Il y a de cela bien deux mois que je voulais vous partager leur existence alors que je les ai vus débarquer au Pérou. Des souliers pourtant bien ordinaires en apparence mais qui se sont avérés exceptionnels. J’en connais d’ailleurs la provenance coin St Laurent, Laurier, Montréal. J’en déduis donc leur qualité, mais tout de même, ils sont fantastiques, se faufilent partout, fouineurs comme tout et ils m’apparaissent inusables!
En escale pour trois semaines dans ce beau et grand pays, ils n’ont pas chômé! A leur arrivée à Lima, ils arpentaient déjà les grandes artères, les jardins, les musées et couraient pour traverser ces rues achalandées et pressées. Puis en longeant la côte sud du Pacifique, ils se sont promenés dans un désert de dunes et de sable. Ils ont navigué sur l’océan à la découverte d’îles « resort pour phoques et autres bêtes à plumes, à poil » en sentant de plus près ce fameux guano (chiure d’oiseaux) cultivé et commercialisé comme engrais national. Tintin en parle d’ailleurs dans Le temple du Soleil, plutôt le Capitaine en patois épicés!
Dans les montagnes de l’Altiplano, les souliers rouges ont gardé leur rythme curieux. A Arequipa, ville coloniale, ils ont piétiné le passé spirituel d’un immense monastère de religieuses dominicaines, trois heures durant! Mais à Puno, sur les rives du lac Titicaca, là, ils n’ont pu s’objecter à un arrêt forcé causé par la brigade de petites amibes. Tout de même avant le coucher du soleil, ils n’ont pas hésité à sauter à bord d’un navire pour aller à la rencontre d’un peuple fascinant, celui des Uros, des gens colorés et souriants vivant sur des îles dorées de jonc tressé qui contrastent du bleu magique de ce lac, le plus haut du monde. A Cusco, autre ville coloniale, capitale du Machu Picchu et summum de l’architecture hispanique, il était étonnant de les croiser de bon matin se rendre à l’une de ces nombreuses églises pour prier mais aussi troquer quelques pensées pieuses à contempler l’œuvre artistique de ces lieux bénis. Il est vrai qu’une messe en espagnol, on finit par s’y perdre!
Puis se fut au tour du célèbre Machu Picchu, camouflé dans des montagnes verdoyantes à la limite de l’Amazonie, d’accueillir les fameux souliers rouges. Négligeant la brume et la pluie, qui offrait un spectacle encore plus mystique du site, ils s’aventurèrent dans ses sentiers étroits et escarpés, gravirent ses nombreux paliers, foulèrent les chambres des princesses et des dignes, et les lieux spirituels, se trempèrent l’orteil dans les canaux et en ultime curiosité, ils escaladèrent jusqu’au sommet pour contourner cette pierre énergisante et respirer à pleines semelles toute cette magnificience! Et vous pensez peut être qu’après une telle journée, ils se sont reposés ? C’est mal les connaître. Et non il fallait aussi goûter aux bains d’eau thermale nichés tout en haut du village d’Agua Caliente. C’est là que, poireautant dans une flaque, seuls et penauds de ne pouvoir participer au délice chaleureux, je leur décernai une médaille.
Et cette médaille ne revient à nulle autre qu’à la personne qui les chausse, cette femme extraordinaire, qui ne cesse de m’impressionner et dont je ne cesse d’admirer. Elle souffle ce soir ses quatre-vingt-une chandelles.
Bonne fête maman!
Je t’aime plus haut et plus loin que ce magnifique Machu Picchu!
Tafilleenequateur,
Geneviève xxx
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