Vendredi 10 novembre 2017, 8h10 heure de Montréal… Difficile de croire que nous sommes dans l’avion; vol CM 453 en direction de Panama City. Moi, trop souvent velléitaire, je ressens une petite fierté d’avoir mené ce projet jusqu’à la porte d’embarquement.
Partir, dans le cadre d’une levée de fonds au profit de la Fondation pour les enfants de l’Équateur. Tenter de rejoindre le sommet du Chimborazo, la mère-montagne de ce petit pays coincé entre la Colombie, le Brésil et le Pérou. Partir à l’aventure en amassant des fonds au profit de cette minuscule cause québécoise qui soutient une mission précieuse pour la communauté pauvre de Pascuales, autrefois rurale, désormais quasi sans abri et agglomérée à la grande ville de Guayaquil.
Partir en groupe surtout, avec une bande aussi naïve que sympathique. Neuf apprentis alpinistes fébriles en ce jour du grand départ. Tous ont un peu la chienne
D’abord ma super blonde endormie à côté de moi. Celle qui ne dira jamais non à l’idée de voyager hors des sentiers battus. Celle dont le cœur balance ce matin entre le plaisir de l’aventure et l’hélas de laisser derrière les enfants. Jusqu’où ira t-elle dans cette folie? Pas au-delà de sa sagesse yogique.
Ensuite Annie et François. Ils nous rejoindront à Quito en fin de soirée au Café Cultura dans le quartier Mariscal Sucre, repère d’aventuriers gringos. Depuis le début, ils sont partants. Sans eux ce voyage n’aurait pas eu lieu. Pour croire à ce projet, il fallait que d’autres embarquent. Ces deux-là étaient enthousiastes dès l’an dernier quand j’évoquais déjà l’idée. Des amis comme eux, ça n’a pas de prix! Hier soir au téléphone, dans la voix d’Annie, impossible de ne pas entendre le bonheur des départs. Merci François de coincer cette aventure entre de gros dossiers au boulot.
Vlad, mon ami et associé. Pour lui, cette aventure n’est pas tout à fait un rôle de composition ;-). Nouvellement athlète, il est désormais bien connu au marché central. « Oui Monsieur Stesin, encore une fois bienvenu chez MEC. Oui, oui on sait bien… le Chimborazo, oui 6,300 mètres, un glacier et tout. Vous cherchez quoi cette fois-ci? Des crampons pour vos bottes d’alpinistes? Avez-vous testé vos bâtons de randonnée avec ressort? Votre frontale est-elle adéquate?». Très content qu’il ait accepté dans un élan d’enthousiasme d’être encore une fois le meilleur partenaire qu’un gars puisse avoir quand il veut réussir! Il est assis derrière, dans le fond de l’avion. Difficile de prédire le bilan qu’il fera de cette aventure en marge de sa vie généralement plus urbaine et numérique. Il sera l’œil du photographe.
Quelque part aussi dans l’avion, François D., que je connaissais à peine, il y a six mois. Ce père de famille collectionne les voyages d’aventure. Il a je crois son Wall of Fame et il compte bien, s’il rejoint le sommet du point le plus éloigné du centre de la terre, y clouer ses bottes à côté de son désormais célèbre piolet. Connaissez-vous bien du monde qui ont un piolet à la maison? Lui, c’est en Autriche, lors d’un récent voyage de vélo qu’il s’est fait connaître par une certaine Heidi qui lui a vendu (à bon prix croit-il) tout un beau kit d’alpiniste de marque Mammut. François ne part pas à l’aventure sans le style! Sur-entraîné disait-il il y a quelques semaines. Il sera, sans conteste, notre premier de cordée.
Daniel est parti de Toronto ce matin et nous rejoindra à Panama City avant de prendre le prochain vol pour Quito avec nous. À peine suite à quelques conversations téléphoniques et un ou deux courriels rigolos, je savais que ce chum d’enfance de François D. serait une belle addition au groupe. Lui aussi a l’air d’aimer l’aventure. En « shape » aussi. L’homme vient de faire un demi marathon il y a moins d’un mois. En deux temps trois mouvements, il a mis ses bottes de marche, direction l’Équateur. Bien hâte de te connaître davantage mon cher!
Maintenant Jean. La probabilité, il y a à peine un mois, qu’il se joigne à nous était quasi nulle! Jean est médecin, le mien. Vlad, un peu nerveux avant le périple souhaitant vérifier son état physique, l’a rencontré suivant mes conseils. Et comme ça, Jean, c’est le genre de gars avec qui c’est facile de se faire ami (pas du type médecin distant), les voilà qu’ils parlent et Vlad qui l’invite à tout hasard. Départ dans trois semaines. Assez improbable, d’accord? Et bien quelques heures plus tard Jean m’écrivait avec questions timides. Quel joie de savoir qu’il quittera Boston (où il vit) demain pour nous rejoindre à Quito demain soir. Un médecin, un entrepreneur aussi, qui vit et travaille aux pays de Donald mais qui pratique à Montréal, intriguant n’est-ce pas? Comme nous tous, Jean sera à l’extérieur de sa zone de confort dans ces randonnées andines sur les montagnes équatoriennes.
Finalement André, amateur de nature et de plein air. Lui aussi a été emballé la première fois que je lui ai parlé de l’idée de ce voyage. André est directeur à Montréal de la Fondation pour les enfants de l’Équateur (FEE). Ce gars-là n’est pas le genre à travailler que pour l’argent ou la gloire. Ses valeurs et son intégrité en font de lui un atout incroyable pour notre petite Fondation. Il est à Quito depuis plus d’une semaine. Il partait en éclaireur attacher tous les fils dont sera cousu ce voyage. Bien en avance sur nous du point de vue de l’acclimatation (Quito est située à près de 3,000 mètres au dessus du niveau de la mer). Très efficace et désormais complice de Rodrigo (probablement le meilleur alpiniste de son pays, mon ami et notre guide) dont on parlera plus loin, André nous attendra à l’aéroport de Quito avec l’autobus du groupe pour les 10 jours de notre séjour.
Voilà c’est parti! Je tenterai d’écrire quelques mots chaque jour, histoire de documenter ce voyage hors de l’ordinaire pour une bande d’athlètes aspirants amateurs en quête de dépaysement. Cette bande à qui je dois un gros merci d’avoir chacun aider à accomplir le défi de cette collecte de fonds au profit d’une communauté de femmes et d’enfants qui en ont grand besoin et qui seront d’une grande reconnaissance.
Merci infiniment à tous nos donateurs. Merci aussi à nos commanditaires : mon chum Patrice chez BLG, Andrew de PWC, Michel de Fasken, Pascal d’Anjinnov, Charles de Fiera et Leslie pour l’Hotel Fermont. Je crois qu’on frôlera à la fin notre objectif d’avoir amassé $50,000 en cette année du 15ieme anniversaire de la FEE.
Et oui, ce serait facile de se perdre dans l’aventure. 10 jours exaltants. N’y voir que de grands paysages, de belles rencontres et accumuler des données d’altitude. Je nous souhaite de se rappeler que notre voyage est avant tout un geste de solidarité envers les femmes et les enfants de Pascuales. Un hommage à leur courage de vivre chaque jour dans l’adversité d’un monde injuste, du mauvais côté du mur qu’on ne veut pas toujours voir.
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