Après un tour de ce magnifique Equateur avec les grands-parents Poiré à revoir la côte encore sauvage et déserte, les montagnes enveloppées de nuages, ces volcans à peine visibles, les marchés, leurs acteurs toujours aussi colorés ainsi que les amitiés de la Sierra, nous voilà rentrés à la maison de Guayaquil. Un chez nous pendant deux mois. On a eu la chance de trouver un appartement meublé pour un si court délai. Encore plus chanceux, de s'y sentir bien, surtout les enfants! Déjà petits voisins et voisines y entrent dans leur vie et s'y font un petit coin amical (sans trop de barrière de langue).
Premières semaines où tous les jours on se rend à Pascuales, pueblo à 20 min. au nord de Guayaquil, où des religieuses québécoises assez flyées (partir du couvent à 70 ans pour aller s'installer dans un quartier dur et pauvre de l'Equateur!) ont fondé un centre pour femmes et une garderie éducative pour leurs enfants. Yves et moi, travaillons à mettre sur pied avec la collaboration des femmes, un projet de jardins en boîtes de bambou pour les familles du village. Déjà Vilma et Jacqueline se joignent au projet, deux pionnières de jardins dans leur pueblo.
Mathilde et Victor participent aux activités de la garderie, tandis que Marie et Florence font l'école avec les manuels du Québec, en attendant l'entrée scolaire, le 4 avril prochain.
Cela nous fait tout drôle de réapprivoiser l'horaire, la stabilité, le quotidien. Ça déboussole aussi. Nous qui avions la boussole bien active ces derniers mois. On côtoie un certain vide malgré l'horaire. Nos journées ne sont plus remplies d'autant d'images, de paysages, d'odeurs, de gens, enfin de toutes ces richesses qu'apportent les voyages.
On croyait en être rassasié, au contraire ils nous manquent. Notre appétit de découvertes est encore plus gourmand.
C'est une autre richesse que nous aurons la chance de palper ici, encore plus humaine cette fois, le fait d`échanger de plus près, de partager leur culture et de jongler avec leurs mots et leurs accents chantant.
Toutefois dès qu'il est possible on s'évade vers un autre petit coin du pays. Il y a deux semaines, on longeait la côte du Pacifique, là où la mer chaude nous charme et nous surprend à la fois par ses vagues puissantes.
C'est à Alandaluz qu'on a jeté l'ancre. Site écotouristique où se marient une nature luxuriante et un habitat tout de bambou construit, s'harmonisant au calme et à la quiétude. La plage est déserte mis à part ces quelques architectes et maçons qui édifient des projets immobiliers d'envergure. Leur matière première: le sable. Ils font tout à la main. Travail de patience et de persévérance.
Ils nous invitent dans des cités tantôt d'influence Inca, espagnole, francaise ou encore tirées directement des contes de fées. Des châteaux se forment sous leurs petites mains, petites mains naïves et pleines d'espoir. Mais la mer, curieuse, les visite aussitôt et d'une vague moussante les rappelle à eux, sans autre forme de procès!
Qu'il est doux ce temps d'observer l'enfant, ce passionné de la vie, des petites choses et des menus plaisirs. De la fourmi qu'il suit discrètement, à la cigale qu'il contemple . Au sable chaud qu'il embrasse de tout son corps sans pudeur ni censure. À la fleur qu'il hume et aux cailloux qu'il collectionne. Je ne me lasse pas de l'admirer goûter ainsi à la vie, aux moments qui passent sans penser à hier, ni à demain, avec toute sa spontanéité et sa candeur. Il me nourrit, me gâte et me chavire.
N'est-ce pas finalement l'invitation au plus beau des voyages? Un voyage au coeur de l'enfance, fusion de la mienne et de la sienne!
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