8.4.05

Nos photos de mars…

Guayaquil, la chaude! Posted by Hello


Notre cinquième mois de voyage est déjà derrière nous… Le temps file ici aussi vite qu’à la maison… Les grands-parents sont repartis essoufflés et heureux de leur voyage en Équateur… On se plait à l’appartement bien climatisé. Guayaquil est plus chaude qu’on est capable de l’écrire. Heureusement, la mer nous rafraîchit les week-ends… Le travail et l’école nous rappellent les petits tracas de la vie normale…

Et j'oubliais... Une fâcheuse situation automobile! Quelques photos dédiées aux amateurs de chroniques automobiles (drôles a posteriori)

Pour voir nos photos, cliquez sur le titre du post ou sur « Photo de mars » dans la section des liens (marge plus bas à gauche).

Lafamilleenequateur

A beau mentir qui écrit d’aussi loin!

Poisson d'avril! Posted by Hello


Hé oui, avec une très longue ligne à pêche, et une histoire à demie crédible, nous avons pêché de nombreux poissons le premier avril dernier. D’accord, c’était plutôt facile; D’aussi loin, l’odeur du poisson est moins forte… Ceux qui se sont fait prendre avaient de bonnes excuses. La meilleure : vous n’avez pas lu ce post le jour du premier avril. Certains diront même, c’est quoi un poisson d’avril. Et qui, de toute façon, porte attention aux dates de publication situées juste au-dessus des titres?

Pourtant, depuis quand une manifestation de pêcheurs peut-elle faire tomber un régime politique? Non, nous n’avons pas eu à nous dépêcher cette nuit-là. Pas non plus de filets qui se sont tendus sur notre fictive route vers le Pérou… Les pêcheurs qui chantaient sur le bord des routes ne criaient pas leur joie face au départ de Lengado (Sole) Gutierrez. Désolé, mais les Sœurs ne se sont jamais rendues à Mero (autre poisson très consommé ici). Malheureusement l’Équateur n’est toujours pas dirigé par une dénommée Sra Concha Camarones (Coquille de Crevettes). Et finalement, nous n’avons pas mangé de la délicieuse céviche (plat de poisson célèbre au Pérou) d’Alberto. Mais je vous jure, tout le reste était vrai. Enfin presque!

Voilà! Il y a déjà quelques jours que je voulais déprendre ce poisson de l’hameçon qui vous a piqué, certains plus que d’autres. Le serveur de blogue était inaccessible depuis quelques jours. En retard, je m’excuse donc formellement ici auprès d’au moins trois mères; premièrement à la mienne qui a passé une très mauvaise nuit (elle ne m’a pas encore complètement renié), ensuite à ma belle-mère qui s’est fait prendre jusqu’au milieu du coup de fil qu’elle nous a passé dimanche dernier (c’est pour les rassurer rapidement que je laissais savoir que mon téléphone fonctionnait) et finalement à la Mère Supérieure de la congrégation des Sœurs de la Miséricorde jusqu’à qui s’est rendue la fausse nouvelle (heureusement que j’avais averti dimanche les sœurs du sujet de mon dernier post). Désolé aussi pour ceux qui ont pu s’en faire quelques secondes. Estaba una broma!

Malheureusement, je finirai en vous disant que le pays traverse actuellement une crise politique. Ce n'est pas sa première, ni sûrement sa dernière. Le président actuel ainsi que le chef de la cour suprême du pays sont actuellement très contestés, et ce, depuis plusieurs mois. Rappelons que plus de trois présidents ont été chassés du pouvoir durant la dernière décennie (toujours pacifiquement). La situation a empiré la semaine dernière lorsque la cour suprême a annulé les nombreuses accusations qui pesaient contre trois anciens présidents ou vice-présidents en exil. Depuis, ces derniers sont déjà revenus et contribuent à générer un mauvais climat politique malheureusement néfaste aux habitants de ce pays. Hier à Quito, il y a eu des manifestations. Pour le 12 avril prochain, le préfet de la Province de Pichincha (Quito) ainsi que le maire de Quito ont appelé les citoyens à manifester; les entreprises et les organismes gouvernementaux pourraient donc être paralysés. Les routes et l'aéroport seraient, semble t-il, également fermés. Après le 12, on ne sait trop ce qui adviendra.

Ok. Je cesse de parler de corruption, de mauvais gouvernements et de situations politiques sans avenir… Ce n’est pas très exotique au Canada par les temps qui courent. De plus, je sens que je mettrais l’assiduité de nos amis-lecteurs à risque.

A bientôt

Lafamillerestéeenequateur

1.4.05

Sortie d’urgence côté Pérou

Durant la nuit dernière, environ vers 4h, nous avons reçu l’appel de Sœur Jeannine. On pouvait s’y en attendre un peu, mais jamais aussi rapidement. Bien sûr, le pouvoir du Président de l’Équateur était en péril depuis quelques semaines; les marches de protestation se succédaient. Après Guayaquil et Quito, c’était au tour des habitants de Cuenca de prendre la rue avant-hier. Il semble par contre que ce soit les foules du Manabi, notamment les pêcheurs de la côte qui aient réussi à provoquer la fuite du président, tard hier en soirée.

« Yves, il faut partir vers la plus proche frontière. Je viens de recevoir l’appel du consul canadien, le pays traverse une crise et il y a de potentielles violences, surtout à Guayaquil. Ce dernier nous conseille fortement de joindre le convoi de canadiens qui prend la route vers Tumbes, au Pérou. Rien de grave semble t-il! Mais, vaut mieux être prudents » Sœur Jeannine venait donc de me réveiller brusquement. « Merde, il faut vraiment quitter vers le Pérou » dis-je à Geneviève, inquiète à côté de moi. » Dépêchons-nous!

Deux heures plus tard, alors que le soleil venait à peine de se lever, sont arrivées les sœurs dans leur petite voiture rouge. Robert, leur chauffeur,était au volant. Avec elles se trouvaient trois autres voitures, toutes pleines d’autres expatriés. Notre voiture était déjà chargée de l’essentiel. L’habitude de faire les valises aussi souvent nous aura bien servi ce matin. Quand même, un peu d’angoisse nous habitait au moment de quitter l'appartement. Après deux arrêts, pour que se joignent au convoi d’autres voitures nous sommes sortis de Guayaquil vers le Sud : Direction Pérou. Le consul faisait parti du groupe. Il avait avec lui un fax envoyé de Quito par l’ambassadeur canadien; un genre de sauf-conduit qui allait nous faciliter la vie aux douanes.

Les enfants étaient tiraillés entre l’excitation de vivre un film d’aventure et une certaine peur de ce qu’ils comprenaient de la situation. Notre explication optimiste de ce qu’est un coup d’état ne les avait visiblement pas tout à fait rassuré. Nous avions 5 heures de route à faire avant de quitter le pays. Les dernières nouvelles faisaient état d’un calme relatif. Certains barrages allaient devoir être traversés, mais avec le drapeau canadien bien en vue, sur la première voiture du convoi, peu de problèmes étaient à prévoir, nous disait-on. Heureusement, tout c’est bien passé, tellement bien qu’on questionnait la pertinence de fuir comme ça, presque en peureux! Nous avons croisé, durant le voyage, au moins une dizaine de petites manifestations, toutes scandant la joie causée par le départ de Lengado Gutierrez, le président déchu (Il s’agit du troisième en moins de cinq ans qui se fait ainsi sortir). "Quelle chance nous avons eue de passer aussi facilement", disait le consul du côté péruvien de la frontière; aucun des groupes rencontrés n’aura hésité à baisser les filets dont ils se servaient pour bloquer les routes.

Incroyable! Nous voilà donc de retour au pays des Incas, à Mancora juste au bord de la mer; sains et saufs dans la maison que nous connaissons si bien, pour l’avoir louée au mois de février. Marlène et Alberto nous ont accueillis avec autant de surprises que de gentillesse. Les sœurs, elles, et le reste du convoi canadien se sont arrêtés à Mero près de Tumbes, une heure de route avant nous, à la plus importante ville du nord du Pérou. Elles s’y sentaient plus en confiance.

Encore un peu sous le choc, je suis au village de Mancora; pour acheter ce qu’il faut pour souper et pour mieux comprendre la situation (nous n’avons pas de téléphone, ni de télé à la maison). Il me fallait des nouvelles! Malheureusement, rien sur le coup d’état n’est paru dans les journaux péruviens. Sur le Web, je viens également de faire le tour des sites de nouvelles (les journaux équatoriens ne sont pas parus, même pas El Corvina, le plus grand journal), très peu d’informations sur le sujet. Toute l’attention semble braquée sur la situation précaire du Pape. Avec le peu de temps que j’ai eu, j’ai quand même réussi à trouver ces brides d’informations : Le changement de garde en Équateur semble s’être passé en douceur (pas étonnant, ils sont très pacifiques). Je ne suis pas certain, mais il semble qu’une femme, dénommée Sra Concha Camaron, soit désormais à la tête du pays. Autre rumeur qui devrait attirer l’attention des médias mondiaux : le récent gouvernement aurait suspendu toutes ventes ou livraison de pétrole (l’équateur est un important exportateur). Il semble que la nouvelle première ministre veuille revoir fortement à la hausse les royautés sur l’or noir de son pays. On parle d’un virage à gauche dans la foulée de ceux réalisés au Brésil et au Venezuela.

On saura demain matin en appelant le consul à Tumbes, ce qui adviendra de notre sort. Mais tout semble positif pour un retour rapide. Voilà, je tenais à vous donner des nouvelles avant que vous ne les appreniez dans les médias. Pas d’inquiétude à avoir, la preuve : Marie et moi partons au quai de Mancora acheter du poisson frais pour la délicieuse céviche qu’Alberto est en train de nous préparer. Quand j’ai laissé Geneviève, elle était dans la mer avec Florence et Victor. Mathilde dormait paisiblement dans les bras de Marlène. En passant, mon cellulaire fonctionne dans la région nord du Pérou.

On vous donne rapidement des nouvelles.

Quelle journée!!!

lafamilleenequateur