Riobamba compte quelques centaines de milliers d’habitants. Dans un appartement situé à l’étage d’une grosse bâtisse grise, durant le mois de décembre, six habitants de plus ont appris à la connaître. Provinciale, indépendante et principalement afférée au commerce qui l’anime et la fait vivre, Riobamba oublie chaque jour qu’elle est jolie. C’est vrai, si elle remontait ses cheveux et se mettait un peu de couleur sur les joues, cette ville ferait tourner la tête aux touristes les plus exigeants. Couronnée des plus beaux volcans du pays, se mouvant en permanence dans un climat de fin de printemps, Riobamba nous a séduits.
Nous avions un grand appartement avec une grande terrasse sur le toit. Les terrasses en Equateur servent très souvent d’espace pour faire la lessive. Avez-vous déjà lavé à la main? Au premier abord, rien d’excitant dans cette tâche. Puis le temps passe, on fait ces gestes répétitifs et on pense à rien d’utile. Chez Isabelle, lorsqu’on relevait la tête entre deux vêtements, on avait la chance d’admirer quatre ou cinq volcans selon le temps. On a passé beaucoup de temps avec les enfants. Mathilde et Victor en maillot les pieds dabs les flaques d’eau au sol. Florence qui épluchait ses grains de cacao qu’elle a sorti elle-même de leur cabosse. Il fallait qu’ils sèchent avant qu’on puisse en faire du chocolat. L’activité sur la terrasse d’Isabelle a inspiré à Marie une invention. En effet, elle a inventé (pour un projet d’école) un vélo stationnaire qui lave et sèche le linge… Pratique, dit-elle, pour les pays il n’y a pas d’électricité! Imaginez le pédalier du super vélo qui fait tourner sur elle-même une cuve à chargement frontal. Avec les vitesses, on peut laver à tous les cycles; du délicat au plus robuste. Une fois le linge bien lavé, on l’étend sur un support qui entoure le vélo, pour que l’invention puisse bien sécher les vêtements. En pédalant et en faisant tourner les roues auxquelles sont attachées des pales, un bon vent fera sécher le linge en un rien de temps. Il ne restera qu’à le plier.
Riobamba a aussi quelques travers dans sa personnalité. Premièrement, elle se lève trop tôt. De mauvaise humeur aussi. Vers six heures sonnent les premiers klaxons où les premières sirènes antivol des voitures (un jour on fera un top 10 des meilleurs et des pires attributs de ce pays magnifique, et chose certaine, cette épidémie de sirènes qui partent tout le temps pour rien sera sans doute au premier rang de notre palmarès noir). Avant que huit heures n’arrivent, le camion de vidange et le livreur de gaz propane ont aussi crié leur passage dans la rue avec chacun leur sirène pseudo musicale.
Les filles ont fait beaucoup d’école avec Geneviève, moi beaucoup de casse-tête (!!!) et de marches avec Victor et Mathilde. Il fallait mettre de l’ordre dans nos papiers, préparer un peu le voyage au Pérou en janvier et une expédition familiale en montagne, la venue de la visite et connaître les autres volontaires du CECI qui travaillent à Riobamba. On a aussi dû soigner presque toute la famille qui souffrait de maux de ventre causés par des parasites intestinaux. Rien de grave. Un médecin très crédible nous a dit de ne pas s’inquiéter; que si nous n’avions pas de ces parasites, nous n’étions probablement pas en Amérique du Sud, or nous y sommes depuis plus de deux mois. Il y a quand même eu les effets secondaires difficiles pour les deux plus petits de la famille. Une étoile à Victor qui a pris coup sur coup, sept jours d’antibiotique pour une infection intestinale et 8 jours d’un liquide aussi jaune fluo que mauvais pour éliminer ses petits amis(bes).
Ah oui! Virginia, la fille de Thomas (voir autre post) nous a fait la joie de garder les enfants une soirée. Ces derniers étaient tellement heureux (commande de pizza et de colas, jeux, vidéos, etc.) alors que nous passions ces premières heures sans eux, qu’on se demande qui d’eux, ou de Geneviève et moi avions le plus besoin de ce temps libre. Nous je crois. Bref, le temps d’un souper, avec Thomas et sa femme (qui ont aussi eu quatre enfants), nous avons échangé entre adultes sur l’Équateur, la famille, la vie. Quelle joie!
Merci Isabelle pour ton appartement. Pour ce chez-nous, chez-vous! Nous y avons laissé quelques valises, sans doute pour être certains d’y revenir.
Aucun commentaire:
Publier un commentaire