vent et à la vieille dame, le dos courbé sous la charge de son paquet, qu’ils croisent sur le chemin.

Les fruits achetés au cultivateur nous font patienter joyeusement le bus pour revenir à Quito.

Semaine II

Nous étions optimistes en pensant quitter Quito en voiture après une semaine. C’était avant d’avoir pris mon premier cours obligatoire (Business 101) en Équateur. L’achat d’une voiture s’est avéré pas mal plus complexe que prévu. Du travail à temps plein pendant que Geneviève commençait à faire l’école avec Florence et Marie. Grand-papa, Victor m’a beaucoup aidé dans ces démarches. Je lui ai promis de te le dire. Je savais pourtant que ça n’allait pas être si simple. Normal! Comment acheter une voiture alors qu’on n’a pas d’adresse fixe ou de compte de banque dans un pays? Bien que le transfert d’argent ne soit pas encore finalisé (lenteur des systèmes banquiers nord-américains), ce n’est pas notre itinérance qui nous a ralentit. Je vous sauve des détails mais voici, ce qui fut long et pénible. Tenter d’éviter d’acheter une voiture volée, libre d’hypothèque à un homme qui l’avait lui acheter, il y a quelques mois, de la veuve du précédant propriétaire. Pour complexifier l’affaire, il n’avait pas signé ce contrat avec cette dame, histoire d’éviter de payer des impôts. C’est donc ce contrat en blanc que je devrai à mon tour signer devant notaire pour faire de nous les heureux propriétaires d’une voiture qui fait bip bip (elle a un problème d’alarme!), un Land Rover Discovery gris 1996 qui a moins de 100 000 kilomètres. Après avoir passé quelques jours au garage Britan Motors où je suis désormais connu (Gracias a Juan Carlos que habla un pocito de ingles), la voiture qui devait avoir été mise en parfait ordre montre encore quelques comportements douteux. Elle s’est étouffée plusieurs fois aujourd’hui (!?). En écrivant ces lignes, je viens de penser que je n’ai pas assuré la voiture. De toute façon l’assurance des voiture n’est pas obligatoires dans ce pays et nous retournons à Quito cette semaine pour finaliser l’affaire. J’espère alors sécher mon cours de Business 102 en Équateur.

La semaine a quand même été belle, hormis le fait qu’on s’est fait voler deux appareils aussi pratiques que dispendieux; un nouveau cellulaire et notre appareil photo numérique (tant aimé, snif!). Dans le premier cas, quand j’ai appelé mon numéro, le gars me demandait 100$ pour me le ramener. Orgueilleux et tout de même pas si obstiné, je préfère en racheter un nouveau de seconde main à vingt ou trente dollars. J’ai eu ma leçon. Fernando m’avait d’ailleurs conseiller d’aller vers cette option dès le premier jour à Quito. Pour ce qui est de l’appareil photo, on croit savoir qui l’a pris et quand, mais dans le doute je crois qu’on doit s’abstenir plutôt que de confronter cette personne. Geneviève et moi sommes quand même de tendance distraite (!) En transit, nos petites têtes sont souvent pleines de détails de logistique alors que nos mains sont pleines de celles de nos petits compagnons de voyage. On fera encore plus attention. Promis. Je vous raconte ces mésaventures, mais elles sont à mettre en perspective avec notre sentiment de confiance qui grandit chaque jour ou l’on vit dans ce pays. Les équatoriens sont très amicaux.

La semaine a été belle parce qu’enfin de Quito on a pris la sortie côté nature; direction Papallacta, un complexe de sources thermales (un peu comme celles de Bańos) où l’on a finalement pu voir les premières grandes beautés de ce pays et eu raison de nos grippes. Geneviève a trop en tête son récit de notre passage à cet endroit pour que je vous empêche de le lire dans ses mots.

Un seul commentaire. Le voyage en autobus aller-retour s’est déroulé à merveille. On se sentait comme de vrais back-packers. Jamais, comme au moment du retour en attendant le bus vers Quito dans ce décor spectaculaire (Volcans, verdures, lamas, vieux camion arrêté pour nous vendre des fruits exotiques) n’avions nous trouvé le temps si doux à attendre.

Le lendemain, après avoir pris la voiture, nos valises et des provisions on a eu pour la première fois le sentiment de commencer notre voyage. Otavalo, la ville du plus grand marché d’artisanat en Équateur nous attendait, pleines de joies et de douceurs. (Voir Post sur Otavalo)